Vous trouverez ci-dessous un bref résumé de la session de la conférence de l’AIR 2019 intitulée «Intelligence Artificielle – Perturbation Responsable?».
La séance inaugurale de la Conférence de l’AIR 2019 a adressé un thème dont le citoyen est très peu familier. L’expression « intelligence artificielle » (IA) est souvent mal utilisée et présente plusieurs questions pour le secteur financier et les investisseurs responsables. Deux experts dans le domaine, Chadi Habib, premier vice-président Technologies de l’information pour le Mouvement Desjardins, et David Beauchemin, directeur régional chez Google Cloud, ont abordé le sujet en offrant quelques définitions et réflexions par rapport à l’application de la technologie.
C’est quoi, l’IA?
L’IA représente une combinaison de trois éléments majeurs : la capacité de faire le traitement informatique à très grandes échelles, la consommation et l’utilisation des données massives, et l’application des algorithmes et les approches mathématiques ou statistiques avancées. Dans l’ensemble, certains modèles commencent à ressembler aux capacités humaines, et parfois peuvent effectuer certaines tâches avec une efficacité supérieure. Par contre, avant de baisser les bras et accepter un scénario digne d’Hollywood dont les machines nous remplaceront tous, la réalité est que l’IA contribue dans nos tâches quotidiennes pour nous aider à prioriser sur les points importants.
Par exemple, Desjardins planifie d’utiliser une technologie qui permet de confirmer l’identité du client pendant les appels téléphoniques en utilisant la reconnaissance vocale. Cela éliminerait la première minute du processus d’identification, dont chaque représentant du service à la clientèle pourrait se consacrer davantage à résoudre des problèmes spécifiques – “créant de la valeur pour le client et pour l’entreprise”, a noté M. Habib. Cependant, avant que Desjardins puisse déployer une telle technologie (comme certains de ses concurrents l’ont déjà fait), il faut considérer trois aspects importants : l’autorisation du client, assurer la confidentialité des données, et préparer les employés pour une transition dont l’IA ferait partie intégrante de la main-d’œuvre.
L’IA appliquée et responsable
Sans doute, une révolution inévitable se déroulera. « D’ici 2021, proche de 75 % des applications des entreprises utiliseront l’intelligence artificielle », a souligné M. Beauchemin. Selon un principe scientifique qui date des années 1990, si l’humain est capable de faire une tâche en moins d’une seconde, l’IA peut faire mieux. La question importante dont M. Beauchemin a mis l’emphase, est « est-ce que nous devrions le faire? ». La technologie doit être accessible à tous, mais aussi bien utilisée.
C’est pour cette raison que Google suit des principes de bases internes. Ces derniers orientent l’entreprise à poursuivre seulement les applications responsables qui procurent des bénéfices sociaux. Prenons le domaine de la santé, dont l’IA améliore la détection de certains cancers et du diabète. Autrement dit, l’IA peut aussi nous offrir une nouvelle perspective par rapport à nos biais dans les médias: un outil de recherche, développé par l’institut Geena Davis avec le support de Google, a dévoilé qu’en moyenne, les hommes sont vus et entendus près de deux fois plus souvent que les femmes dans les longs métrages. Cependant lorsque nous considérons les longs métrages mettant les femmes en vedette, le revenu généré moyen est 16% de plus de que ceux mettant les hommes en vedette.
Les applications de l’IA pour le secteur financier sont nombreuses. D’ailleurs, la majorité des discussions se concentrent sur la protection des données et l’accès équitable.
De plus, le Canada fait face à un manque croissant de talents qui pourrait facilement s’empirer sans la coordination du secteur privé et des politiques publiques. Toutefois, M. Habib et M. Beauchemin invitent tous les intervenants de l’industrie à continuer le dialogue et à se poser des questions fondamentales. « Ayez cette conversation avec les entreprises, les membres, et les clients que vous conseillez… C’est en s’éduquant et en comprenant l’intelligence artificielle, et lorsque tout le monde s’y met, que nous pouvons avoir une utilisation plus responsable », a conclu M. Beauchemin.