Résumé de la conférence AIR 2021 – Le portefeuille net zéro : stratégies et pratiques permettant aux entreprises d’aligner leurs portefeuilles sur l’objectif net zéro

10 juin 2021

Conférenciers :
Bertrand Millot, chef des enjeux et des risques climatiques, CDPQ
Sarah Keyes, directrice, ESG Global Advisors
Peter Richardson, stratégiste climatique, Manifest Climate
Marie-Justine Labelle, leader de pratique en investissement responsable, Desjardins Société de placement

Les investisseurs sont de plus en plus pressés de fixer et d’atteindre des objectifs qui les mèneront à des portefeuilles net zéro d’ici 2050. Entre temps, les investisseurs fixent des objectifs intermédiaires pour mesurer et rendre compte de leurs progrès.

Au cours de la conférence intitulée « Le portefeuille net zéro : stratégies et pratiques permettant aux entreprises d’aligner leurs portefeuilles sur l’objectif net zéro », la modératrice Sarah Keyes, directrice chez ESG Global Advisors, a discuté des opportunités et des défis liés à la transition des portefeuilles des investisseurs vers le portefeuille net zéro.

« En fin de compte, les émissions nettes nulles sont atteintes lorsque les gaz à effet de serre (GES) émis dans l’atmosphère sont équilibrés par un nombre égal d’éliminations de GES », indique Keyes, en utilisant la définition du net zéro du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Il y a trois éléments clés lorsqu’il s’agit de passer au net zéro. « Choisir le bon outil pour faire le travail, comprendre la différence entre les indicateurs avancés et retardés, et savoir comment raconter l’histoire la plus efficace », dit Peter Richardson, stratégiste climatique pour Manifest Climate.

« Si vous conduisez une voiture et que vous pouvez regarder par la lunette arrière, c’est un indicateur retardé, car c’est ce qui a eu lieu dans le passé. Regarder le pare-brise est un indicateur avancé. Historiquement, nous avons roulé en regardant dans le rétroviseur… Mais, grâce aux gens, comme certains des gens de ce webinaire, nous commençons à voir des indicateurs avancés, comme l’établissement de plans, le lien entre la rémunération des cadres et le rendement financier, et un engagement significatif à tous les niveaux. »

L’engagement est une priorité absolue pour atteindre le net zéro

Au cours de la session, la plupart des membres de l’auditoire ont convenu lors d’un sondage en direct que l’engagement avec les sociétés du portefeuille sur les voies de décarbonation était important pour les investisseurs afin d’atteindre le net zéro, suivi par l’engagement avec les secteurs industriels pour développer des solutions de réduction des émissions de GES.


Vote du public

« L’engagement est un outil essentiel. Nous devons comprendre où vont les entreprises d’un point de vue stratégique. Nous devons savoir ce à quoi les entreprises pensent et cela passe par l’engagement », a déclaré Bertrand Millot, chef des enjeux et des risques climatiques à la CDPQ.

« Si nous pensons qu’une entreprise n’avance pas assez vite, ou pas aussi vite que nous le souhaitons, nous prenons alors des décisions. »

Marine-Justine Labelle, leader de pratique en investissement responsable chez Desjardins Société de placement, ajoute : « Tous les engagements ne sont pas égaux. » L’engagement doit être stratégique et aller au-delà du simple fait de cocher une case.

Lorsqu’il s’agit d’utiliser les compensations carbone pour réduire les émissions du portefeuille, le public a voté cette tactique comme la moins importante, et les panélistes en ont convenu.

« Acheter le droit d’émettre à quelqu’un d’autre ne réduit rien au niveau planétaire et doit être évité. C’est le moyen facile de s’en sortir. Acheter des compensations certifiées est mieux aujourd’hui, mais je pense que nous allons collectivement dans un monde où la capture et la séquestration du carbone, que ce soit par le biais de solutions naturelles ou de solutions industrielles, seront certifiées correctement », a déclaré Millot.

« Les compensations de carbone peuvent avoir un rôle dans une certaine situation à un moment donné, mais c’est une pente glissante si elle est présentée comme quelque chose qui équivaut à la réduction des émissions », a ajouté Labelle.

Les clients de détail veulent en savoir plus

Les conseillers financiers ont l’occasion de combler un déficit de connaissances, d’autant plus que les investisseurs de détail sont de plus en plus intéressés par les critères ESG et le net zéro.

« Lorsque nous parlons aux investisseurs de détail, ils veulent en entendre parler. Nous les entendons même dire qu’ils sont un peu frustrés de ne pas en entendre parler [de leurs conseillers] et qu’ils n’évoquent pas eux-mêmes cette conversation », a déclaré Labelle.

Son conseil : « Soyez transparent sur l’état des choses et sur ce que chaque produit fait, ce qu’il ne fait pas et ce qu’il essaie de réaliser. »