Les buts de l’entreprise en révolution : la doctrine Friedman fait place à la doctrine des parties prenantes

Une révolution s’est produite aujourd’hui – une révolution dans la manière dont les dirigeants d’entreprise définissent leur objectif.

En 1970, l’économiste Milton Friedman a écrit : « Il n’existe qu’une seule et unique responsabilité sociale des entreprises : utiliser ses ressources et mener des activités visant à accroître ses profits, dans la mesure où elle respecte les règles du jeu, c’est-à-dire qu’elle s’engage dans une concurrence ouverte et libre sans tromperie ou fraude. » Friedman est allé encore plus loin en qualifiant la responsabilité sociale de « doctrine fondamentalement subversive ».

En bref, la doctrine Friedman stipule que les entreprises doivent se concentrer uniquement sur la maximisation des profits tout en respectant la loi. Pendant des décennies, cette réflexion a jeté les bases théoriques des activités d’affaires.

C’est maintenant chose du passé.

Aujourd’hui, la Business Roundtable basée aux États-Unis et composée de 181 chefs de la direction a annoncé qu’elle avait abandonné la doctrine Friedman pour la remplacer par une nouvelle vision centrée sur un ensemble plus large de parties prenantes comprenant les clients, les travailleurs, les fournisseurs et les communautés.

Ce groupe puissant – qui comprend notamment les chefs de la direction d’Apple, d’Amazon, de Goldman Sachs, de Bank of America et d’ExxonMobil – affirme désormais que les entreprises doivent « protéger l’environnement » et « promouvoir la diversité et l’inclusion, la dignité et le respect » pour leurs employés tout en générant des profits à long terme pour les actionnaires.

La disparition de la doctrine Friedman marque un changement fondamental dans la façon dont les chefs d’entreprise comprennent le but d’une entreprise. La responsabilité sociale n’est plus une « doctrine subversive », elle fait plutôt partie du but même d’une entreprise, selon ceux qui dirigent 181 des plus grandes entreprises américaines.

Les investisseurs responsables intègrent les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs décisions d’investissement depuis des années, car ils reconnaissent que les sociétés bien gouvernées avec des performances et des indicateurs sociaux et environnementaux solides sont susceptibles de constituer de meilleurs investissements à long terme. Ce groupe d’entreprises de premier plan a maintenant redéfini son objectif conformément à cette idée.

La doctrine Friedman a fait place à la doctrine des parties prenantes. Nous aimerions beaucoup voir une déclaration similaire de la part du Conseil canadien des affaires, avec qui nous entrerons en contact afin d’entamer un dialogue.