Le plus récent sondage de l’AIR mené auprès de plus de 1 000 investisseurs donne un aperçu de la façon dont les investisseurs individuels canadiens perçoivent l’investissement responsable (IR) et de ce qu’ils attendent de leurs conseillers financiers à ce sujet. Dans le sondage 2022, nous constatons des tendances stables en ce qui concerne l’intérêt des répondants et leur connaissance de l’IR — avec certaines préoccupations partagées par la communauté de l’IR au sens large, notamment la biodiversité et l’écoblanchiment.
Les opportunités pour les prestataires de services financiers restent claires
Comme nous le constatons depuis des années dans cette enquête, la plupart des personnes interrogées (73 %) aimeraient que leur prestataire de services financiers les informe des options d’IR qui correspondent à leurs valeurs. Cela dit, seuls 31 % des personnes interrogées ont déclaré que leur prestataire de services financiers avait abordé le sujet. Il reste donc une proportion importante (42 %) de répondants qui sont intéressés par l’IR, mais qui ne reçoivent pas les services qu’ils souhaitent.
Ces « lacunes en matière de services d’IR » représentent une opportunité commerciale considérable pour les conseillers qui sont en mesure :
- d’engager leurs clients dans des discussions sur leurs préférences en matière d’ESG et d’IR ;
- de les informer sur les sujets ESG et les stratégies d’IR ; et
- de recommander des options d’investissement bien adaptées.
Avec seulement un tiers des personnes interrogées déclarant détenir actuellement des investissements responsables, la possibilité pour les conseillers financiers d’aider les clients à « faire le grand saut » demeure, pour ceux qui comprennent les options disponibles.
Il est clair que plus un conseiller a de connaissances en matière d’IR, mieux il est positionné pour répondre aux besoins de ses clients en matière d’ESG et ainsi de réduire les lacunes en matière de services d’IR. L’AIR organise, deux fois par an, un événement sur les produits ESG, où les conseillers de détail désireux de saisir cette opportunité peuvent s’informer sur les principaux produits d’investissement responsable auprès des gestionnaires de portefeuille et des analystes qui les conçoivent.
Les niveaux de connaissance de l’IR parmi les investisseurs semblent s’être stabilisés au cours des deux dernières années également, avec 70 % des personnes interrogées déclarant ne pas savoir grand-chose ou rien sur l’IR. En fait, un quart des personnes interrogées ont déclaré n’en avoir jamais entendu parler! Pourtant, la majorité des personnes interrogées (64 %) continuent d’exprimer leur intérêt.
Alors que l’inflation et les crises mondiales convergentes ont rendu les marchés financiers incertains, discuter de l’IR reste une option très pertinente. Quarante pour cent des personnes interrogées ont déclaré qu’elles étaient désormais plus susceptibles de choisir l’IR qu’il y a un an dans le contexte de l’environnement volatile actuel, tandis que 44 % ont déclaré qu’elles n’étaient ni plus ni moins susceptibles qu’il y a un an. Seulement 5 % ont déclaré qu’ils étaient moins susceptibles qu’il y a un an, et 12 % n’étaient pas certains.
Dans l’actualité et les réflexions des investisseurs
La Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15), qui s’est tenue à Montréal en 2022, a vu l’adoption de l’objectif « 30 d’ici 30 », un cadre exigeant des pays qu’ils œuvrent à la conservation de 30 % de la biodiversité de la planète d’ici à 2030. Lors de la même conférence, l’International Sustainability Standards Board (ISSB), de l’IFRS Foundation, a annoncé qu’il ajouterait des considérations relatives à la biodiversité et à la transition équitable à sa norme de divulgation liée au climat (Climate-related Disclosure Standard).
Pour compléter cette activité internationale, l’AIR a cherché à comprendre l’opinion des investisseurs de détail canadiens sur la perte de biodiversité, et leurs attentes vis-à-vis des entreprises pour gérer les risques liés à la biodiversité. La majorité des répondants, soit 74 % d’entre eux, ont déclaré être très ou assez préoccupés par la perte de biodiversité. En outre, 68 % des personnes interrogées ont déclaré qu’il était très important ou assez important que les entreprises s’engagent à prévenir la perte de biodiversité.
L’écoblanchiment a également occupé le devant de la scène pour l’industrie en 2022, avec des enquêtes très médiatisées sur des déclarations ESG trompeuses qui ont fait les manchettes, et des réactions politiques partisanes contre l’ESG (principalement aux États-Unis). Dans les études précédentes menées par l’AIR, les conseillers financiers et les investisseurs institutionnels ont fait part de leur inquiétude quant à l’écoblanchiment dans le secteur de l’investissement. En 2022, 75 % des personnes interrogées ont déclaré être très ou assez préoccupées par l’écoblanchiment, un niveau similaire à celui exprimé en 2021. Par ailleurs, 78 % des personnes interrogées sont tout à fait ou plutôt d’accord avec l’idée qu’il faut renforcer la surveillance du secteur de l’investissement pour lutter contre l’écoblanchiment.
La valeur pour les professionnels de la finance et leurs clients
Au vu de ces résultats, les professionnels de la finance ont la possibilité d’apporter une valeur ajoutée à leurs clients en entamant la conversation sur leurs valeurs ESG, en les informant sur les sujets pertinents et en leur présentant des options d’IR adaptées. Certaines préoccupations liées à l’écoblanchiment peuvent être atténuées par les récentes améliorations apportées aux informations sur les investissements dans les fonds, qui sont soutenues par les actions des gouvernements, des régulateurs et des organismes de normalisation. Dans l’idéal, ces mesures contribueront à alimenter le débat public sur l’IR et à ouvrir la voie à une plus grande adoption par les investisseurs particuliers.
Enfin, 76 % des personnes interrogées sont tout à fait ou plutôt d’accord pour dire que l’IR peut avoir un impact réel sur l’économie et contribuer à un changement positif pour la société. Nous espérons qu’en 2023, l’industrie de l’IR sera à la hauteur des attentes des répondants.