Les émissions de portée 3 : La prochaine frontière des engagements relatifs au climat

Dans un rapport récent du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), on trouve un reflet troublant de notre réalité environnementale actuelle et future, et l’appel à l’action est clair : le monde doit atteindre l’objectif de zéro émission nette, et ce, rapidement. Pour les entreprises et les investisseurs, la voie à suivre exige d’aller bien au-delà des émissions opérationnelles (émissions de portée 1 et 2) et d’adopter une stratégie qui tient aussi compte des émissions générées dans l’ensemble de la chaîne de valeur (émissions de portée 3).

Dans le cadre du protocole des gaz à effet de serre, les émissions de portée 3 peuvent être divisées en 15 catégories, les deux catégories les plus importantes étant la catégorie 1 (biens et services achetés) et la catégorie 11 (utilisation de produits vendus). Malheureusement, les rapports sur les émissions de portée 3 sont peu fiables.

En date d’août 2021, seulement 40 % des entreprises de l’indice MSCI Monde tous pays (MSCI Monde TP) déclaraient une certaine quantité d’émissions de portée 3, contre 65 % pour celles de portée 1 et 2. La grande majorité des données ne tiennent pas compte de toutes les catégories de la portée 3. La capacité de brosser un portrait précis des émissions de portée 3 réelles d’une entreprise est donc limitée. Ce défi peut découler de plusieurs facteurs, comme la difficulté à recueillir des données exactes sur les émissions de portée 3, la volonté d’éviter une éventuelle double comptabilisation et le sentiment général selon lequel les émissions de portée 3 ne devraient pas être la responsabilité d’une entreprise.

Compte tenu de ces lacunes dans les données et de l’incertitude des entreprises, les investisseurs ont d’importantes occasions d’intensifier leurs efforts en matière d’engagement envers le climat et de s’attaquer à ce problème avec plus de rigueur.

Les secteurs qui passent inaperçus

Habituellement, lorsque les investisseurs mobilisent les émetteurs à l’égard des changements climatiques, ils mettent l’accent sur les secteurs traditionnellement considérés comme produisant des émissions élevées, comme le pétrole, le gaz et les services publics. Toutefois, en ce qui concerne les émissions de portée 3, ils doivent également être conscients des risques que posent certains secteurs qui passent inaperçus, comme celui de la technologie.

Selon des modèles d’estimation des émissions de portée 3, ces dernières représentaient 92 % de l’ensemble des émissions des entreprises de l’indice MSCI Monde Technologies de l’information, contre 87 % pour les entreprises de l’indice MSCI Monde Énergie. Pour mettre les choses en perspective, dans le cadre de l’initiative des objectifs fondés sur des données scientifiques, les entreprises qui fixent ce type d’objectifs doivent inclure les émissions de portée 3 si celles-ci représentent plus de 40 % de leurs émissions de portée 1, 2 et 3 combinées.

Il est important que les investisseurs comprennent d’où proviennent ces émissions de portée 3. Dans le secteur de la technologie, ces émissions sont liées au réseau fournissant l’électricité qui alimente les produits devenus omniprésents dans la vie quotidienne. Le réseau du Canada est considéré comme l’un des plus propres au monde. L’électricité provient principalement de sources non émettrices, comme l’hydroélectricité ainsi que l’énergie nucléaire, solaire et éolienne, tandis qu’environ 20 % proviennent de sources émettrices de carbone, comme le charbon, le pétrole et le gaz.

Toutefois, l’électricité produite à partir de combustibles fossiles représente 63 % du total mondial et le charbon en est la principale source (37 %). Ainsi, chaque fois qu’une personne branche son téléphone pour le recharger, ouvre une session de télétravail ou branche son véhicule électrique, l’électricité qu’elle utilise peut représenter une source importante d’émissions de gaz à effet de serre.

L’incidence des émissions de portée 3 sur les portefeuilles

Les entreprises dont la majeure partie des émissions de portée 3 se retrouvent dans la catégorie 11 (utilisation de produits vendus) font face à des risques liés à la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, soit parce que les clients passent à des produits à faibles émissions, soit parce que les taxes sur le carbone sont plus élevées, ce qui peut influer sur leurs flux de trésorerie. De même, les entreprises dont la majeure partie des émissions de portée 3 font partie de la catégorie 1 (biens et services achetés) pourraient également composer avec des contraintes de flux de trésorerie en raison de l’augmentation des coûts d’approvisionnement.

Bien que les émissions de portée 3 aient toujours été difficiles à quantifier et à mesurer, plusieurs nouveaux outils existent aujourd’hui pour faciliter l’analyse des entreprises et des portefeuilles, y compris des modèles d’estimation raffinés pour les émissions de portée 3. Même si ces méthodes évoluent et s’améliorent toujours, elles peuvent permettre aux investisseurs de comparer les entreprises d’un même secteur et d’une même région, ce qui les aide à mieux déterminer les entreprises sur lesquelles concentrer leurs efforts en matière d’engagement envers le climat.

Encourager la communication, une première étape essentielle

Peu importe le secteur, encourager la communication sur les émissions de portée 3 représente une première étape essentielle pour les entreprises qui ne mesurent pas ces émissions ou ne produisent pas de rapports à ce sujet à l’heure actuelle. Quant aux entreprises qui rendent compte de ces émissions, les investisseurs peuvent également examiner les catégories des émissions de portée 3 qui sont incluses et essayer de comprendre les difficultés auxquelles ces entreprises ont fait face relativement à la production de ces données.

La transparence en matière d’émissions n’est pas le seul levier qui favorise l’engagement. Les investisseurs peuvent aussi chercher des renseignements sur la façon dont les entreprises prévoient réduire les émissions de portée 3 au fil du temps. Ils peuvent se renseigner auprès des entreprises émettrices au sujet des pratiques de gestion, qu’il s’agisse d’un constructeur automobile qui fabrique des véhicules moins énergivores, d’un fabricant de technologies qui réduit l’intensité énergétique de son matériel ou d’un raffineur qui collabore avec ses fournisseurs.

Au fil du temps, nous croyons que les habitudes de consommation favoriseront les produits qui ont une empreinte carbone globale plus faible et que la production rattrapera graduellement cette demande. Entre-temps, toutes les entreprises ont la responsabilité collective de comprendre leurs émissions de portée 3, tandis que les investisseurs sont responsables d’encourager les entreprises à prendre des mesures concrètes pour réduire leur empreinte.

Clause de non-responsabilité de l’AIR
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

La gestion de la chaîne d’approvisionnement, moteur de la durabilité

À travers le monde, les chaînes d’approvisionnement de la vente au détail jouent un rôle clé dans la résolution de problèmes environnementaux et sociaux tels que les émissions de carbone, la pollution, les pénuries d’eau, la déforestation, la violation des droits des travailleurs, la santé et sécurité des travailleurs, et plus encore.

Les chaînes d’approvisionnement, par leur nature, sont un réseau vaste et complexe de fournisseurs qui sont fortement interdépendants et interconnectés. Dans une grande société, chaque fournisseur peut avoir besoin de la contribution de milliers de fournisseurs sous-traitants. Plus la chaîne d’approvisionnement est complexe, plus une organisation est vulnérable aux incertitudes et aux risques cachés, selon l’endroit où elle exerce ses activités et les sous-secteurs dans lesquels elle exerce ses activités.

Pourtant, selon le rapport d’Evocadis, 2019 Sustainable Procurement Barometer : From Compliance to Performance, seulement 38 % des grandes multinationales évaluent leurs partenaires annuellement. Il n’est donc pas surprenant que le Pacte mondial des Nations Unies ait désigné les pratiques de gestion de la chaîne d’approvisionnement comme le principal obstacle à la durabilité.

Cette situation devrait préoccuper tant les investisseurs que les conseillers. Une mauvaise gestion de la chaîne d’approvisionnement a une incidence sur le rendement en matière de durabilité, ce qui réduit le potentiel de croissance future d’une entreprise. Si les entreprises de commerce de détail veulent continuer à exercer leurs activités avec succès, elles devront faire preuve de plus de transparence et rendre compte des activités de leurs chaînes d’approvisionnement, surtout si elles espèrent continuer à compter sur le soutien des clients, des investisseurs et des organismes de réglementation.

Quelle incidence les chaînes d’approvisionnement du secteur de la vente au détail ont-elles sur les enjeux ESG?

En moyenne, l’effet néfaste sur l’environnement des chaînes d’approvisionnement du commerce de détail est plus important que celui des activités de l’entreprise. Selon McKinsey & Company, les chaînes d’approvisionnement sont responsables de plus de 80 % des émissions de gaz à effet de serre et de plus de 90 % de la détérioration de la qualité de l’air, des terres, de l’eau et des ressources géologiques.

