Trouver des solutions de développement durable – une occasion à la fois

Au cours de la dernière décennie, les placements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ont connu une croissance rapide. Dans l’ensemble, ce fut une année impressionnante pour les fonds d’investissement durables : en 2020, trois fonds sur quatre ont surpassé la moyenne de leur catégorie Morningstar, et un bien plus grand nombre (42 %) se sont classés dans le premier quart que dans le dernier (6 %).

La pandémie de COVID-19 a mis en lumière le lien inextricable entre le développement durable et les entreprises en croissance de grande qualité qui peuvent contrer les perturbations sur les marchés. En fait, en cherchant de façon proactive des entreprises qui relèvent des défis en matière de développement durable dans le monde, nous créons des occasions : ce sont ces entreprises qui profiteront de facteurs de croissance structurelle favorables à long terme et d’une hausse du rendement. Qu’il s’agisse de l’énergie renouvelable, des changements climatiques, de l’urbanisation ou de la gestion de la chaîne d’approvisionnement, le développement durable s’étend à une multitude de grands thèmes (certains plus évidents que d’autres), et détenir ces placements signifie positionner les portefeuilles pour une croissance future.

Repérer les agitateurs du statu quo

À BMO Gestion mondiale d’actifs, nous commençons par définir les défis en matière de développement durable, et nous utilisons les objectifs de développement durable des Nations Unies comme guide qualitatif pour trouver des entreprises dont les solutions y sont activement harmonisées. Il s’agit de voir au-delà de leurs normes de conduite et des facteurs ESG dont ils tiennent compte. Comment leurs produits et services contribuent-ils à un monde plus durable? Ensuite, nous évaluons si nous pouvons lier les revenus actuels ou futurs de l’entreprise à ce thème et s’il est possible de réduire les coûts. Par exemple, une entreprise peut-elle utiliser moins d’eau ou de carburant et ainsi améliorer son empreinte environnementale? Si la réponse à l’une ou l’autre de ces questions est « oui », nous savons, à moyen et à long terme, qu’il existe un parcours direct lié aux facteurs ESG pour accroître les revenus et améliorer les activités, ce qui se traduit par des bénéfices par action plus élevés.

Notre approche consiste à reconnaître pleinement les risques et à repérer, au moyen d’une analyse rigoureuse, les pionniers qui sont capables d’agir comme acteurs de changement, les entreprises qui exploitent la propriété intellectuelle, la technologie, les compétences, l’envergure et le savoir-faire pour relever ces défis en matière de développement durable et créer de la valeur à long terme en même temps. Nous sommes à la recherche d’entreprises dotées de solides avantages concurrentiels, qui sont dirigées par des équipes de direction visionnaires qui se demandent à quoi ressemblera l’avenir et comment positionner leur entreprise pour en tirer parti.

Adopter le changement : de l’énergie renouvelable au logement abordable

Énergie renouvelable

Pensez à Brookfield Renewable Partners (BEP), un leader mondial de l’énergie renouvelable qui accélère la décarbonisation à l’échelle mondiale et qui présente un profil de croissance intéressant dans un secteur qui bénéficie d’une longue période d’expansion. La structure de coûts concurrentielle, le soutien pour les questions réglementaires et les cibles d’émissions de carbone des entreprises stimulent l’investissement – et l’innovation – dans l’énergie renouvelable. En Europe et en Amérique du Nord seulement, 45 % de l’électricité provient aujourd’hui du charbon ou du gaz, et si cette capacité diminue de moitié en 10 ans, cela équivaut à 500 milliards de dollars de nouveaux investissements requis. L’entreprise est par conséquent sur la voie de la prospérité : actuellement, les 57 térawattheures qu’elle produit annuellement permet d’éviter 27 millions de tonnes métriques de CO2 par année, soit l’équivalent des émissions de dioxyde de carbone de Londres sur un an. Les perspectives sont similaires pour ses projets de développement, et BEP a la taille, l’envergure, le capital et l’expertise opérationnelle nécessaires pour mettre en œuvre ses plans de croissance.

Chaîne d’approvisionnement

L’écologisation de la chaîne d’approvisionnement est une autre priorité. L’année 2020 a été marquée par des changements radicaux dans les habitudes d’achat et de consommation des consommateurs. Les mesures de confinement ont entraîné une utilisation parabolique du commerce électronique, ce qui a fait progresser l’adoption de ce type de commerce dans le secteur de plusieurs années – les produits sont livrés à un plus grand nombre de destinations et à une fréquence plus élevée que jamais. La logistique a aussi augmenté, et un nombre croissant d’entreprises cherchent maintenant à rationaliser leur chaîne d’approvisionnement, de l’efficacité du parc automobile aux coûts du carburant en passant par les émissions de carbone. Comment les entreprises peuvent-elles à la fois réduire leur impact environnemental et accroître leur rentabilité?

Descartes Systems est une entreprise qui a la solution entre les mains : elle fournit un logiciel pour la gestion de la logistique à l’échelle mondiale et de la chaîne d’approvisionnement qui aide un large éventail de clients, notamment American Airlines, Fedex et CVS Pharmacy. Le logiciel de Descartes Systems est utilisé pour optimiser les itinéraires et s’assurer que les camions et les avions sont remplis au maximum de leur capacité, ce qui réduit la consommation de carburant et le nombre de déplacements. Des milliers de camions sont retirés de la route chaque année grâce au logiciel de Descartes Systems. Par exemple, un client, Home Depot, a réduit son parc automobile de 10 % en 2019. Voilà l’exemple parfait d’une entreprise qui déploie une technologie novatrice pour aider les autres à adopter des pratiques plus vertes, tout en contribuant à ses propres résultats.

Transport

Un autre exemple est le CN, la plus grande entreprise de chemin de fer au Canada, qui a de solides antécédents en matière de création de valeur pour les actionnaires et de réduction de l’empreinte carbone. Les chemins de fer sont de quatre à cinq fois plus économes en carburant que les camions pour le transport de marchandises sur de longues distances : un train peut remplacer 300 camions sur la route et transporter une tonne de marchandises sur 220 kilomètres en utilisant un litre de carburant. De plus, c’est encore tôt, mais l’entreprise est également bien positionnée pour un changement d’approche vers l’hydrogène. Une fois cette technologie développée, les chemins de fer seront l’un des plus grands bénéficiaires de cette transformation.

