L’évolution du capital : L’impact de la participation active des nations autochtones au développement de projets

1 avril 2024 | Luticia Miller

Le passage de la participation autochtone au leadership autochtone par le biais d’une influence active et d’une prise de participation autochtone dans les grands projets au Canada s’est récemment accéléré. Cette évolution est le fruit d’un travail et d’un leadership incessants de la part des autochtones et, depuis peu, d’une maturité des capacités, d’une collaboration entre les gouvernements et d’un intérêt accru des marchés financiers. Cependant, la propriété et la participation des Autochtones se concrétisent pleinement, ce qui crée une plus grande valeur non seulement pour les nations autochtones concernées, mais aussi pour les projets et l’économie environnante dans son ensemble.

Une nouvelle ère de participation autochtone

Les nations autochtones reconnaissent que la valeur d’une participation au développement d’un projet ne réside pas seulement dans les revenus générés, mais aussi dans la possibilité d’acquérir une expérience précieuse dans le processus de développement, dans les opérations et dans les rôles politiques et décisionnels. Grâce à cet engagement plus approfondi, les propriétaires d’actifs autochtones voient leurs capacités mûrir et acquièrent une solide expérience commerciale et industrielle qui permet aux nations de jouer un rôle de plus en plus prépondérant dans les développements ultérieurs. La participation active au capital opérationnalise la gouvernance pour que les décisions prises par les autochtones au sein des conseils d’administration se traduisent par des activités sur le terrain qui ont un impact direct sur les membres de la nation qu’ils représentent. L’abandon de la norme minimale de quelques emplois à court terme pour la nation autochtone d’aujourd’hui s’est traduit par la participation des autochtones en tant que dirigeants et décideurs dans la sélection des maîtres d’œuvre et l’administration des contrats, y compris la passation des marchés publics autochtones à tous les niveaux des chaînes d’approvisionnement et de valeur.

L’intérêt et le soutien du gouvernement pour la réconciliation économique des autochtones ont joué un rôle dans la progression de la participation des autochtones au capital. Au Canada, les gouvernements ont de plus en plus défendu les droits des autochtones et établi des normes pour le leadership autochtone dans les études d’impact sur l’environnement et la culture. Parallèlement, ils ont créé des voies d’accès à des capitaux abordables par le biais de mécanismes tels que les programmes de garantie de prêts. Ce faisant, ils ont établi un cadre prévisible et efficace pour l’investissement actif des nations autochtones dans le développement de projets. Des innovations telles que le programme de garantie de prêt, d’abord déployé par l’Alberta Indigenous Opportunities Corporation, font des émules dans d’autres provinces, avec en outre des engagements de la part du gouvernement fédéral. Ces programmes facilitent l’accès à des solutions de financement abordables et sans recours, qui soutiennent en fin de compte la participation au capital des nations autochtones.

Débloquer une valeur réelle grâce à des projets de capitaux propres autochtones

Les marchés des capitaux, qui ont confiance dans le soutien apporté par les gouvernements sous la forme de programmes de garantie de prêts aux autochtones et d’autres améliorations du crédit, ont pris conscience de cette évolution au Canada. Alors que l’industrie s’intéresse de plus en plus au partenariat autochtone, le paysage concurrentiel devient un paysage où l’intérêt du marché est illustré par la réduction des coûts du capital. Les prises de participation autochtones dans les grands projets sont de plus en plus considérées non seulement comme « une solution » ou « une bonne solution », mais aussi comme « la meilleure » ou « la seule solution » pour développer des projets énergétiques, des projets à « zéro émission nette », des projets d’infrastructure ou des projets miniers essentiels au Canada. La confiance des marchés financiers se traduit par des taux plus compétitifs et une plus grande rentabilité pour les actionnaires autochtones de ces projets.

Les avantages que la participation aux projets peut apporter aux nations autochtones ne peuvent se matérialiser que lorsque ces partenaires autochtones exercent leur influence en jouant un rôle actif dans l’élaboration du projet. En n’étant pas seulement présents à la table, mais en ayant une influence à tous les niveaux de la prise de décision, les détenteurs autochtones de capitaux peuvent renforcer les développements avec les valeurs autochtones et réaliser pleinement les effets d’entraînement de la croissance économique sur la santé et la richesse des membres de leur nation et au-delà.


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Auteur

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Luticia Miller

Vice-présidente du développement de projets
FNMPC

Mme Luticia Miller a mené une carrière remarquable dans le domaine des grands projets, d’abord en tant qu’apprentie soudeuse, puis en se spécialisant dans la planification et l’exécution, le contrôle des projets, les contrats et la gestion des risques. Avec plus de 20 ans d’expérience dans la construction industrielle, son portefeuille couvre divers secteurs, du pétrole et du gaz conventionnels aux énergies renouvelables (y compris la géothermie, l’éolien et le solaire), en passant par l’électricité et la transmission, les eaux usées, les infrastructures et les transports. Luticia est une membre de la nation métisse-crie et une militante pour la participation active des Premières Nations dans le développement de projets énergétiques, car celle-ci contribue grandement à la santé et à la richesse des Autochtones ainsi qu’à la réussite des projets. Mme Miller est titulaire d’un MBA de la Smith School of Business de la Queen’s University. Elle a siégé à des conseils d’administration publics et privés, en plus d’être une conférencière active et une contributrice à la formation des cadres sur les sujets liés à l’engagement des entreprises autochtones pour les entreprises canadiennes. Mme Miller est honorée de mettre son expertise en matière de projets et sa passion professionnelle pour l’autonomisation économique des autochtones au service des membres du FNMPC.