Nombreuses sont les sociétés qui ne font pas la preuve de diligence raisonnable adéquate quant aux enjeux sociaux, notamment les droits de l’homme, à l’égard de leurs chaînes d’approvisionnement, conformément aux Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme. Aujourd’hui, on estime que 24,9 millions de personnes dans le monde sont victimes du travail forcé, lequel génère des profits illégaux de 150 milliards de dollars dans le secteur privé, selon KnowTheChain, une ressource en ligne dénonçant le travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Dans les seules industries de la chaussure et du vêtement, 54 % des sociétés ont fait l’objet d’accusations selon lesquelles leurs chaînes d’approvisionnement font intervenir des victimes du travail forcé.

La pandémie n’a fait qu’exacerber ces problèmes, mettant en lumière les faiblesses des chaînes d’approvisionnement exposées par la pénurie de main-d’œuvre, les problèmes logistiques et les retards d’approvisionnement. Ultimement, les défis posés par la pandémie de COVID-19 ont mis en évidence le fait qu’une société est aussi forte que son fournisseur le plus vulnérable. Pour atténuer les répercussions environnementales et sociales des chaînes d’approvisionnement, les sociétés, en particulier dans le secteur du commerce de détail, doivent leur prêter plus d’attention.

Pourquoi les investisseurs devraient-ils se préoccuper des enjeux liés aux chaînes d’approvisionnement?

Au niveau le plus fondamental, les investisseurs devraient se préoccuper des problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement, car une mauvaise gestion peut donner lieu à des violations des droits de l’homme et des normes environnementales. D’une part, il y a les perspectives financières : l’incapacité à gérer efficacement les aspects environnementaux et sociaux des chaînes d’approvisionnement peut entraîner des contrôles réglementaires accrus, ainsi que d’importantes pertes financières et un risque d’atteinte à la réputation. Essentiellement, une fois que les entreprises perdent la confiance de leurs clients, elles perdent leur valeur de marque. Autrement dit, une mauvaise gestion de la chaîne d’approvisionnement constitue un risque financier pour les investisseurs.

D’autre part, les entreprises qui mettent en place des mesures rigoureuses concernant leurs chaînes d’approvisionnement pour réduire les incidents de pollution, leur empreinte environnementale et accroître leur efficacité générale constateront un accroissement de leur rendement global sur le plan environnemental. Ces sociétés feront preuve d’une plus grande résilience financière vis-à-vis des investisseurs et seront plus susceptibles de croître à court, moyen et à long terme. 

L’exemple de certaines sociétés

L’une des meilleures façons d’apprendre consiste à observer ceux qui sont en tête de liste. On y retrouve  l’initiative « 1.5 °C Supply Chain Leaders », une coalition composée de grandes sociétés telles que Ikea, Microsoft et Unilever. La coalition encourage les petites et moyennes entreprises (PME) à réduire leurs émissions, ce qui aidera les grandes entreprises à atteindre leur objectif d’élimination complète des émissions. Sur son portail « SME climate HUB », la coalition fournit des ressources et des outils gratuits pour aider les fournisseurs à adopter des pratiques commerciales plus durables.

Les efforts plus récents d’Ikea, l’un des partenaires fondateurs de l’initiative, pour contrer la culture du jetable à l’aide du « re-commerce » ou « commerce de rachat », en font un chef de file à part entière. En août 2021, la société a commencé à tester un programme de rachat et de revente de meubles aux États-Unis, dans l’espoir de mettre en place ce service de façon permanente dans tous ses magasins au pays. Alors que l’économie circulaire prend racine à l’échelle mondiale, les détaillants doivent tenir compte de la durabilité dans l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnement.

Chez Desjardins Gestion internationale d’actifs, nous avons notre propre rôle à jouer en tant qu’investisseur. Nous devons comprendre et évaluer les principaux risques environnementaux et sociaux associés aux chaînes d’approvisionnement et inviter les entreprises à participer à la conversation sur la façon dont elles peuvent améliorer la diligence raisonnable dont elles font preuve à l’égard de leurs chaînes d’approvisionnement.

Quelles sont les conséquences sur l’avenir?

Les consommateurs accordent de plus en plus de valeur à la traçabilité, la transparence et la durabilité de la part des marques auprès desquelles ils dépensent leur argent durement gagné. De son côté, le secteur de l’investissement utilisera le dialogue, les propositions d’actionnaires et la collaboration pour exiger un engagement plus important concernant les chaînes d’approvisionnement. Le secteur du commerce de détail ne sera plus en mesure de minimiser ou d’éviter l’examen de ses pratiques concernant ses chaînes d’approvisionnement. Pour les entreprises qui contrôlent déjà de près leurs chaînes d’approvisionnement, ce sera une occasion de briller. À l’inverse, les entreprises qui ont du retard en la matière auront plus de difficultés à faire abstraction de leur rendement environnemental et social.

Clause de non-responsabilité de l’AIR
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

L’approche indicielle pour intégrer l’ESG dans le processus d’investissement

Oscar Wilde – « … l’indicible à la poursuite de l’immangeable. »

L’investissement responsable (IR), qui était autrefois une considération secondaire ou tertiaire, est aujourd’hui devenu le thème central de la gestion des investissements. Plus de 3000 gestionnaires d’actifs ont signé les Principes pour l’investissement responsable des Nations Unies. Les rapports de Deloitte et de PWC prévoient que les gestionnaires d’actifs nord-américains se conformeront rapidement à une discipline d’investissement responsable. Le secteur nord-américain de la gestion d’actifs, et plus particulièrement les États-Unis, a l’influence et le pouvoir d’apporter des améliorations significatives en matière de changement climatique, de diversité, d’égalité et d’inclusion, ainsi que d’autres aspects importants qui définissent notre monde.

L’investissement responsable n’est pas un concept défini, mais plutôt un large spectre avec de nombreuses approches différentes, qui peuvent prêter à confusion. Le fait d’écarter les secteurs ou les entreprises indésirables annule tout progrès qui pourrait être réalisé par un engagement actif ou un vote par procuration. L’inclusion positive peut donner lieu à un ensemble d’opportunités restreint, produisant une erreur de réplication importante, ce qui rend difficile la réalisation des objectifs d’investissement.

Le principe unificateur simple dans toutes les approches est le désir d’affecter le capital d’une manière propre et responsable, mais toute personne ayant des obligations fiduciaires doit très soigneusement considérer les ramifications. McCarthy Tetrault a écrit un article détaillé décrivant les obligations que les fiduciaires doivent remplir lors de la mise en œuvre de l’IR dans le cadre de leurs mandats d’investissement. Les auteurs ont conclu que les approches ESG peuvent être les plus appropriées, car elles peuvent minimiser les contraintes qui empêchent d’atteindre les taux de rendement requis.

Comment les investisseurs peuvent-ils faire preuve de diligence raisonnable pour évaluer où les gestionnaires obtiennent leurs données, le degré d’intégration de ces données dans les processus d’investissement des gestionnaires et la mesure dans laquelle les informations influenceront la sélection des titres?  Il s’agit d’une tâche monumentale qui pourrait être simplifiée par l’utilisation de données plus transparentes et plus cohérentes pour une diligence raisonnable plus approfondie.

Les principaux fournisseurs d’indices ont de solides références en matière d’IR/ESG, combinant leur expertise en matière d’IR/ESG avec leurs méthodologies d’indices de référence étendues. Contrairement aux gestionnaires actifs, les fournisseurs d’indices proposent des stratégies cohérentes et transparentes fondées sur des règles qui peuvent être appliquées uniformément dans toutes les régions et classes d’actifs, créant ainsi une politique cohérente permettant aux investisseurs de diriger leur capital de manière responsable.

En outre, les expositions ESG basées sur un indice fournissent une base solide aux fiduciaires pour évaluer comment toute amélioration de l’exposition peut influencer la performance des investissements. Pour les propriétaires d’actifs effectuant des études actif-passif, il s’agit d’une considération majeure, car un ensemble de données d’indice ESG, tiré de son indice parentbêta large, est très susceptible d’être très représentatif de l’ensemble des opportunités économiques dans l’économie.

Plusieurs grands régimes de retraite, notamment le régime Ilmarinen en Finlande, ont alloué des actifs importants aux stratégies ESG indicielles, motivés par leurs règles transparentes, leur diversification et leur facilité d’exécution. Dans d’autres cas, les institutions ont utilisé des repères de politique ESG afin de pouvoir aligner leur allocation de capital sur leurs objectifs.

Dans un secteur concurrentiel, il n’est pas surprenant que l’ESG offre une nouvelle occasion de critiquer la simplicité attrayante que l’indexation apporte à la gestion des investissements. Mis à part le débat Actif versus Indice, les critiques de l’Indexation ESG sont-elles valables ?  Il est important de les évaluer pour mesurer leur pertinence :

1. Des méthodologies diverses entraînent des scores ESG incohérents

Que les stratégies d’IR/ESG soient actives ou indicielles, il existe de nombreuses approches différentes. Avant de formuler une critique, il faut reconnaître que la diversité est inévitable dans une discipline qui n’a pas de définition universelle.