Immobilier

Nombreux sont ceux qui ne se rendent pas compte que le secteur de l’immobilier est aussi un important émetteur de carbone et qu’il s’agit d’un service des plus essentiels, car tout le monde doit se loger. De plus, en raison de la pandémie, beaucoup de gens travaillent à domicile et font l’école à la maison. Ce qui fait que l’habitation est une occasion de développement durable, en tant que secteur soutenu par des facteurs structurels positifs comme la croissance démographique à long terme, la hausse des prix des maisons et le resserrement de l’offre. Dans notre portefeuille, nous investissons dans quelques entreprises qui cherchent à relever ces défis, y compris Canadian Apartment REIT, l’un des plus importants propriétaires de logements multifamiliaux au pays, qui offre des logements locatifs de qualité à prix raisonnable dans des marchés coûteux à forte croissance. L’entreprise a procédé à des mises à niveau continues de ses immeubles afin de réduire au minimum sa consommation de ressources et de réduire ses frais d’exploitation, tout en continuant à stimuler sa croissance grâce à des acquisitions relutives.

Tricon Residential, dont le portefeuille est en grande partie basé aux États-Unis, occupe une place importante dans le marché des maisons unifamiliales et veille à ce que les nouveaux projets et les projets futurs soient construits conformément aux normes LEEDMD.

Ces deux entreprises, qui ont une longue tradition de création de valeur, se sont également engagées à soutenir les résidents qui ont été touchés négativement par la pandémie au moyen de programmes de prestations de compassion et de programmes de paiements de loyer.

S’il y a une chose que 2020 nous a apprise, c’est que maintenir le statu quo est de toute évidence contraire au développement durable – du point de vue de la santé, du point de l’environnement et du point de vue social – et que nous sommes capables de changer, en même temps que les entreprises et les particuliers qui s’adaptent à une nouvelle normalité suivant l’évolution de la pandémie. En tant que gestionnaires d’actifs, nous avons comme tâche d’interagir activement avec les entreprises afin de savoir si la résolution des problèmes en matière de développement durable fait réellement partie de leur ADN et comment elles saisissent l’occasion de contribuer à créer un avenir meilleur pour le monde – et leurs investisseurs.

Clause de non-responsabilité du contributeur
Cette communication est fournie à titre informatif seulement. L’information qui s’y trouve ne constitue pas une source de conseils fiscaux, juridiques ou de placement et ne doit pas être considérée comme telle. Les placements doivent être évalués en fonction des objectifs de chaque investisseur. Il est préférable, en toute circonstance, d’obtenir l’avis de professionnels. BMO Gestion mondiale d’actifs est une marque de commerce qui englobe BMO Gestion d’actifs inc., BMO Investissements Inc., BMO Asset Management Corp., BMO Asset Management Limited et les sociétés de gestion de placements spécialisées de BMO.
MD/MC Marque de commerce déposée/marque de commerce de la Banque de Montréal, utilisée sous licence.
Clause de non-responsabilité de l’AIR
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Intégrer l’ESG dans le paysage de la protéine alternative

Le moteur de croissance de l’alimentation du 21e siècle

Le secteur des protéines alternatives représente actuellement environ 1 % du marché des protéines, mais devrait grignoter 60 % de la part totale du marché de la viande d’ici 2040.

Cette croissance est motivée par l’insécurité nutritionnelle, les risques sanitaires et climatiques et l’évolution des demandes des consommateurs. Les arguments environnementaux pour les protéines alternatives en tant que solution durable à la demande croissante en protéines sont convaincants. Le bétail représente 14,5 % des émissions mondiales de GES, mais Beyond Meat affirme que son hamburger génère 90 % moins d’émissions que son équivalent bœuf.

Trois technologies orientent l’avenir des protéines : les protéines végétales remplacent les protéines animales par des espèces végétales, la fermentation utilise des micro-organismes pour produire des protéines végétales et la viande de culture utilise des cellules souches pour créer des protéines animales cultivées en laboratoire.

Source: https://www.fairr.org/sustainable-proteins/food-tech-spotlight/building-esg-into-the-alternative-protein-terrain/

Les protéines alternatives se positionnent comme le moteur de croissance durable de l’industrie alimentaire du 21e siècle. Selon l’analyse de FAIRR, plus de 3,1 milliards de dollars ont été investis dans la culture végétale et cellulaire en 2020.

Source: https://www.fairr.org/sustainable-proteins/food-tech-spotlight/building-esg-into-the-alternative-protein-terrain/

Ce positionnement correspond à l’intérêt croissant des investisseurs pour la normalisation de l’analyse des risques ESG dans tous les secteurs. Pour les protéines alternatives, cette standardisation est compliquée par la diversité des technologies et des types d’entreprises sur le marché (startups, entreprises multinationales de viande et sociétés cotées en bourse).

Source: https://www.fairr.org/sustainable-proteins/food-tech-spotlight/building-esg-into-the-alternative-protein-terrain/

FAIRR bâtit un cadre ESG standardisé pour aider les investisseurs à naviguer dans ce paysage. Les protéines alternatives peuvent et doivent jouer un rôle dans l’atténuation des impacts environnementaux de la demande mondiale croissante de protéines. Mais avec la croissance vient la question inévitable : quels défis ESG les entreprises de protéines alternatives sont-elles confrontées?

Source: https://www.fairr.org/sustainable-proteins/food-tech-spotlight/building-esg-into-the-alternative-protein-terrain/

Risques ESG matériels pour les protéines alternatives

1. Émissions

Les cultures sont susceptibles d’être le principal moteur des émissions de GES de la chaîne de valeur pour les entreprises végétales. En ce qui concerne la technologie cellulaire, les émissions seront les plus élevées dans les installations de traitement. Des études spéculent que la viande cellulaire pourrait avoir, à l’échelle industrielle, des émissions climatiques comparables à celles de la production de porc ou de volaille.[1, 2] La conclusion de contrats avec des fournisseurs d’énergie renouvelable est essentielle pour atténuer les risques climatiques.

