Investissement responsable (IR)

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Qu’est-ce que l’investissement responsable (IR)

L’IR fait référence à l’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance d’entreprise (ESG) dans la sélection et la gestion des investissements.

L’IR a explosé au cours des dernières années, les investisseurs ayant reconnu la possibilité de meilleurs rendements ajustés au risque, tout en contribuant positivement à d’importants enjeux sociaux et environnementaux.

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Enjeux environnementaux, sociaux et
de gouvernance (ESG)

Les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont parmi les principaux moteurs de changement dans le monde d’aujourd’hui. Ce ne sont pas seulement des problèmes de société; ce sont des questions économiques importantes ayant des implications substantielles pour les entreprises et les investisseurs.

Découvrez quelques-uns des principaux enjeux ESG pris en compte par l’investissement responsable :

1 Changements climatiques

Il existe un large consensus parmi les gouvernements à l’échelle mondiale selon lequel le monde doit faire la transition vers une économie à faible émission de carbone pour maintenir un climat sûr et stable. Les investisseurs responsables doivent comprendre comment les entreprises gèrent leur exposition aux risques et opportunités liés au climat.

Il existe trois grandes catégories de risques financiers liés au climat pour les entreprises et les investisseurs :

  • Risques physiquesfait référence aux risques générés par des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes tels que l’élévation du niveau de la mer, les sécheresses, les inondations et les tempêtes qui endommagent les biens et perturbent les opérations commerciales.
  • Risques de transitionait référence aux risques qui pourraient résulter du processus d’ajustement vers une économie à faible émission de carbone. Par exemple, des changements de politique et de technologie pourraient avoir un impact négatif sur les valeurs des actifs à haute teneur en carbone.
  • Risques de responsabilité civilefait référence à un scénario de risque dans lequel les parties qui ont été négativement affectées par les changements climatiques pourraient demander une compensation à ceux qu’elles jugent responsables.
2 Rareté de l’eau

Les ressources en eau douce sont menacées par les changements climatiques, la pollution et une population mondiale croissante qui amplifie les besoins de production d’électricité et de production alimentaire.

La Banque Mondiale estime que la pénurie d’eau pourrait coûter jusqu’à 6 % du PIB mondial d’ici 2050.

L’eau est un enjeu important pour les investisseurs, car les entreprises, en particulier celles faisant partie des industries à grande consommation d’eau comme les mines et l’agriculture, font face à des risques financiers importants. Ces risques comprennent l’interruption des activités (directement par l’intermédiaire de l’infrastructure locale ou indirectement par l’intermédiaire des fournisseurs) et l’impact potentiel du marché sur l’attention négative des médias si l’entreprise affecte l’approvisionnement ou la qualité de l’eau d’une communauté locale.

3 Femmes dirigeantes

Selon les Autorités canadiennes en valeurs mobilières,, les femmes n’occupent que 14 % de tous les sièges aux conseils d’administration des sociétés cotées en bourse au Canada, et environ 40 % des conseils canadiens sont uniquement composés d’hommes.

Cela représente un enjeu, non seulement car cela pose problème d’un point de vue éthique, mais aussi parce que les entreprises ayant une forte représentation des femmes dans leurs conseils d’administration ont tendance à surperformer sur un certain nombre de paramètres financiers.

La recherche a montré que les entreprises comptant plus de femmes dans leur conseil d’administration ont tendance à surpasser leurs concurrents sur un certain nombre de paramètres financiers, y compris le rendement des capitaux propres, le rendement des ventes et la croissance du cours des actions.

4 Rémunération des dirigeants

Au cours des deux dernières décennies, la rémunération accordée aux cadres supérieurs canadiens a augmenté à un rythme beaucoup plus rapide que le salaire versé au travailleur canadien moyen.