Les différents scores impliquent-ils une faiblesse ou éclairent-ils des domaines où une évaluation plus approfondie est justifiée?  Fait intéressant, il n’y a que 60 % de corrélation entre les fournisseurs d’indices sur les scores ESG des entreprises, d’où la critique (Rapport sur les tendances, les risques et les vulnérabilités de l’ESMA, J Mazzacurati, 2021). En revanche, il existe une corrélation de 99 % entre les agences de crédit notant les obligations, ce qui a fait fureur pendant la crise du crédit.

La notation IR/ESG comprend bien plus de points de données que la notation des obligations, il va donc de soi qu’il y aurait une dispersion entre les différentes agences de notation, qu’il s’agisse de fournisseurs de données ou de sociétés d’indexation. L’évaluation indépendante ne doit pas être valorisée dans un domaine, mais dénigrée dans un autre.

Il est important de reconnaître que les investisseurs qui nomment des gestionnaires actifs dans différentes classes d’actifs et régions se retrouveront avec un portefeuille en patchwork aux méthodologies incohérentes. En revanche, une approche indicielle assure une cohérence dans l’ensemble du portefeuille, une politique d’IR/ESG plus robuste et uniforme et un modèle d’investissement pour les mesures actif-passif.

2. Les scores ESG agrégés masquent la pertinence des scores des entreprises

Si certains investisseurs choisissent d’acheter des entreprises individuelles pour s’exposer à leurs propres risques, la plupart achètent des portefeuilles dans des ETF ou des fonds communs. À ce titre, ils examinent les caractéristiques des portefeuilles comme le bêta, le ratio de Sharpe, l’erreur de réplication, etc.

En outre, les études continuent de confirmer les conclusions de Brinson, Hood & Beebouwer (Determinants of Portfolio Performance, 1986) qui minimisent l’importance de la sélection des titres en tant que facteur déterminant pour atteindre les objectifs à long terme. De ce point de vue, un indice présentant une erreur de réplication minimale devrait avoir des caractéristiques de bêta et de ratio de Sharpe très similaires à celles de son indice parent, tout en obtenant des scores ESG nettement meilleurs, indépendamment des anomalies qui peuvent se produire au niveau des entreprises.

Si les progrès sont réalisés par paliers, les indices ESG fournissent une mesure cohérente et transparente permettant de contrôler si, dans l’ensemble, le capital est affecté de manière responsable.

3. Les investisseurs passifs peuvent choisir d’ignorer les constituants indésirables

Les critiques ont suggéré que les investisseurs passifs, comme les fournisseurs de FNB, devraient choisir de ne pas inclure les entreprises indésirables, en passant outre la construction de l’indice, dans un effort pour répondre aux attentes de l’IR/ESG.

Ces commentaires ne tiennent pas compte du fait que les investisseurs passifs qui fournissent des expositions à un indice ne peuvent pas exclure unilatéralement des entreprises, tout en facturant des frais de gestion pour répliquer ledit indice. Cela créerait une erreur de réplication, ce qui soulèverait des questions fiduciaires et pourrait être considéré comme une fausse déclaration.

Les fournisseurs d’indices d’IR/ESG mesurent, classent et pondèrent les entreprises lorsqu’ils construisent des expositions de référence investissables. Cela permet de nettoyer le capital, mais aussi de maintenir une thèse d’investissement forte.

Conclusion

L’investissement responsable ou ESG est l’une des choses les plus difficiles à intégrer dans le processus d’investissement pour les investisseurs, grands et petits. Des connaissances très techniques sont nécessaires pour passer au crible des myriades de données sur les considérations environnementales, sociales et de gouvernance, qui nécessitent un suivi, une mesure et une évaluation continus. L’exclusion est facile, mais c’est un outil terne qui empêche les investisseurs activistes d’exercer une influence positive pour le changement.

Les investisseurs souhaitant présenter leur propre gouvernance, démontrant qu’ils ont respecté les principes d’investissement fondamentaux tout en allouant leur capital de manière responsable, devraient envisager d’utiliser un indice ESG. En l’absence d’une méthode empirique, l’essence de ce que l’IR/ESG s’efforce d’atteindre peut être évaluée avec plus de précision grâce à des méthodologies d’indexation explicites et cohérentes. Un indice peut fournir une empreinte carbone plus faible, des scores sociaux et de gouvernance plus élevés et un écran de gestion des risques solide pour améliorer le capital investi.

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Cette communication est à titre informatif. Les informations contenues dans les présentes ne sont pas et ne doivent pas être interprétées comme des conseils en matière d’investissement, de fiscalité ou de droit à une partie quelconque. Les investissements doivent être évalués par rapport aux objectifs d’investissement de l’individu et des conseils professionnels devraient être obtenus en toute circonstance. BMO Gestion mondiale d’actifs est une marque qui englobe BMO Gestion d’actifs inc., BMO Investissements inc., BMO Asset Management Corp., BMO Asset Management Limited et les sociétés de gestion de placements spécialisées de BMO.
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Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Une gestion active des placements dans les obligations de sociétés traditionnelles peut susciter d’importants changements sociaux

Il ne fait aucun doute que la société s’attend à ce que le secteur des placements et les marchés financiers affectent les capitaux de façon responsable pour contribuer à régler certains problèmes cruciaux. Certes, les investisseurs boursiers ont davantage d’influence sur la manière d’agir des entreprises en raison de leur droit de parole et du vote par procuration. Cependant, les investisseurs obligataires jouent un rôle de premier plan dans la mobilisation de capitaux et ils peuvent donc influencer aussi les stratégies d’affaires.

En général, les sociétés tendent à émettre des titres d’emprunt, comme les obligations, plus fréquemment que des titres de capitaux propres. Par conséquent, les équipes de direction des entreprises tentent souvent de convaincre les investisseurs d’acheter leurs obligations. Même si les participants au marché du crédit n’ont pas accès au vote par procuration, ils peuvent s’avérer des acteurs clés dans la réalisation de changements positifs.

Récemment, différentes formes d’obligations « responsables » ont connu un essor. On les nomme par exemple obligations vertes, obligations sociales ou obligations liées au développement durable (ou simplement obligations durables). Pour les investisseurs, elles semblent répondre au besoin de participer à un changement positif. Les obligations responsables agissent certainement en ce sens, mais il existe un argument de taille, à savoir que les acheteurs d’obligations traditionnelles peuvent faire encore plus bouger les choses en interagissant activement avec les entreprises et en demandant des changements.

Obligations responsables : un aperçu

Comme les enjeux environnementaux, sociaux et liés à la gouvernance (ESG) prennent de plus en plus d’importance sur les marchés financiers du monde, les investisseurs institutionnels, leurs clients ainsi que leurs bénéficiaires réclament que les entreprises en fassent davantage dans ce domaine. La création d’obligations de sociétés renfermant des clauses qui exigent certains comportements souhaitables dans le cadre des enjeux ESG a constitué une avancée essentielle.

Les premières formes d’obligations responsables, comme les obligations vertes et sociales, comportent des clauses qui encadrent l’utilisation des sommes recueillies. Cela permet de garantir aux investisseurs qu’ils ont contribué à faire changer les choses, puisque les capitaux mobilisés serviront à des projets aux retombées favorables. Les émissions d’obligations vertes et d’obligations sociales continuent de croître à l’échelle mondiale et la tendance, espérons-le, devrait se poursuivre.   

Influence sur la stratégie d’entreprise : avoir une vision plus large

Les obligations vertes ou sociales ne peuvent influencer les agissements des entreprises qu’en ce qui a trait au produit découlant de leur émission. Prenons l’exemple d’une société énergétique qui utilise le charbon et qui possède une dette de 20 milliards $. Elle met en circulation une obligation verte pour lever 500 millions $ à investir dans une petite turbine éolienne, ce qui constitue une amélioration d’envergure limitée par rapport à l’ensemble de ses activités. Pendant ce temps, l’entreprise continue d’investir le produit, plus élevé, de ses obligations traditionnelles dans le maintien de ses activités normales.

Si les investisseurs actifs misant sur les fondamentaux qui détiennent les 20 milliards $ d’obligations traditionnelles décident de présenter des demandes à la direction de l’entreprise, ils bénéficient d’un puissant bras de levier pour militer en faveur de l’adoption d’une stratégie globale plus responsable.

Il s’agit peut-être d’un exemple extrême, mais la plupart des obligations vertes ou sociales sont, dans les faits, des émissions uniques qui forment seulement une petite partie du profil financier de l’émetteur. Bref, même si les obligations vertes ou sociales peuvent être une source de changement positif, les détenteurs d’obligations traditionnelles qui s’engagent réellement ont la capacité de faire bouger les choses encore plus.