2. Approvisionnement

Un risque majeur pour les entreprises végétales est la monoculture, dans laquelle les mêmes espèces sont cultivées chaque année, entraînant une dégradation des sols et une perte de biodiversité. À mesure que les entreprises se développent, elles devraient intégrer des pratiques agricoles régénératrices. Ici, les gagnants naturels utiliseront des légumineuses et des lentilles comme ingrédients, qui soutiennent la séquestration du carbone.

3. Économie circulaire

Les entreprises innovantes ont la possibilité d’accroître la contribution de l’industrie alimentaire à l’économie circulaire. Par exemple, pour éliminer les déchets, Impossible Foods pilote un système d’osmose inverse, réutilisant les eaux usées provenant de sa fabrication d’hème. Oatly est leader sur les emballages de marque circulaire avec des emballages durables fabriqués à partir de matériaux renouvelables de canne à sucre.

4. Travail

La main-d’œuvre agricole présente des risques matériels avec des problèmes de sécurité liés à la production agricole, de l’exposition à des pesticides toxiques à l’utilisation intensive de main-d’œuvre migrante. Des problèmes de structure du travail pourraient résulter du déplacement de travailleurs dans les industries de la viande à forte intensité de carbone si la viande de culture cellulaire devient commercialisée.

5. Sécurité des aliments

Étant donné que les protéines alternatives utilisent de nouvelles technologies et de nouveaux ingrédients, le risque de scandale et de litige est élevé : la FDA est actuellement confrontée à un litige concernant son approbation de la léghémoglobine de soja d’Impossible Foods, l’hème.[7] La collaboration avec les régulateurs, une sécurité rigoureuse des aliments et la transparence des consommateurs sont essentielles pour apaiser les inquiétudes et renforcer la résilience.

6. Nutrition

Le développement nutritionnel est une composante essentielle de l’avantage concurrentiel compte tenu des préoccupations des consommateurs concernant les produits transformés à base de plantes, qui peuvent être riches en sodium et en graisses saturées. Les entreprises doivent faire attention aux allégations de santé non fondées et améliorer constamment la composition nutritionnelle des produits. Par exemple, Beyond Meat lance deux hamburgers avec de meilleurs profils nutritionnels en 2021.

7. Gouvernance

Les problèmes de gouvernance traditionnels sont importants même pour les perturbateurs alimentaires comme les entreprises de protéines alternatives. Beyond Meat a déjà minimisé les conflits d’intérêts. Les entreprises devraient procéder à des évaluations de l’importance relative et adopter une surveillance au niveau du conseil d’administration sur les questions de durabilité.

Naviguer sur la nouvelle frontière alimentaire

Pour naviguer dans ce secteur en constante évolution, les investisseurs doivent adopter une optique ESG. L’intégration précoce des risques ESG permet aux investisseurs d’éviter les pièges des protéines conventionnelles. Les questions clés à prioriser sont :

  • Ont-ils divulgué les émissions de Niveau 1, 2 et 3 et fixé des objectifs pour les réduire?
  • Y a-t-il une visibilité sur les types et les origines des cultures?
  • L’approvisionnement durable est-il intégré dans les contrats d’approvisionnement?
  • Quelles sont les mesures de sécurité alimentaire adoptées par la société?
  • L’entreprise répond-elle aux préoccupations nutritionnelles?
  • A-t-elle effectué une évaluation de l’importance relative accessible au public?

Sources:

[1] Warner, R.D. (2019). Review: Analysis of the process and drivers for cellular meat production. animal, [en ligne] pp.1–18. Disponible sur : https://www.cambridge.org/core/journals/animal/article/review-analysis-of-the-process-and-drivers-for-cellular-meat-production/44A1650E41518B5D42CEA5D68EC32F36

[2] Odegard, I. (2021). LCA of cultivated meat. Future projections for different scenarios. [en ligne] CE Delft. Disponible sur : https://www.cedelft.eu/en/publications/2610/lca-of-cultivated-meat-future-projections-for-different-scenarios.llular-meat-production/44A1650E41518B5D42CEA5D68EC32F36.

Clause de non-responsabilité de l’AIR
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Pour maximiser votre exposition à la transition énergétique, pensez thématique

Les propriétaires d’actifs connaissent et comprennent depuis des années les risques associés au changement climatique – la menace qu’il représente pour les entreprises, les pays et les gens. Et ils ne sont pas restés les bras croisés. Nous avons assisté à la signature des Principes des Nations Unies pour l’investissement responsable par de nombreux propriétaires et gestionnaires d’actifs et à un désinvestissement à grande échelle des combustibles fossiles par des particuliers et des institutions représentant plus de 14 billions de dollars américains.1

Mais si les signatures et le désinvestissement peuvent aider, ils n’alimenteront pas l’avenir. Sur la route qui nous attend, il y a un pas de géant économique et sociétal entre les anciennes méthodes de production et de consommation d’énergie et une nouvelle économie énergétique durable, efficace et qui ne ressemble en rien à ce qui est en place aujourd’hui.

Surnommé la « grande transition énergétique », ce saut de l’ancien au nouveau se produit maintenant et il est motivé par des thèmes puissants qui changent fondamentalement la façon dont nous produisons et consommons de l’énergie.

Cette transition est alimentée par un ensemble important et croissant d’industries, de secteurs et d’entreprises qui font et fabriquent ce qui est nécessaire pour soutenir la transformation. Nous pensons que cela représente une occasion sans précédent pour les propriétaires d’actifs d’investir dès le début et d’apporter une contribution significative à un avenir durable. Mais être exposé à ces occasions peut être un défi, surtout si les propriétaires d’actifs adoptent une approche d’investissement trop étroite.

Les gestionnaires environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ont enregistré d’énormes afflux en 2020, même au milieu de la pandémie de COVID-19. En apparence du moins, une approche intégrée ESG semble cocher toutes les bonnes cases pour les propriétaires d’actifs lorsqu’il s’agit d’investir de manière durable. Lorsque nous l’examinons en profondeur, cependant, certaines limites deviennent évidentes.