Un rapport publié en 2018 par le Centre canadien de politiques alternatives a révélé que les 100 PDG les mieux rémunérés au Canada gagnaient 209 fois plus que le travailleur moyen. Cette croissance de la rémunération des PDG peut contribuer à l’augmentation des inégalités sociales, à l’attention médiatique négative et aux risques de réputation pour les entreprises impliquées. La rémunération exorbitante des PDG soulève également des questions sur la structure globale de gouvernance et d’incitation d’une entreprise.

Pour aborder le salaire des PDG, les investisseurs responsables plaident pour que les entreprises adoptent des politiques de « say on pay ». Le « say on pay » est une pratique qui permet aux actionnaire de voter sur la rémunération des dirigeants.

5 Relations avec la communauté

Le consentement libre, préalable et éclairé (CLPE) des peuples autochtones doit être obtenu avant l’approbation de tout projet affectant leurs terres ou leurs territoires et d’autres ressources.

L’Organisation internationale du travail (OIT) et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ont avancé le principe selon lequel les groupes autochtones doivent être intégrés au développement de nouveaux projets d’immobilisations les concernant.

Il est particulièrement important pour le secteur des industries extractives d’obtenir et de conserver le soutien des communautés locales, autochtones ou non. Même s’il a reçu l’approbation réglementaire nécessaire, l’opposition communautaire a le potentiel d’empêcher le projet de l’entreprise de se concrétiser – à grands frais pour la société.

6 Chaîne d’approvisionnement

C’est une photographie de l’usine de confection Rana Plaza à Savar, au Bangladesh. En avril 2013, l’usine s’est soudainement effondrée, entraînant plus de 1100 décès.

Aucun tremblement de terre ou événement sismique n’a été rapporté. Seulement un effondrement en pleine journée de travail. Évidemment, cela a été une terrible tragédie. Mais ce qui la rend encore pire est qu’elle était totalement évitable.

Cette usine n’aurait pas dû être autorisée à fonctionner. Mais elle fonctionnait parce que des entreprises, y compris des grandes marques mondiales et canadiennes, ne surveillaient pas activement la santé et la sécurité dans leurs chaînes d’approvisionnement. Le résultat a été des pertes humaines tragiques, ainsi que des risques juridiques, financiers et d’atteinte à la réputation pour les entreprises impliquées et pour les investisseurs qui détiennent ces entreprises dans leurs portefeuilles. Les investisseurs responsables tentent activement d’empêcher des tragédies semblables.

Croissance du marché de l’IR

L’investissement responsable se développe rapidement au Canada et dans le monde. Le dernier Rapport de tendances de l’IR canadien a démontré que les actifs canadiens gérés à l’aide d’une ou de plusieurs stratégies d’IR sont passés de 1,5 mille milliards de dollars à la fin de 2015 à 2,1 mille milliards de dollars en date du 31 décembre 2017. Cette solide croissance représente une augmentation de 41,6 % des actifs d’IR sur une période de deux ans. Les actifs d’IR canadiens représentent maintenant 50,6 % du total des actifs sous gestion canadiens, soit une hausse de 37,8 % sur deux ans. En ce qui concerne le marché mondial, la dernière étude mondiale sur l’investissement durable, la Global Sustainable Investment Review, a montré que les actifs mondiaux d’investissement responsable atteignaient 22,89 mille milliards de dollars américains au début de 2016, soit une augmentation de 25 % par rapport à 2014.

Croissance de l'industrie canadienne en IR (en milliards)

Perspectives de l’investisseur

Le dernier Sondage d’opinion des investisseurs de l’AIR montre que la grande majorité des investisseurs canadiens s’intéresse à l’investissement responsable. En effet, le rapport a révélé que :

  • 77 % des investisseurs s’intéressent, à divers degrés, à l’investissement responsable.
  • 82 % des investisseurs aimeraient à consacrer une partie de leur portefeuille à l’IR.
  • 77 % des répondants sont d’accord que les entreprises ayant de bonnes pratiques ESG sont de meilleurs investissements à long terme.
77%
Investisseurs intéressés à l'IR
82%
Allouer une partie du portefeuille à l'IR
77%
En accord que les entreprises ayant de bonnes pratiques ESG sont de meilleurs investissements à long terme.