Obligations liées au développement durable : une solution novatrice

Récemment, les obligations durables ont gagné en popularité. Elles comportent des clauses qui incitent les entreprises à atteindre des mesures de rendement précises, en prévoyant une augmentation du coût des capitaux empruntés si elles n’y parviennent pas. Dans le cas des obligations vertes et sociales, seul le produit de l’émission engendre des retombées positives. En revanche, les obligations durables ont le potentiel d’influencer directement les comportements et les objectifs de l’entreprise dans leur ensemble. Même si les obligations durables sont relativement nouvelles et que le nombre d’émissions mises en circulation à ce jour est limité, elles constituent une grande innovation et ajoutent une corde de plus à l’arc des investisseurs obligataires désireux de voir des changements.

À mesure que davantage d’obligations durables arriveront sur le marché, nous pourrons évaluer à quel point les entreprises sont résolues à établir et à respecter des cibles exigeantes en matière d’amélioration du rendement. Alors que le marché des obligations durables prendra de l’expansion, il sera crucial pour les investisseurs actifs de poursuivre leurs interactions avec les entreprises afin de les tenir responsables et de vérifier que les mesures de rendement employées soient à la fois tangibles et pertinentes. Or, accorder une importance disproportionnée à une ou deux mesures pourrait dépeindre de manière incomplète le comportement général de l’entreprise ou de la direction.

De plus, les mesures peuvent être manipulées. Par exemple, l’entreprise énergétique utilisant le charbon pourrait mettre en circulation une obligation durable et s’engager à réduire l’intensité des émissions de carbone liées à son chiffre d’affaires, puis accomplir cet objectif en acquérant une société énergétique œuvrant dans l’éolien. L’intensité de ses émissions va diminuer, mais le monde ne s’en portera pas mieux, car le volume restera le même.

À l’inverse, si une entreprise d’énergie renouvelable acquiert une centrale au charbon dans l’objectif de la convertir vers un mode de production plus durable, l’intensité de ses émissions de carbone augmentera dans les premiers temps, mais par la suite, les émissions totales chuteront et le monde en bénéficiera. Dans ce cas-ci, l’achat d’une obligation traditionnelle de la seconde entreprise contribuerait davantage à la réduction des émissions de carbone qu’une obligation durable de la première entreprise, qui a procédé à une fusion-acquisition dans le seul objectif de manipuler les chiffres.

Les gestionnaires actifs qui ne se limitent pas à investir dans des obligations durables et à examiner une ou deux mesures auront la possibilité de financer un plus large éventail de solutions aux défis ESG actuels.

Regard vers l’avenir

Les divers types d’obligations responsables poursuivront sans doute leur évolution. Leur mise en circulation continuera d’influencer positivement la société. Toutefois, pour que le marché des obligations de sociétés parvienne à jouer pleinement son rôle de catalyseur de changements positifs, il faudra la participation d’investisseurs fondamentaux actifs qui interagissent avec les entreprises et emploient leur pouvoir d’achat d’obligations traditionnelles pour influencer les stratégies d’affaires.

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Ce que les investisseurs attendent le plus de la COP26 : Des données utiles pour la prise de décision

Actuellement,, les délégués de centaines de pays, les dirigeants du monde des affaires et de la finance et les responsables politiques du monde entier sont à Glasgow pour la conférence sur le climat COP26. Ils visent à accélérer l’action visant à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre à zéro d’ici le milieu du siècle.

L’un des objectifs de la COP26 estde stimuler l’investissement durable à l’échelle requise pour modifier la manière dont le monde produit et consomme l’énergie, un changement qui exigera la plus grande reconstruction de l’économie mondiale depuis la révolution industrielle. Cette dernière transition a duré environ 80 ans. Le monde doit atteindre le net zéro en moins de la moitié de ce temps.

Il est temps pour les entreprises et les acteurs des marchés de capitaux de saisir le moment offert par la COP26 pour s’engager sur le net zéro dans leurs activités et leurs portefeuilles. L’Accord de Paris, qui repose sur l’engagement des pays à prévenir les pires effets du changement climatique en maintenant le réchauffement de la planète au cours de ce siècle bien en deçà de 2 °C, de préférence à 1,5 °C, constitue un précédent pour l’action.

Alors que nous attendons avec impatience ce qui sera réalisé à la COP26 et au-delà,, voici trois points qui permettent de réorienter les capitaux à la vitesse requise pour atteindre zéro émission nette d’ici 2050.

Insister sur la nécessité de faire du net zéro un élément central de la stratégie d’entreprise.

La révolution pour le net zéro atteindra tous les coins de notre économie et de notre société. Il ne suffira pas aux entreprises d’aujourd’hui de se concentrer uniquement sur la réduction de leur dépendance aux combustibles fossiles. Au cours de la prochaine décennie, les entreprises devront inventer des solutions et des services qui remplaceront les modèles commerciaux existants.

Les entreprises devront également redoubler d’efforts pour atteindre le net zéro. À l’heure actuelle, un peu plus d’un tiers des entreprises cotées en bourse dans le monde se sont fixé un objectif de décarbonisation. Elles sont moins nombreuses à annoncer des plans pour atteindre le zéro émission nette. Certains des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au monde n’ont encore déclaré aucune de leurs émissions.

Au cours des six années qui se sont écoulées depuis la signature de l’Accord de Paris, les gouvernements du monde entier ont mis en place toute une série de plans et d’initiatives, mais la planète n’atteindra pas son objectif climatique sans que les engagements de réduction à zéro émission nette ne deviennent un élément central de la stratégie des entreprises. Pour que la révolution « zéro émission » réussisse, il faut que les entreprises prennent des mesures audacieuses pour réduire les émissions dans l’ensemble de leurs activités. Il ne s’agit pas de faire de beaux efforts, mais de prendre des engagements vérifiables, soutenus par des progrès constants vers les objectifs « zéro émission nette ».

Les fournisseurs de capitaux doivent également s’engager. Les investisseurs doivent mettre leurs portefeuilles sur la voie du net zéro tandis que les banques doivent ajuster leurs pratiques et aligner leurs prêts sur un monde à 1,5 °C. Pour sa part, MSCI s’est engagé à atteindre le net zéro avant 2040 et fera équipe avec la Glasgow Financial Alliance for Net-Zero pour diriger une alliance de fournisseurs de services financiers afin de fournir une infrastructure de marché qui soutient la durabilité.

Pour garantir la responsabilité et la transparence, la conférence COP26 devrait sceller l’adoption à l’échelle mondiale de cadres tels que le Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques pour la prise en compte du risque climatique dans l’élaboration des plans et priorités stratégiques. Pour les investisseurs et les autres parties prenantes, ces informations fournissent un aperçu essentiel de la manière dont une entreprise peut être aidée ou pénalisée par une économie nette zéro.

Imposer un ensemble d’informations quantitatives sur le climat

Les investisseurs ont besoin de données quantitatives qui leur permettent d’évaluer la résilience au changement climatique de chaque actif, afin qu’ils puissent évaluer à la fois les risques et les opportunités dans l’ensemble de leurs portefeuilles. Une grande partie de ces informations devrait provenir d’entreprises, et une grande partie n’est pas divulguée aujourd’hui.

Les objectifs de décarbonisation fixés par les entreprises varient en fonction des activités commerciales qu’elles couvrent, de leur faisabilité et des échéanciers. Certaines banques, par exemple, n’ont pas encore déclaré les émissions des projets qu’elles financent, une catégorie qui représente la plus grande partie de leur empreinte carbone. En raison de cette diversité et de ces lacunes, les investisseurs ont du mal à évaluer l’impact potentiel des objectifs sur les risques climatiques auxquels les entreprises sont confrontées.

La COP26 devrait encourager les décideurs politiques à introduire des divulgations obligatoires liées au climat, basées sur des normes convenues au niveau international et intégrant des unités de mesure spécifiques. Au minimum, ces normes, que les sociétés devraient s’engager à adopter, devraient demander aux entreprises de divulguer leur empreinte carbone complète, l’emplacement de leurs plus grandes installations et les émissions de leurs plus grands fournisseurs.

Si les entreprises divulguent un ensemble commun de données climatiques de base, les investisseurs convergeront vers les informations dont ils ont besoin pour éclairer leur prise de décision.

Augmenter l’urgence

Le milieu du siècle est aussi loin que dans 30 ans, mais les gestionnaires d’investissements à long terme doivent commencer à décarboniser leurs portefeuilles dès aujourd’hui, car la réaffectation des capitaux et la réévaluation des actifs sont déjà en cours.

Cela crée un potentiel de rareté. Si les entreprises ne redoublent pas d’efforts pour réduire leurs émissions, les investisseurs qui tentent d’aligner leurs portefeuilles sur un monde qui limite le réchauffement climatique à 1,5 °C d’ici la fin du siècle risquent de se retrouver à court d’options d’investissement.