Une comparaison côte à côte de l’exposition sectorielle dans les indices MSCI et MSCI ESG (principalement axé sur les entreprises ayant des comportements ESG positifs) montre que les deux se distinguent à peine l’un de l’autre (Graphique 1).

Figure 1 : Exposition du secteur – MSCI World par rapport à MSCI World ESG

Comparez cela à l’exposition sectorielle de notre Fonds d’actions environnementales mondiales Mackenzie et de FTSE Environmental Opportunities – où les industries et les services publics sont en tête, deux secteurs dans lesquels les entreprises font réellement le travail nécessaire pour passer à de nouvelles formes d’énergie (Figure 2).

Figure 2 : Exposition du secteur – MSCI World par rapport à FTSE EO par rapport au Fonds d’actions mondiales de l’environnement Mackenzie

Se concentrer uniquement sur les stratégies intégrées ESG peut limiter le potentiel des investisseurs à bénéficier de la croissance qui va accompagner la transition énergétique. D’autre part, nous pensons que les entreprises qui font les « choses » pour l’économie durable et à faible émission de carbone représentent une opportunité énorme pour les investisseurs, à condition qu’ils commencent à chercher au bon endroit.

Les stratégies thématiques environnementales identifient les industries et les entreprises en fonction des thèmes stimulant le changement climatique ainsi que les solutions pour faciliter le passage des anciennes aux nouvelles formes d’énergie. Ces opportunités tournent dans une large mesure autour de la façon dont nous créons et utilisons l’énergie – et elles sont vastes.

Aujourd’hui, le monde consomme environ 14 milliards de tonnes d’équivalent pétrole (160 000 TWh) en énergie chaque année pour alimenter notre économie mondiale de 88 000 billions de dollars.2 Une proportion étonnante de 84 % de cette énergie provient de combustibles fossiles.3 De plus, une grande partie de notre infrastructure électrique actuelle dépassera sa durée de vie opérationnelle et devra être remplacée, à un moment où la demande mondiale d’électricité augmente de 2,8 % par an.4

Bon nombre des solutions à ce problème se trouvent juste devant nous. Depuis 2012, l’énergie solaire et éolienne gagne des parts de marché. Et, bien que celles-ci représentent respectivement environ deux à trois pour cent et de cinq à six pour cent de la production mondiale actuelle, le coût de construction de nouvelles centrales représente la moitié de celui de la construction de nouvelles centrales au gaz ou au charbon.5 L’année dernière seulement, 90 % des nouveaux investissements dans la production d’électricité ont été consacrés aux énergies renouvelables.6

Mais ce n’est toujours pas assez. En 2009, l’International Energy Agency (IEA) avait prédit que le monde aurait besoin de 37 billions de dollars en investissements d’ici 2030 pour stabiliser les émissions de gaz à effet de serre à des niveaux durables et éviter les pires changements climatiques.7 Selon la propre analyse de l’OCDE et de l’équipe de Mackenzie Greenchip, des investissements annuels de l’ordre de 2,5 billions de dollars sont nécessaires pour atteindre ses objectifs en matière de changement climatique. Cependant, au cours de chacune des quatre dernières années, l’investissement n’a été que d’environ 800 milliards de dollars, laissant un écart de 1,7 billion de dollars.8

Pour comprendre où la grande transition énergétique a déjà un impact profond, il suffit de regarder comment certains grands secteurs évoluent et les investissements qui seront nécessaires dans les années à venir :

  • Transport : Les voitures et les bus seront de plus en plus alimentés à l’électricité.
  • Construction : Les ampoules DEL remplacent les ampoules incandescentes et fluorescentes tandis que les chaudières au gaz et au mazout sont remplacées par des thermopompes électrifiées optimisées avec des logiciels informatisés de gestion énergétique des bâtiments.
  • Fabrication : Des firmes d’ingénierie spécialisées redessinent les usines, remplaçant les anciens ventilateurs, emboutisseurs, bandes transporteuses par des moteurs à vitesse variable, des semi-conducteurs de gestion de l’énergie et des systèmes informatiques.
  • Agriculture : Les nouvelles technologies de précision changeront la façon dont nous fertilisons et irriguons l’agriculture.

Il convient également de noter que, si les stratégies thématiques offrent une exposition à certains grands noms comme Siemens, Hitachi ou Johnson Controls, la grande majorité des participations sont des entreprises qui ne sont probablement pas familières à la plupart des gens. Au lieu de cela, les investisseurs thématiques peuvent exploiter une opportunité qui comprend les fabricants d’infrastructures électriques et les entreprises qui produisent et vendent l’équipement nécessaire pour rendre l’économie plus résiliente pour l’avenir. Bien qu’elles ne soient pas de grandes marques, ces entreprises ont des produits et des services indispensables.

Compte tenu de l’éventail des opportunités, nous pensons que les propriétaires d’actifs ne peuvent pas être suffisamment exposés à cette transition par le biais de stratégies intégrées ESG typiques. Ils doivent également envisager d’affecter à des investissements plus directement impliqués dans la grande transition énergétique et dans une optique thématique environnementale. L’ESG doit être considéré comme un outil dans la boîte -mais ce n’est probablement pas la solution complète. Une approche thématique peut aider les investisseurs à se concentrer sur les thèmes qui comptent.

Le saut énergétique a créé une myriade de nouvelles façons de penser et de lutter contre le changement climatique – et c’est vraiment la voie à suivre pour un avenir durable.

Sources :

[1] Source : Go Fossil Free

[2] BP Statistical Review of World Energy 2020 & Our World in Data, 2019

[3] BP Statistical Review of World Energy 2020 & IEA, avril 2020

[4] Global Energy Statistical Yearbook 2020

[5] Lazard Levelized Cost of Energy Analysis 2020

[6] Tech Crunch November 2020 & Renewable energy defies Covid-19 to hit record growth in 2020, The Guardian, novembre 2020

[7] “World needs $48 trillion in investment to meet its energy needs to 2035.”, International Energy Agency, 2014.