Comment fonctionne l’IR?

Il n’y a pas de « taille unique » en matière d’investissement responsable. Les investissements responsables utilisent généralement une ou plusieurs des stratégies suivantes :
  • Engagement des actionnaires

    Utiliser le pouvoir des actionnaires pour influencer directement le comportement d’une entreprise. Par exemple, déposer des résolutions d’actionnaires, voter par procuration et engager un dialogue avec les entreprises pour améliorer leur performance ESG.

  • Investissement thématique

    Investissements dans des thèmes ESG tels que les femmes dans le leadership, les technologies propres, les énergies alternatives, la cybersécurité, etc.

  • Intégration des facteurs ESG

    Intégrer explicitement les facteurs ESG dans l’analyse financière traditionnelle. Avec l’intégration des facteurs ESG, le gestionnaire de portefeuille combine les données ESG avec les paramètres financiers traditionnels lors de l’évaluation de la valeur d’une entreprise.

  • Filtrage négatif

    L’exclusion de certaines industries ou entreprises d’un portefeuille, généralement basé sur des critères éthiques ou moraux. Par exemple, de nombreux fonds communs de placement pratiquant l’IR excluent les fabricants de tabac et d’armes.

  • Filtrage positif

    L’inclusion de certaines sociétés dans des portefeuilles en fonction de leur excellente performance ESG par rapport aux pairs de l’industrie. Par exemple, il y a généralement des chefs de file et des retardataires dans toutes les industries. Une approche de filtrage positif inclurait les leaders de la durabilité, tandis qu’une approche de filtrage négatif exclurait les retardataires. Ces approches sont souvent utilisées simultanément.

  • Investissement d’impact

    Selon le Global Impact Investment Network, l’investissement d’impact se définit par « des investissements effectués dans des entreprises, des organisations et des fonds avec l’intention de générer un impact mesurable et bénéfique pour la société et l’environnement ainsi qu’un rendement financier. » Les investissements d’impact visent une gamme de rendements allant au rendement inférieur au taux du marché au rendement au taux du marché, en fonction des objectifs stratégiques des investisseurs. On peut citer, notamment, la microfinance, le logement abordable, les soins de santé, l’éducation, l’énergie renouvelable, etc. Certains investissements d’impact seraient également classés en tant qu’investissements thématiques.

Les avantages de l'IR

L’investissement responsable (IR) est important pour trois raisons principales :
1

L’IR peut améliorer la gestion des risques

2

L'IR peut améliorer la performance financière à long terme

Toutes les preuves indiquent que l’investissement responsable peut conduire à de meilleurs rendements à des niveaux de risque plus faibles!

3

L’IR contribue à un changement social positif

En plus de ses avantages financiers, l’investissement responsable peut également aider les investisseurs à contribuer à des résultats sociaux et environnementaux positifs. Cela se produit en fournissant des capitaux aux chefs de file du développement durable. Cela se produit également en améliorant la performance ESG d’une entreprise grâce au dialogue avec les actionnaires.

Un excellent exemple d’engagement des actionnaires a eu lieu lorsque Placements NEI a soumis une proposition d’actionnaire à Suncor Energy en 2016, demandant à la société de divulguer et de faire rapport régulièrement sur ses projets d’exploitation dans un avenir à faible teneur en carbone. Le conseil d’administration et la direction de Suncor ont accepté la proposition et l’entreprise a publié un rapport sur la réduction de son empreinte carbone, la gestion des risques climatiques, la diversification vers les énergies renouvelables et l’alignement de sa stratégie commerciale sur un monde sous contrainte carbone. Cela a élevé la barre pour la divulgation de la durabilité des entreprises dans le secteur de l’énergie.

Les investisseurs responsables utilisent également l’engagement des actionnaires pour accroître la représentation des femmes dans les conseils d’administration, réduire l’écart de rémunération des chefs de la direction et atteindre de nombreux autres objectifs liés à la responsabilité des entreprises.