La COP26 peut contrer cela en affirmant la nécessité pour toutes les entreprises de fixer des objectifs de réduction des émissions couvrant à la fois leurs émissions directes et celles de la chaîne d’approvisionnement, ainsi que celles causées par l’utilisation de leurs produits. Les objectifs devraient viser à maintenir les entreprises bien en deçà des budgets « net zéro » pour leur secteur d’activité au plus tard en 2050.

D’après les calculs de MSCI, plus de 90 % des entreprises mondiales ne sont pas sur la voie de réduire suffisamment leurs émissions pour maintenir le réchauffement de la planète à 1,5 °C. Au rythme actuel de leurs émissions, ces entreprises épuiseraient en moins de six ans leur part collective du budget mondial d’émissions destiné à maintenir le réchauffement à ce niveau en moins de six ans

Pour éviter de franchir le seuil de 1,5 °C, chaque société cotée devrait en moyenne réduire son intensité de carbone de 10 % chaque année jusqu’en 2050. Pourtant, historiquement, moins d’une entreprise sur quatre a réussi à autant réduire ses émissions.

Pour créer l’avenir net zéro que nous voulons, nous devons catalyser l’investissement dès maintenant. Les investisseurs doivent pouvoir mesurer l’empreinte carbone des entreprises dans lesquelles ils investiraient. Les entreprises qui cherchent à créer et à innover ont besoin de capitaux. Et nous devons tous construire un monde plus durable.

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Le vote consultatif sur le climat s’imposera-t-il? C’est aux investisseurs de décider

Les sociétés (et plus particulièrement les conseils d’administration) se retrouvent largement incitées à améliorer la transparence de leur stratégie d’atténuation du risque climatique et à adapter leurs activités pour un avenir zéro net. L’année 2021 restera dans les mémoires pour le soutien inégalé que les investisseurs ont commencé à donner aux résolutions sur le climat. Au total, 26 résolutions climatiques ont été soumises à un vote cette année et pas moins de 14 ont obtenu le soutien de la majorité.

Les investisseurs peuvent, en outre, aller au-delà de résolutions d’actionnaires sur le climat et s’adresser directement au conseil d’administration sur cette question. Placements NEI dispose par exemple d’une politique de vote contre le président du conseil d’administration dans les sociétés qui ne nous semblent pas gérer adéquatement leur risque d’origine climatique. Nous effectuons alors un suivi avec celles-ci après l’assemblée annuelle, afin d’expliquer nos arguments et d’assurer que notre vote a été utile. C’est toute la difficulté posée par un vote à l’encontre des administrateurs sur la base de préoccupations climatiques, car même si le fait d’éconduire un membre du conseil d’administration figure parmi les décisions les plus significatives qu’un actionnaire peut prendre, le message initial peut se perdre dans la multitude de raisons ayant justifié ce vote.

D’où l’intérêt de la campagne de vote consultatif sur le climat.

Qu’est-ce que le vote consultatif sur le climat?

Il s’agit d’une initiative du Children’s Investment Fund (TCI), de l’organisme As You Sow et de l’ACCR (Australasian Centre for Corporate Responsibility). Les sociétés visées par une proposition « Say-on-Climate » doivent tenir un vote consultatif annuel sur leur projet de transition vers une économie zéro net. Les investisseurs doivent alors se prononcer sur la pertinence de la stratégie de l’entreprise pour réduire ses émissions et se conformer aux objectifs de l’Accord de Paris, en votant pour ou contre celle-ci.

Plusieurs grandes entreprises ont accepté tout de suite de soumettre leur plan d’action climatique au vote en 2021, notamment Unilever, Moody’s et Shell.  Ces propositions soumises par la direction ont reçu un soutien écrasant, de 90 % ou plus.* À l’inverse, les propositions d’actionnaires soumises à des sociétés moins enclines à tenir un vote consultatif sur leur stratégie climatique ont reçu en moyenne un soutien d’à peine 25 %. Les investisseurs semblent réticents à l’idée d’exiger des sociétés l’adoption de cette nouvelle pratique, même s’ils soutiennent totalement les sociétés qui se plient à l’exercice de leur plein gré. Ces résultats ne reflètent pas nécessairement l’émergence de nouvelles tendances, mais pourraient malgré tout préfigurer une augmentation du nombre de sociétés visées par une campagne de vote consultatif sur le climat.

Avantages recherchés du vote consultatif sur le climat – et limites

L’atténuation des risques posés par le changement climatique exige une action imminente. Nous félicitons les entreprises qui n’ont pas hésité à soumettre leur stratégie de transition climatique à l’épreuve d’un suffrage, surtout qu’il s’agit d’une pratique encore récente adoptée par une petite minorité seulement. L’importance de la transparence. Le succès croissant de cette pratique de vote consultatif sur le climat doit s’accompagner d’une promotion de la transparence et pourrait bien forcer les entreprises ayant trainé dans l’explication de leur stratégie à rattraper leur retard.

Toutefois, nous risquons de devoir composer avec des conséquences indirectes. Un vote pour la transparence n’exprime aucune opinion sur la qualité d’une stratégie climatique donnée. Les investisseurs ont-ils la connaissance suffisante pour voter efficacement sur chaque stratégie climatique? Ne risque-t-on pas de dissuader les investisseurs d’impliquer la responsabilité directe du conseil d’administration dans la supervision de la stratégie climatique? Les administrateurs ont-ils plus de responsabilité à établir la stratégie climatique d’une société que les investisseurs n’ont à destituer un conseil d’administration inefficace? La responsabilité de la supervision de la stratégie climatique d’une société échoit-elle réellement à ses investisseurs? Enfin, si une tendance similaire à celle du vote consultatif sur la rémunération des dirigeants se dessine, seules les pires stratégies ne risquent-elles pas de susciter un vote négatif? La nature binaire d’un vote signifie l’absence de nuances dans l’évaluation des stratégies.

C’est aux investisseurs de décider si le vote consultatif sur la stratégie climatique des sociétés doit durer ou non.

Que peut-on faire en tant qu’investisseurs pour que le vote consultatif sur la stratégie thématique des sociétés devienne un outil efficace dans l’atténuation de nos préoccupations à ce sujet? Voici quelques pistes de réflexion qui nous paraissent pertinentes.

  • Fréquence: Est-ce qu’un vote consultatif annuel se justifie vraiment dans un processus de transition qui se déroulera sur plusieurs années, et non plusieurs mois? Une fréquence moins élevée pourrait donner aux investisseurs davantage de temps et de marge de manœuvre pour évaluer efficacement les progrès des sociétés et s’engager auprès d’elles dans les domaines qui suscitent des préoccupations, tout en leur donnant la possibilité d’effectuer des changements significatifs, par essence structurels.
  • Conciliation transparence/contenu : Même si la transparence mérite d’être encouragée, il ne s’agit pas d’un but en soi, contrairement à l’élaboration d’une rigoureuse stratégie climatique. Les investisseurs devront soupeser ces deux éléments dans leur décision de vote.
  • Imputabilité : Les membres du conseil d’administration ou d’un comité placé sous sa supervision doivent-ils automatiquement être destitués lorsque leur stratégie climatique s’avérerait médiocre ou devrait-on prévoir une procédure progressive pour les situations les plus problématiques? Un vote consultatif pourrait ainsi servir à donner aux investisseurs une opportunité de distinguer une stratégie insuffisante d’un manquement en matière de gouvernance, le dernier nécessitant un vote à l’encontre des administrateurs.
  • Engagement auprès des agences en conseil de vote : Ces organismes joueront inévitablement un rôle important dans les décisions de vote si les consultations sur la stratégie climatique des sociétés se généralisaient. De nombreux investisseurs ne disposent pas des ressources nécessaires à l’évaluation de multiples stratégies complexes. Ils devront se fier aux recherches d’une agence en conseil de vote et donc s’assurer que celles-ci ont été menées de façon rigoureuse et transparente.
  • Explication du vote : Un résultat de vote hors contexte peut envoyer un mauvais message aux sociétés. Les investisseurs doivent effectuer un suivi afin d’expliquer leur argumentation, en particulier lorsqu’un vote favorable à une stratégie climatique vise à approuver la direction prise par l’entreprise sans nécessairement valider tous les aspects de cette stratégie.

Comme dans toutes les autres composantes d’une démarche ESG, le diable est dans les détails. Le vote consultatif sur les stratégies climatiques des sociétés ne constitue pas la panacée et doit être considéré avec prudence, mais tant que les investisseurs s’efforcent d’impliquer la responsabilité du conseil d’administration dans l’élaboration d’une stratégie climatique efficace, il s’agit d’un outil très utile assurant que les sociétés se saisissent de la problématique à bras-le-corps.