[8] Private Finance for Sustainable Development. Remarks by Angela Gurria, OECD, 29 janvier 2020.

Clause de non-responsabilité du contributeur
Des commissions, commissions de suivi, frais de gestion et dépenses peuvent tous être associés aux placements dans des fonds communs de placement. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les fonds communs de placement ne sont pas garantis, leurs valeurs changent fréquemment et le rendement passé peut ne pas être répété.
Clause de non-responsabilité de l’AIR
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Pourquoi les données sur les changements climatiques sont indispensables à la construction de portefeuilles

Les changements climatiques et les efforts déployés pour en atténuer les effets auront des conséquences économiques majeures non seulement à très long terme, mais aussi d’ici les cinq prochaines années. Pourtant, la plupart des projections économiques ou des prévisions de rendement à long terme ne tiennent aucun compte de ce phénomène. De nombreux investisseurs se fondent sur des scénarios irréalistes pour déterminer la répartition de l’actif.

Comme les changements climatiques sont indéniables, les deux scénarios qu’il faudrait comparer, selon nous, sont d’une part celui d’une transition vers une économie à faibles émissions de carbone et, d’autre part, celui du statu quo, sans mesures d’atténuation des changements climatiques. Cette comparaison est le contre-pied de l’opinion largement répandue selon laquelle la lutte contre les changements climatiques aura un coût net pour l’économie. Au contraire, cette lutte devrait entraîner d’importantes améliorations par rapport au scénario du statu quo.

Notre scénario de base table sur une transition « verte » ordonnée, conforme aux recommandations du FMI, qui comprend des subventions pour l’énergie renouvelable. Sans ces mesures, nous estimons que les dommages physiques et les autres dommages occasionnés par les changements climatiques pourraient se traduire par une perte cumulative mondiale de près de 25 % de la production économique au cours des deux prochaines décennies1. La transition vers un monde plus durable commence à peine, mais elle représente une occasion de placement historique.

Un cadre pour intégrer les changements climatiques

Pourquoi les aspects des changements climatiques sont-ils rarement pris en considération? Parce que c’est très difficile de le faire. Personne ne sait encore à quoi ressemblera un monde à faibles émissions de carbone. De plus, les projections relatives aux changements climatiques sont très incertaines, en raison de la complexité de la modélisation de la dynamique et des nombreux rapports de dépendance entre le climat et les émissions de carbone, les variables économiques et les mesures d’atténuation. Mais la complexité de la modélisation n’est pas une excuse pour écarter d’emblée le dérèglement climatique.

Le BlackRock Investment Institute a récemment mis à jour ses hypothèses relatives aux marchés des capitaux – c’est-à-dire les estimations des rendements à long terme pour les différentes catégories d’actif – afin de tenir compte des effets des changements climatiques. Bien qu’il s’agisse de notre meilleure évaluation, nous reconnaissons qu’elle est pleine d’incertitudes et que nous devrons l’améliorer à mesure que nous en apprendrons davantage. Le cadre que nous utilisons comporte trois volets : les répercussions macroéconomiques des changements climatiques, la réévaluation des actifs en fonction des risques liés au climat, et l’effet sur les paramètres fondamentaux des entreprises.

Examinons chacun d’eux. Premièrement, les variables macroéconomiques seront presque certainement différentes dans un monde en transition vers un avenir durable. Nous constatons des changements dans les primes de risque – c’est-à-dire la rémunération que les investisseurs exigent pour détenir des actifs – dans toutes les catégories d’actif.

Deuxièmement, le prix que les investisseurs sont prêts à payer pour acquérir des actifs durables est aussi en train de changer. Selon un sondage réalisé par BlackRock en septembre 2020, 425 investisseurs institutionnels prévoyaient doubler leur actif durable sous gestion au cours des cinq prochaines années, le faisant passer à 37 %. Nous observons une évolution des préférences des investisseurs qui entraîne une réévaluation des prix causée par les changements climatiques, car le coût du capital pour les actifs durables a diminué. Une fois passée cette phase de réévaluation, nous pensons que les actifs « plus verts » ne seront plus aussi avantageux en ce qui a trait aux rendements prévus.

Enfin, les changements climatiques et les politiques auront des conséquences sur la rentabilité des entreprises dans tous les secteurs de l’économie, qui se répercuteront sur d’autres variables comme les hypothèses relatives aux défaillances de crédit et aux décotes. Pour estimer la rentabilité des entreprises, nous évaluons d’abord la sensibilité de leurs bénéfices au prix du carbone, puis analysons l’impact des risques liés à la transition et des risques physiques ainsi que les occasions.

Nous nous intéressons tout particulièrement aux changements climatiques, parce que le large consensus sur leurs répercussions et leurs mesures nous permet de penser qu’ils sont en train de devenir un facteur déterminant des prix des actifs.

Répercussions sur les placements

Les répercussions sur les placements ne sont pas négligeables. Dans l’ensemble, les actions des marchés développés nous paraissent les plus susceptibles de profiter des occasions liées aux changements climatiques, à l’inverse des obligations à rendement élevé et de certains titres de créance des marchés émergents. Les titres des indices boursiers des marchés développés sont habituellement moins vulnérables aux risques liés à la transition et l’intensité des émissions de carbone de ces entreprises est moins élevée. En outre, les actions sont mieux en mesure de tirer parti d’un potentiel de hausse, contrairement aux obligations, dont l’appréciation du capital est limitée.

Regardons-y de plus près, car l’unité d’analyse des placements la plus pertinente se situe au niveau sectoriel. Chose certaine, il y aura des gagnants et des perdants – voilà pourquoi une approche sectorielle nous semble plus appropriée qu’une approche régionale en matière d’investissement durable. Les secteurs qui profiteront de l’effet des changements climatiques seront probablement les technologies de l’information et les soins de santé, tandis que l’énergie et les services aux collectivités risquent d’être à la traîne. Nous nous attendons à un écart de rendement annualisé d’environ 7 % entre l’énergie et les technologies au cours des cinq prochaines années2. Cet écart est appréciable dans un contexte caractérisé par la faiblesse des rendements prévus dans toutes les catégories d’actif.