*Sur la base de l’analyse par NEI des votes exprimés dans 14 sociétés
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Un accent sur le « S » de « ESG » : établissement de normes pour éviter le blanchiment d’impact des investissements dans le logement abordable

Avec la maturation du marché de l’investissement d’impact, nous avons constaté des changements encourageants, comme le fait que les propriétaires d’actifs et les gestionnaires de fonds accordent désormais plus d’attention à l’aspect « social » ou « S » de l’ESG, alors qu’au départ, l’accent était mis sur la durabilité environnementale (le « E »).

Un problème social qui recoupe à la fois les catégories sociales et environnementales et qui a pris de plus en plus d’importance au Canada est la pénurie structurelle de logements abordables. Le besoin de logements plus abordables a été bien documenté au Canada : les logements coûtent 34 % de plus que le revenu médian des ménages et les plus grandes villes du Canada figurent en tête de liste des villes les moins abordables d’Amérique du Nord. En revanche, les solutions tangibles, et plus particulièrement le rôle impératif du capital privé, pour résoudre la crise du logement ont été moins clairement formulées.

Un marché en pleine croissance

Il s’agit d’un problème mondial, pas seulement canadien, et ce que nous pouvons apprendre en regardant à l’étranger, c’est que l’investissement d’impact est un élément essentiel de la solution. Il y a un besoin important de capitaux privés pour aider à répondre à cette pénurie d’approvisionnement par le biais de modèles de dette et de capitaux propres.

Le nombre d’investisseurs intéressés augmente, et les capitaux commencent à affluer à un rythme soutenu dans d’autres parties du monde. Par exemple, l’investissement dans des fonds de logement abordable a été le plus grand contributeur à la croissance du marché de l’investissement d’impact social au Royaume-Uni, représentant 42% du marché qui est estimé à 5,1 milliards de livres (6,7 milliards de dollars). De nombreux fonds émergents offrent un financement de type equity pour acquérir ou développer des propriétés par le biais de structures de location. Il s’agit d’une partie de la solution au problème de l’accessibilité au logement au Royaume-Uni, où il y a une pénurie de 60 000 logements par an et où, comme au Canada, les prix des logements ont augmenté ces dernières années.

Le financement des agences gouvernementales britanniques, en tant que co-investisseurs dans les fonds plutôt que dans leur rôle traditionnel de subventionneur, a été un signe important de support alors que le marché britannique arrive à maturité. Le paysage des gestionnaires de fonds évolue également ; les gestionnaires de fonds, autrefois spécialistes de l’impact, comprennent désormais plusieurs des plus grands gestionnaires d’actifs mondiaux, qui créent des fonds pour fournir des logements abordables et spécialisés, ainsi que des logements pour lutter contre l’exclusion liée au logement, et qui aspirent souvent à lever des centaines de millions de dollars.

Le flux d’investissements institutionnels dans ce secteur s’explique par le fait que les fonds pour le logement abordable présentent de solides arguments financiers : diversification du portefeuille, revenus à long terme liés à des indices, combinés à une demande importante de capitaux privés.

Que constatons-nous au Canada ?

La SCHL a pour « objectif ambitieux » d’éliminer les besoins en logement d’ici 2030. Bien que les efforts se soient multipliés à ce propos, par exemple le Fonds d’innovation en matière de logement abordable de la SCHL et les fonds de logement abordable de New Market Funds, nous commençons seulement à voir apparaître au Canada l’appétit des investisseurs qui s’est manifesté au Royaume-Uni, malgré une ampleur comparable de problèmes et d’opportunités.

L’investissement d’impact dans le logement abordable au Canada n’est évidemment pas nouveau, mais il y a encore peu de fonds qui s’engagent à fournir des logements abordables à perpétuité en fonction des besoins de la communauté, en travaillant en partenariat avec les parties prenantes locales. Cette approche de partenariat communautaire est essentielle pour investir dans des logements qui fonctionnent à long terme.

Obstacles à l’augmentation de l’investissement d’impact dans le logement abordable au Canada

Au Canada, la plupart des « logements abordables » sont fournis par le biais de mandats confiés à des développeurs privés dans le cadre d’ensembles plus vastes, destinés à des prix de marché. Les types de logements fournis dans le cadre de ces projets se limitent souvent à des unités plus petites, d’une chambre à coucher ou d’un studio, qui ne conviennent pas aux nombreuses familles qui ont besoin de logements abordables.

En outre, la durée du bail limitée à 10-20 ans est inadéquate, car une fois cette période initiale écoulée, le logement revient souvent au prix du marché, ce qui entraîne des problèmes de sécurité d’occupation et une perte d’impact au fil du temps. Pour avoir un impact durable, l’abordabilité devrait idéalement être perpétuelle, intégrée dès le départ dans les contrats de location et de partenariat.

Il faut également préciser ce que nous entendons par « abordable ». Alors que la définition standard lie les loyers abordables aux loyers du marché, la croissance des loyers du marché étant systématiquement supérieure à celle des revenus, l’accessibilité diminue avec le temps. Une mesure plus appropriée de cette accessibilité serait fondée sur le revenu, en fixant les loyers abordables à une proportion maximale des revenus nets médians des ménages, ajustés en fonction de la géographie et du nombre de chambres à coucher.

Enfin, il existe des problèmes secondaires tels que l’activité d’investissement dans le logement qui gonfle les évaluations des biens immobiliers, ce qui a pour effet d’exclure involontairement les bénéficiaires servis par des investisseurs tels que les régimes de retraite publics. Ces impacts négatifs doivent être mieux appréhendés et communiqués lors de la croissance du secteur.

Plusieurs des défis susmentionnés ne sont pas uniques au Canada. Nous pouvons à nouveau nous tourner vers les marchés d’investissement social qui ont déjà une longueur d’avance pour éviter les pièges et veiller à ce que la qualité et la pertinence des logements fournis, ainsi que l’intégrité de l’impact, soient au cœur de la croissance du marché canadien.

Normalisation des approches de gestion de l’impact

La croissance rapide du marché au Royaume-Uni s’est accompagnée de questions et d’incohérences sur la manière dont l’impact est mesuré, suivi et rapporté. Alors que de nombreux gestionnaires de fonds et fournisseurs de logements ont développé des partenariats positifs, il n’y a pas toujours de transparence sur les caractéristiques de risque et de rendement des investissements ou d’honnêteté sur l’additionnalité de l’impact – c’est-à-dire l’impact réel qui est réalisé – de n’importe quel investissement donné.

Une initiative récemment lancée au Royaume-Uni pour aider à résoudre ces problèmes a consisté à réunir les principaux gestionnaires de fonds pour développer une approche commune de rapport d’impact pour l’investissement en actions dans le logement abordable.  L’objectif de ce projet est de définir des normes communes en matière de rapports, d’atténuer les risques négatifs et d’encourager les flux d’investissement qui ont une incidence positive sur l’offre et la qualité des logements abordables à long terme.

Avec l’évolution du marché canadien, des règles de base similaires devront être établies pour fixer des normes et veiller à ce que les incitations sont alignées. Cela aidera les investisseurs à mieux naviguer le marché de l’investissement social et à distinguer les bonnes opportunités des mauvaises, encourageant ainsi un maximum de capitaux à être investis dans la construction de logements véritablement abordables dont le Canada a tant besoin.

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Mesures environnementales dans la rémunération des dirigeants de l’industrie extractive canadienne : 3 approches pour la fixation d’objectifs

Bon nombre des plus grandes sociétés extractives du Canada se sont fixé des objectifs environnementaux ambitieux à long terme (par exemple, des objectifs de zéro émission nette en 2040 ou 2050). Une façon tangible pour les entreprises d’encourager les progrès et de démontrer leur engagement envers leurs objectifs environnementaux est de lier la rémunération des dirigeants à des mesures climatiques spécifiques. Il s’agit d’une pratique de plus en plus courante pour les entreprises canadiennes, 23 % des entreprises du TSX60 intégrant des métriques environnementales dans leur rémunération[1]. Cet article présente des études de cas sur la façon dont trois organisations, qui ont chacune pris des engagements de zéro émission nette pour 2050[2],[3][4] intègrent des mesures environnementales dans leurs régimes incitatifs en utilisant les approches de fixation d’objectifs suivantes :

  • Cibles absolues (par exemple, un objectif numérique discret fixé chaque année)
  • Objectif relatif d’une année sur l’autre (par exemple, la fourchette cible par rapport aux résultats de l’année précédente)
  • Positionnement de la cible par rapport aux pairs (par exemple, le classement de la cible par rapport à ses pairs)

Cenovus Energy – Cible absolue

Cenovus Energy (capitalisation boursière : 29 G$) développe, produit et commercialise du pétrole brut, des liquides de gaz naturel et du gaz naturel à l’échelle internationale. À la suite de son engagement net zéro 2050, la société a commencé à l’intégrer dans son régime de rémunération incitative à court terme (« RICT ») par le biais d’un objectif annuel d’intensité des émissions des sables bitumineux avec une pondération de 2,5 % dans le tableau de bord 2020 de la société. Cenovus utilise une approche de fixation d’objectifs absolus pour cette mesure, qui consiste à choisir un objectif d’intensité d’émissions discret (par exemple, 54,81 CO2e/BEP en 2020) et à le comparer aux résultats réels à la fin de l’année. En 2020, Cenovus a publié des résultats de 52,01 CO2e/BEP, ce qui donne un multiplicateur de 1,6 x sur cette métrique.