Graphique : Écarts de rendement hypothétiques entre les scénarios de transition verte et de statu quo

À titre indicatif seulement. Cette information ne vise pas à fournir des recommandations en matière de placement dans une catégorie d’actif ou une stratégie; elle ne représente pas une promesse ni une estimation de rendements futurs réels. Sources : BlackRock Investment Institute et données de Refinitiv Datastream et de Bloomberg, février 2021. Remarques : Le graphique illustre l’écart entre les rendements prévus en dollars américains au cours des cinq prochaines années dans quatre secteurs de l’indice MSCI États-Unis selon notre scénario de base qui prévoit une transition « verte » (adoption de politiques et de mesures visant à atténuer les dommages occasionnés par le dérèglement climatique et à limiter la hausse de la température à 2 degrés Celsius d’ici 2100) par rapport à notre scénario du statu quo. Les estimations de l’impact sur les secteurs sont basées sur les écarts prévus entre les deux scénarios au chapitre de la croissance économique, des bénéfices de sociétés et des valorisations des actifs. Les investisseurs professionnels peuvent obtenir tous les détails dans notre bulletin Portfolio Perspectives et sur la page des hypothèses relatives aux marchés des capitaux de notre site Web.

Notre cadre à trois volets – répercussions macroéconomiques, réévaluation des prix et paramètres fondamentaux – nous permet de surveiller systématiquement les indicateurs clés à mesure que la transition verte prend forme. Ce n’est qu’un début : nous améliorerons notre cadre avec le temps suivant l’évolution des données et de notre raisonnement. Une chose est sûre cependant : écarter les changements climatiques des prévisions de rendement des actifs, c’est se fermer les yeux devant la réalité. Ces données sont essentielles à l’établissement de projections économiques et de prévisions de rendement et à la construction de portefeuilles.

Sources :

[1] BlackRock Investment Institute

[2] BlackRock Investment Institute

Clause de non-responsabilité du contributeur
Ce document n’est fourni qu’à titre informatif, et ne constitue pas un conseil en placement, ni une offre, ni une sollicitation visant l’achat ou la vente de quelque valeur mobilière que ce soit. En aucun cas des valeurs mobilières ne peuvent être offertes ou vendues à quiconque dans une juridiction où une telle offre, sollicitation, vente ou un tel achat seraient illégaux en vertu des lois sur les valeurs mobilières en vigueur dans la juridiction concernée. Les vues exprimées reflètent l’opinion des auteurs le 22 mars 2021 et peuvent changer sans préavis. La décision de s’appuyer sur les renseignements contenus dans le présent document appartient entièrement au lecteur. Investir comporte des risques. La répartition et la diversification de l’actif ne garantissent pas des rendements favorables et n’éliminent pas le risque de perte.
Clause de non-responsabilité de l’AIR
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Gestion active pour l’alpha et l’impact

Les dollars affluent dans les investissements alignés sur les ODD.[1] De plus en plus d’investisseurs en sont venus à reconnaître qu’aligner leur capital sur des entreprises qui profitent aux gens et à la planète est non seulement « bon », mais aussi le moyen de générer une surperformance à long terme. Et pour les entreprises, il est tout simplement logique d’être bien positionné stratégiquement et opérationnellement pour un avenir où les préoccupations sociales et climatiques deviennent de plus en plus importantes pour toutes les parties prenantes.

Avec ce nombre croissant d’investissements d’impact disponibles, un nouveau problème se pose pour l’investisseur : comment comparer les investissements possibles ? Les impacts ne sont pas tous créés de manière égale. Par exemple, tous les FNB ou fonds n’ont pas le même mandat, la même position d’investissement ou le même impact. Et le risque est de plus en plus complexe à décortiquer pour les investisseurs, en raison d’éléments tels que l’évolution des réglementations environnementales et l’intervention du gouvernement sur les marchés financiers.

En l’absence de règles de divulgation cohérentes et d’ensembles de données solides nécessaires pour évaluer l’impact, que se passe-t-il?[2] Les investisseurs doivent essayer de comprendre l’impact d’eux-mêmes afin de repérer les meilleurs investissements. La cohérence, une plus grande standardisation et de bons outils de mesure sont nécessaires. Heureusement, ceux-ci seront bientôt disponibles.

Utilisation de la gestion de l’impact pour la gestion de portefeuille

Dans un contexte d’investissement, la mesure et la gestion de l’impact sont conçues pour :

  • Évaluer comment les entreprises contribuent à leur univers multipartite (composé d’employés, de communautés, de la société en général, de l’environnement et de la valeur actionnariale)
  • Être un mécanisme pour engager les entreprises et les tenir responsables
  • Identifier les entreprises dont l’impact potentiel futur est sous-estimé
  • Évaluer les organisations à faible impact qui peuvent être exposées à un risque plus élevé associé à des atteintes à la société ou à l’environnement (comme le risque réglementaire, l’évolution des demandes des clients pour une plus grande responsabilité)
  • Évaluer si l’impact généré par un portefeuille est aligné sur les valeurs des investisseurs

Pour avoir un impact important et de meilleurs rendements financiers, la mesure et la gestion doivent être utilisées pour la gestion de portefeuille. Malheureusement, la prise de décision financière et la gestion de l’impact sont généralement cloisonnées dans de nombreuses organisations et ont souvent des programmes mal alignés et, par conséquent, l’impact, l’argent ou les deux sont laissés sur la table.

Les meilleures pratiques mondiales émergentes consistent à intégrer simultanément la gestion de l’impact et l’analyse financière.[3] Cela permet aux investisseurs de viser une « frontière d’impact efficiente ». Alors qu’un portefeuille qui se trouve sur la « frontière efficiente » traditionnelle offre le meilleur rendement possible pour un niveau de risque donné et pour un ensemble donné d’opportunités d’investissement, un portefeuille d’investissements sur la « frontière d’impact efficiente », qui inclut la dimension supplémentaire de l’impact, offre le plus haut niveau d’impact global, par rapport au rendement financier cumulé de ces investissements. Les trois dimensions ne sont pas mutuellement exclusives; par exemple, les entreprises ayant moins d’impact peuvent offrir un risque plus élevé à long terme. Investir dans tous les ODD plutôt que dans quelques domaines de niche améliore considérablement la capacité d’un portefeuille à diversifier les risques grâce à l’inclusion de différentes régions, secteurs et classes d’actifs.