Canadian Natural Resources Ltd. (« CNRL ») – Objectif relatif d’une année sur l’autre

CNRL (capitalisation boursière : 62 G$) acquiert, explore, développe, produit, commercialise et vend du pétrole brut, du gaz naturel et des liquides de gaz naturel (LGN). CNRL a intégré deux mesures environnementales, l’intensité des émissions de GES et le nombre de fuites de gazoducs, dans son tableau de bord. Bien que les pondérations individuelles de ces mesures ne soient pas divulguées, elles sont deux des quatre mesures incluses dans la catégorie « Sécurité, intégrité des actifs et environnement » de la société, qui a une pondération globale de 10 %. La méthode de fixation des objectifs de CNRL pour ces métriques consiste à fixer des fourchettes de réduction ciblées par rapport aux résultats de l’année précédente, avec un score seuil/maximum de plus ou moins 10 % (c’est-à-dire que l’objectif 2020 était de 0,046 à 0,056 tonne/BEP, ce qui représente plus ou moins 10 % du résultat réel de 2019 de 0,051). En 2020, la société a réalisé des performances dans la fourchette ciblée sur ces métriques environnementales.

Barrick Gold – Positionnement de la cible par rapport à ses pairs

La Société aurifère Barrick (capitalisation boursière : 43 G$) se consacre à l’exploration, à l’exploitation minière, à la production et à la vente de propriétés aurifères et de cuivre. En 2020, la société a introduit une carte de pointage de durabilité dans son régime de rémunération incitative à long terme (« RILT »). Cette carte de pointage a une pondération de 25 % dans les unités d’action basées sur la performance (« UAP ») et mesure la performance sur 18 paramètres ESG quantitatifs et qualitatifs (dont 7 environnementaux) classés par rapport à leurs pairs, le cas échéant.[5][6] La fourchette cible de Barrick est de plus ou moins 10 % du score relatif de l’année précédente, avec un plancher et un plafond de « Grade A » et « Grade C » par rapport aux pairs (définis par la somme du positionnement sur chaque métrique). En 2020, la société a été classée dans les deux quintiles supérieurs de ses pairs pour toutes les mesures environnementales, sauf une.

Conclusion

Ce ne sont là que quelques-unes des approches permettant de fixer des objectifs de performance pour une mesure du régime incitatif. En choisissant une approche spécifique pour une mesure environnementale, les entreprises devront tenir compte de l’étape à laquelle elles se trouvent dans leur parcours de durabilité, de l’alignement de la mesure de performance choisie avec la stratégie et de la disponibilité des données, entre autres facteurs. Quelle que soit l’approche d’établissement des objectifs choisie par une entreprise, les principaux déterminants pour inclure avec succès une mesure environnementale dans le programme de rémunération dépendront de la capacité de la mesure à atteindre l’objectif à long terme souhaité, de l’étalonnage et de la rigueur des niveaux cibles, et de la capacité de communiquer clairement ce lien à l’interne aux dirigeants et à l’externe aux parties prenantes.

Sources :

[1] Hugessen Consulting : « Emerging Trends in Executive Compensation and ESG Webinar »

[2] Barrick Gold : « Barrick Updates Its Evolving Emissions Reduction Target »

[3] Reuters : « Canadian Natural sets new emission goals after profit beat »

[4] Cenovus Energy : « Cenovus sets bold sustainability targets »

[5] Barrick Gold : « Barrick Sustainability Report 2020 »

[6] Pour les indicateurs basés sur les priorités internes, Barrick évalue « les performances, les progrès et les attentes plutôt que d’essayer de forcer l’équivalence avec les programmes par les pairs ».

[7] Barrick fonde son évaluation sur les rapports de développement durable, les index de contenu des GRI et les tableaux de données associés, ainsi que sur d’autres informations accessibles au public afin de déterminer son positionnement relatif.

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Des tendances Covid aux changements permanents, une étude de cas d’investissement : le consommateur post-Covid

Le 11 mars 2020 marque le jour où l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que le nouveau coronavirus (Covid-19) était une pandémie mondiale. Une tempête que personne n’a vue venir et dont on se demande encore quand elle prendra fin.

Nous finirons par surmonter la Covid-19, mais la normale à laquelle nous reviendrons sera-t-elle celle que nous avons connue ? Chez Waratah, nous pensons que la Covid-19 s’est présentée comme un important catalyseur de changement dans le monde des questions environnementales, sociales et de gouvernance (« ESG »). Lorsque nous avons commencé notre parcours ESG il y a trois ans, nous n’avions jamais prévu qu’une pandémie comme celle de Covid-19 serait l’événement déclencheur qui nous amènerait à adapter rapidement notre façon de considérer les risques et les opportunités ESG dans la stratégie Alternative ESG (« AESG »). Chaque mois de vie pandémique, des thèmes et des tendances ont émergé, certains étant très susceptibles de rester permanents.

Étant basé à Toronto, nous avons connu l’un des confinements les plus restrictifs en Amérique du Nord (rappelez-vous quand le golf était illégal?). Heureusement, la vie semble se normaliser lentement, mais bon nombre des modèles que nous avons développés en tant que consommateurs à l’ère de la Covid persistent au-delà des prédictions initiales. Cet article vise à mettre en lumière certaines des tendances liées à la Covid qui sont probablement devenues des changements permanents, et l’importance pour les investisseurs de reconnaître ces changements comme des opportunités de capturer l’alpha ESG.

Travail à distance et productivité

Les travailleurs ont rapidement opté pour le « travail à domicile ». Zoom et d’autres fournisseurs de services de vidéoconférence ont facilité la communication, permettant à de nombreuses industries de poursuivre leurs activités comme si de rien n’était pendant la pandémie. Si la lassitude à l’égard du Zoom est réelle, ce que les consommateurs oublient, c’est ce qu’il nous a apporté, une denrée si précieuse et limitée – notre temps. Nous passons tous beaucoup moins de temps dans les transports, ce qui nous permet de profiter d’activités plus intéressantes, comme passer du temps à l’extérieur, passer du temps de qualité avec notre famille proche ou nous concentrer sur nos objectifs personnels. La grande majorité des entreprises ayant dépassé les estimations trimestrielles, il est évident que la Covid n’a pas freiné la productivité, ce qui dissipe le mythe selon lequel travailler de la maison nuirait à l’efficacité. La flexibilité, autrefois un privilège réservé aux pigistes, a fait son chemin dans les politiques de travail d’entreprise.

L’année dernière, Microsoft, comme beaucoup d’autres, a annoncé une politique de travail hybride permettant aux employés de travailler à domicile en permanence, tenant compte du fait qu’il n’existe pas de stratégie unique pour son personnel. D’un point de vue conventionnel, cela ne mériterait pas d’être signalé, mais d’une perspective ESG, il s’agit d’un fait social marquant, car nous pensons que la satisfaction des employés est un indicateur important pour mesurer la productivité, la rétention du capital humain et le recrutement de talents. Face à la menace de la « grande démission », M. Waratah estime que les entreprises qui adoptent la flexibilité et un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée s’en sortiront mieux que celles dont les politiques et les cultures sont moins accommodantes.

Habitudes de consommation

Les voyages étant encore largement mis sur pause, un autre effet de la Covid a été de passer la dernière année et demie à la maison. Cela a donné naissance au thème de « la maison comme sanctuaire » de Waratah, qui a conduit à l’inévitable cycle de dépenses d’amélioration de la maison. Cette thématique émergente a contribué à plusieurs grandes opportunités génératrices d’alpha. Avec une demande de consommation refoulée et peu d’endroits où aller, il était évident que les dépenses des ménages seraient orientées vers nos maisons, qui sont devenues nos bureaux, nos restaurants, nos bars et nos centres de divertissement. Avec l’augmentation des plats à emporter et l’augmentation des consommateurs soucieux de l’environnement, des solutions plus vertes étaient en demande, renforcées par des politiques interdisant les plastiques à usage unique. Les entreprises qui ont adopté ces changements très tôt sont devenues les principaux contributeurs à notre portefeuille. Un exemple est un fabricant d’emballages, qui produit des boîtes à emporter en papier comme alternative au typique plastique noir non recyclable. D’autres bénéficiaires de la Covid, tels que le service de streaming et de vidéo à la demande de Disney, ont créé une valeur considérable, étant donné que l’idée d’aller dans une salle de cinéma bondée semble, même aujourd’hui, une proposition risquée. En tant que consommateurs nous-mêmes, notre équipe s’est concentrée sur des domaines uniques et atypiques du marché où nous avons vu des opportunités. Un exemple est que l’été dernier, dans la foulée de plusieurs premiers appels publics à l’épargne, notre équipe a pu suivre une tendance que nous appréciions tous et tirer profit de diverses introductions en bourse sous ce thème. Même avec le retour à l’école et au bureau, il est difficile de ne pas être d’accord avec Dorothy : « il n’y a pas d’endroit comme à la maison. »

Des environnements sûrs et sains

La dernière tendance liée à la Covid à souligner est le chauffage, la ventilation et la climatisation (CVC), que nous considérons comme une opportunité à long terme. Le CVC représente 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) générées par les bâtiments commerciaux[1] des écoles, des bureaux et des hôpitaux. Si la sensibilisation aux émissions de gaz à effet de serre n’est pas nouvelle, la demande des consommateurs pour une meilleure qualité de l’air et la réduction des allergènes, des produits chimiques et des bactéries en circulation s’est amplifiée grâce à Covid-19. Nous connaissons tous quelqu’un qui s’est précipité pour acheter des filtres à air HEPA ou qui s’est inquiété de la recirculation de l’air dans les avions. Rien qu’aux États-Unis, 70 % des écoles auraient échoué aux tests de qualité de l’air intérieur[2], une statistique qui s’applique probablement aussi à la plupart des bâtiments commerciaux. Ainsi, nous considérons le chauffage, la ventilation et le conditionnement d’air comme une énorme poussée ESG pour les infrastructures sur 10 à 20 ans, qui survivra longtemps à la Covid. Des politiques gouvernementales telles que « Build Back Better » ont affecté 193 milliards de dollars à l’amélioration des infrastructures scolaires dans l’espoir[2] que d’autres risques ESG, tels qu’une autre pandémie ou une catastrophe environnementale, ne nous prennent pas en otage une fois de plus.

Les effets et l’impact de la Covid sur les questions ESG et les consommateurs sont indéniables. Alors que beaucoup d’entre nous aimeraient oublier la dernière année et demie, nous en sommes tous changés à jamais. À mesure que nous sortons de cette pandémie, la demande des consommateurs a changé, et ils continueront à s’attendre à une vie plus propre, plus saine et plus heureuse et à s’efforcer d’y parvenir. Grâce à notre optique ESG, une approche différenciée et une capacité à reconnaître ces changements dans le comportement des consommateurs à un stade précoce permettent aux investisseurs de tirer parti d’opportunités ESG moins évidentes en tant que sources d’alpha.

Sources:

[1] Source : Credit Suisse Trane Technologies Equity Research Report (March 2020)

[2] Source : JCI CFO à la conférence MS Laguna du 13 septembre

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Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Pistes pour intégrer la réconciliation et l’investissement responsable

La diversité est devenue un thème central dans le secteur de l’investissement. En 2018, SHARE (Shareholder Association for Research and Education) et NATOA (National Aboriginal Trust Officers Association) ont uni leurs efforts pour créer l’Initiative pour la réconciliation et l’investissement responsable (Reconciliation and Responsible Investment Initiative (RRII)). La RRII a été le fer de lance des efforts visant à intégrer la réconciliation et l’investissement responsable. En 2020, l’Association pour l’investissement responsable (AIR) du Canada a lancé une initiative visant à amener les investisseurs gérant plus de 4 billions de dollars d’actifs à signer une déclaration pour s’engager à promouvoir la diversité et l’inclusion dans leurs organisations et leurs sociétés de portefeuille.

Malgré ces initiatives récentes, peu de politiques d’investissement responsable (IR) canadiennes ou de rapports d’investisseurs institutionnels font référence aux peuples autochtones. Au-delà de la reconnaissance de leurs droits dans le cadre des processus de diligence raisonnable liés au consentement libre, préalable et éclairé (CLPE), leurs bien-être économique, social et environnemental sont relativement absents des conversations dans le secteur canadien de l’IR. [Note de l’éditeur : La récente Déclaration des investisseurs canadiens sur le changement climatique signée par 36 investisseurs gérant 5,5 billions de dollars d’actifs souligne l’importance des droits autochtones pour les investisseurs.]

Face à ce constat, nous avons décidé d’effectuer un examen plus approfondi de la situation au Canada. En tant qu’équipe de recherche de l’Ivey Business School, Western University, nous avons étudié les pratiques de l’industrie de l’IR pendant un an par la combinaison d’entretiens avec diverses parties prenantes, d’observations de conférences professionnelles de l’industrie, ainsi que d’analyses documentaires. Les résultats de cette étude montrent qu’il existe des différences significatives parmi les sociétés de gestion d’investissement canadiennes en matière de sensibilisation et d’action concernant les droits des autochtones et la réconciliation avec ceux-ci.

Ce rapport vise à créer un espace sûr afin d’engager le secteur canadien de l’IR dans un processus de vérité et de réconciliation. Il décrit les relations canadiennes actuelles entre les peuples autochtones et les secteurs de l’IR tout en proposant des recommandations permettant de construire des ponts et progresser vers la réconciliation.

Nous examinons comment l’industrie canadienne de l’IR doit adopter six sous-thèmes que nous avons jugés essentiels au processus de réconciliation économique, à savoir : 1) la reconnaissance des droits des autochtones ; 2) la diversité et l’inclusion des peuples autochtones ; 3) la création d’une économie autochtone prospère par le biais de partenariats ; 4) l’obligation fiduciaire et les peuples autochtones ; 5) la création d’une transition inclusive et juste vers une économie à faible émission de carbone par l’entremise de partenariats ; et 6) la gérance autochtone de l’environnement. Nous analysons systématiquement l’inclusion de chaque thème à chaque étape de la chaîne d’investissement, des propriétaires d’actifs aux gestionnaires d’actifs, en passant par les entreprises bénéficiaires et les prestataires de services.

Les investisseurs responsables évaluent généralement les droits et les préoccupations des autochtones sous l’angle de la gestion des risques. Si celle-ci est un élément essentiel des décisions d’investissement, elle limite les possibilités pour l’industrie de l’IR de contribuer à la réconciliation ou à la création d’opportunités permettant à tous les peuples de réaliser leur potentiel et de bénéficier d’une prospérité partagée. Le rapport recommande plusieurs mesures que les acteurs de la chaîne d’investissement pourraient mettre en œuvre pour progresser sur la voie de la réconciliation. Parmi les actions possibles, on peut citer l’investissement dans des produits d’investissement (d’impact) dirigés par des autochtones, la mise en œuvre de politiques globales sur la représentation des autochtones parmi les employé·e·s et les conseils d’administration, la conception de politiques d’approvisionnement pour les entreprises autochtones ou l’éducation et l’engagement des investisseurs autochtones dans le cadre de vote par procuration qui concerne les droits des autochtones.

Nous pensons que les acteurs économiques doivent s’attaquer aux inégalités sociales et au racisme systémique pour contribuer à une croissance inclusive qui crée des opportunités pour tous. L’inclusion des peuples autochtones dans l’allocation, la distribution et l’évaluation du capital est une étape essentielle vers cette entreprise. En outre, les entreprises inclusives qui gèrent les risques ESG et améliorent les résultats pour les peuples autochtones sont également de meilleurs investissements.

Le rapport est également un exemple des efforts déployés actuellement par les écoles de commerce canadiennes pour répondre à l’Appel à l’action 92 de la Commission de vérité et de réconciliation, qui propose une feuille de route permettant au monde des affaires de réfléchir à la réconciliation et de la pratiquer. Historiquement, les universités canadiennes ont joué un rôle central dans les processus de colonisation. Les peuples autochtones n’ont eu qu’un accès limité aux universités et, encore aujourd’hui, ils sont sous-représentés, manquent de ressources et sont négligés par les chercheurs du système universitaire.

En tant qu’universitaires des écoles de commerce, nous reconnaissons qu’il y a beaucoup de travail à faire et que le chemin de la réconciliation exige un engagement soutenu non seulement envers les actions proposées, mais aussi envers une pratique soutenue de confrontation des lieux au sein des systèmes et secteurs financiers actuels où les voix autochtones sont actuellement absentes. Le rapport ne se contente pas de dresser la carte des lieux et des espaces au sein de l’industrie canadienne de l’investissement responsable où les voix autochtones sont nécessaires, mais il offre également une feuille de route pour que ce secteur et ses partenaires puissent commencer à emprunter la voie du respect de la vérité et de la pratique de la réconciliation.

Le rapport peut être consulté à l’adresse suivante : https://www.ivey.uwo.ca/sustainability/priorities/finance/

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