Extrêmement bénéfique

Les relations entre l’impact et le risque et le rendement financiers peuvent être analysées empiriquement et gérées de manière proactive par les investisseurs. L’intégration impact-finance permet aux investisseurs de :

  • Distinguer quels types d’impact, dans quels contextes, entraînent réellement des rendements financiers excédentaires et évitent un risque excessif, et lesquels peuvent nécessiter une concession financière
  • Améliorer continuellement leurs performances d’impact tout en atteignant leurs objectifs financiers
  • Fixer des objectifs plus complets pour leur portefeuille
  • Communiquer plus clairement sur l’impact, les objectifs financiers et le rendement

L’intégration impact-finance est pertinente pour les gestionnaires d’actifs et les propriétaires d’actifs, tout au long du continuum des rendements financiers.

Vers la frontière de l’impact efficiente

Lorsque vous intégrez l’impact avec le risque et le rendement, vous vous retrouvez avec la même clarté et le même pouvoir auquel les gens s’attendent sur le plan financier.

Ces deux graphiques en nuage de points montrent les investissements de portefeuille représentés à la fois en fonction de l’impact et des attentes financières, avec un impact attendu sur l’axe des x et un rendement financier ajusté en fonction du risque attendu sur l’axe des y.[4] Ces graphiques aident les investisseurs à poursuivre la frontière d’impact efficace en répondant à la question suivante : quelle combinaison de transactions sur ce graphique – ou d’autres, susceptibles de se produire à l’avenir – m’aidera à obtenir le meilleur portefeuille pour mes objectifs financiers et d’impact?

La notation d’impact est une somme pondérée d’indicateurs qui couvrent collectivement plusieurs dimensions de l’impact, telles que le nombre de personnes touchées, la façon dont ces personnes sont mal desservies et la mesure dans laquelle chaque individu est affecté. Les notations d’impact peuvent également couvrir les impacts environnementaux tels que la réduction des émissions de carbone ou la déforestation évitée.

La mesure d’évaluation financière est une estimation visant à savoir quels investissements potentiels offrent un rendement financier ajusté au risque plus ou moins attendu. Elle est conçue pour indiquer à l’investisseur dans quelle mesure il doit prioriser une transaction sur la base de ses performances financières attendues.

Les graphiques intégrés peuvent aider à la prise de décision concernant les investissements potentiels, mais peuvent également être utilisés au fil du temps pour évaluer les investissements de longue date. Avec eux, un investisseur peut voir s’il y a eu des investissements individuels qu’il a peut-être trop payé en termes d’impact obtenu; ou, à l’inverse, s’ils ont obtenu un degré d’impact anormalement élevé par rapport au risque et au rendement financiers – le très recherché « impact alpha ».

Sources :

[1] Plusieurs sources fournissent plus d’informations à ce sujet, y compris Sustainable finance: Ten trends for 2021, le Rapport de tendances de l’investissement responsable canadien 2020 de l’AIR et les articles « Seven sustainable finance trends to watch in 2021 » et « Investors continue to align with SDGs ».

[2] Bien qu’ils seront éventuellement disponibles; voir « L’UE va de l’avant avec la divulgation ESG obligatoire pour les gestionnaires d’actifs et les conseillers financiers – Qu’est-ce que cela signifie pour les entreprises canadiennes? »

[3] Root Capital a écrit sur cette idée en 2017; voir Toward the Efficient Impact Frontier. L’idée de la frontière d’impact efficace a été reprise par l’Impact Management Project, qui, avec des partenaires, a aidé les investisseurs du monde entier à atteindre la frontière d’impact efficiente avec son programme Impact Frontiers.

[4] Pour plus de détails, voir « Impact-Financial Integration: A Handbook for Investors » et « How Investors Can Integrate Social Impact With Financial Performance to Improve Both ».

Clause de non-responsabilité de l’AIR
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Le dossier d’investissement pour la biodiversité

En tant que société, notre dépendance à l’égard de la biodiversité est claire alors que la croissance démographique, l’urbanisation, les progrès technologiques et l’augmentation du niveau de vie font continuellement croître la demande du capital naturel mondial. Les avantages et les risques pour la biodiversité apparaissent inévitablement dans les portefeuilles d’investissement, de nombreuses entreprises comptant sur le monde naturel pour leur production.

De plus, comme nous l’avons vu avec l’éruption de la pandémie de COVID-19 et l’empiétement des habitats et des limites de la faune, il y a des risques pour la santé mondiale et la santé des marchés financiers si nous ne parvenons pas à inverser la tendance et à être plus attentifs aux conséquences de la perte de biodiversité. En tant que gestionnaires d’actifs, il est impératif que nous appliquions une optique plus précise à la dépendance des portefeuilles vis-à-vis de la biodiversité et comprenions comment les entreprises peuvent mieux atténuer les risques et aider à protéger ces actifs naturels critiques ainsi que la performance du portefeuille.

La dépendance mondiale vis-à-vis de la biodiversité et des nouveaux efforts réglementaires

La perte de biodiversité demeure un risque réel et mondial qui pourrait avoir des répercussions importantes à la fois sur l’environnement et sur le produit intérieur brut mondial. Malgré cette dépendance économique mondiale à l’égard des actifs naturels, on ne fait actuellement pas assez pour inverser la perte de biodiversité. La déforestation, la perte de diversité végétale et animale, ainsi que la propagation d’espèces envahissantes sont autant de menaces pour nos actifs naturels ; des actifs essentiels non seulement pour soutenir la croissance mondiale, mais aussi la résilience environnementale continue.

Il est de plus en plus reconnu qu’il faut faire plus, avec divers organes directeurs et réglementaires cherchant à renforcer la transparence et les efforts d’atténuation autour de ces risques. Par exemple, la 15e réunion de la Conférence des Parties (COP 15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) est prévue pour le deuxième trimestre de 2021, les gouvernements se réunissant pour examiner de nouvelles politiques et réglementations afin de prévenir une nouvelle perte de biodiversité.[1] Le Groupe de travail sur les divulgations financières relatives à la nature (« TNFD ») a également vu le jour et devrait avoir un impact similaire à celui du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (« TCFD »), le cadre le plus important ayant un impact sur la façon dont les entreprises réfléchissent à leurs risques climatiques, les gèrent et en rendent compte. Dans la foulée, le TNFD établira un cadre auquel les entreprises devront se conformer pour mesurer, atténuer et rendre compte de leur dépendance et de leur impact sur la biodiversité.

La dépendance la plus importante de l’industrie à l’égard de la biodiversité

Certaines industries sont plus dépendantes de l’environnement naturel que d’autres. Par exemple, l’industrie de la construction dépend fortement des matériaux de construction tels que le minerai de fer, le calcaire, le gravier et le bois ; tous soutiennent des infrastructures en croissance telles que des bâtiments, des ponts, des barrages et des routes. Cependant, l’extraction de ces matériaux a un impact significatif sur la biodiversité, tout comme l’expansion des environnements bâtis, augmentant souvent la pollution et perturbant et fragmentant les habitats naturels.

Pour l’alimentation et l’agriculture, la dépendance repose sur les animaux, les plantes et les micro-organismes qui sont essentiels dans des activités telles que la production de nourriture et de carburant. Les micro-organismes sont particulièrement importants étant donné leur contribution à la pollinisation, à la santé des sols et à la prévention de la propagation des parasites et des maladies parmi les cultures et le bétail. Pourtant, l’agriculture elle-même a également des impacts significatifs sur la biodiversité : elle représente désormais environ 37 % de la superficie totale de la planète.[2] La croissance de l’agriculture a entraîné la dégradation des terres, la déforestation, la perte d’habitats naturels et la croissance des émissions de gaz à effet de serre.

La protection de la biodiversité n’est pas seulement essentielle pour l’approvisionnement continu des opérations commerciales, elle est également importante pour la croissance, l’innovation et l’évolution de l’entreprise. Les industries ont investi massivement dans la recherche et le développement autour d’activités de bioprospection, où l’environnement naturel révèle des solutions jusqu’alors inexploitées qui peuvent créer de la valeur pour l’entreprise.

La bioprospection peut conduire à des solutions naturelles ou stimuler des idées pour de nouveaux développements synthétiques. La bioprospection et la découverte de remèdes naturels ou de révélations naturelles qui catalysent les idées commerciales ont profité à plusieurs industries ; les entreprises de fabrication, de produits pharmaceutiques, de soins personnels et de cosmétiques, en sont toutes bénéficiaires. Cela a conduit à la découverte de nouveaux matériaux industriels, de médicaments, de nouvelles variétés de cultures ainsi que des solutions de restauration écologique.

Bâtir des entreprises et des portefeuilles résilients

Compte tenu de la nécessité mondiale continue des actifs et systèmes naturels, d’un paysage réglementaire émergent pour les protéger et d’une sensibilisation croissante des consommateurs au comportement environnemental des entreprises, il est dans le meilleur intérêt des entreprises d’innover pour aider à maintenir ces actifs. Les infrastructures vertes, les efforts de conservation et les pratiques de régénération sont autant de méthodes auxquelles les entreprises peuvent contribuer elles-mêmes pour réduire la dépréciation de notre environnement naturel. Ces efforts sont nécessaires pour maintenir l’équilibre écologique local et les habitats naturels. En outre, étant donné les différents liens entre la perte de biodiversité et le changement climatique, il est important que les gestionnaires d’actifs comprennent comment les entreprises dans lesquelles ils investissent gèrent leurs risques liés à la biodiversité : comment ces risques sont identifiés, les objectifs d’atténuation et les stratégies en faveur du progrès et de l’innovation. Grâce à des discussions avec la direction de l’entreprise et à une intendance active, nous pouvons faire avancer cette conversation, en encourageant une divulgation accrue de l’entreprise et en renforçant la transparence concernant les risques et les opportunités liés à la biodiversité de l’entreprise.

Sources :

[1] Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (2020) Global Biodiversity Outlook 5.

[2] Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (2020)

Clause de non-responsabilité du contributeur
L’information contenue dans les présentes a été fournie par Gestion de placements TD inc. et à des fins d’information seulement. Les informations ont été tirées de sources jugées fiables. Les informations ne fournissent pas de conseils financiers, juridiques, fiscaux ou d’investissement. Des stratégies d’investissement, fiscales ou commerciales particulières doivent être évaluées par rapport aux objectifs de chaque individu et à sa tolérance au risque.
Gestion de placements TD inc. est une filiale en propriété exclusive de la Banque Toronto Dominion.
® Le logo TD et les autres marques de commerce sont la propriété de la Banque Toronto Dominion ou de ses filiales.
Clause de non-responsabilité de l’AIR
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

La réduction drastique des émissions dynamisera les énergies vertes pendant des décennies

Le monde doit réduire drastiquement les émissions de carbone pour éviter les effets les plus graves des changements climatiques. Facile à dire, difficile à faire. Il s’agit de renverser plus de 150 années de hausse des émissions de gaz à effet de serre et d’atteindre les objectifs de carboneutralité d’ici 30 ans.

Et cela coûtera environ 144 mille milliards de dollars, soit près de sept fois le PIB annuel des États-Unis.[1] Cela dit, l’urgence de la décarbonation offre aux sociétés productrices d’énergie renouvelable et de technologies à faibles émissions de carbone la possibilité de croître pendant des décennies.

Environ 37 milliards de tonnes de gaz à effet de serre ont été émises en 2019. Ensuite, la pandémie de COVID-19 s’est déclarée et les usines ont fermé, les avions ont été cloués au sol et les populations ont été confinées. Malgré les restrictions les plus draconiennes de l’histoire moderne imposées sur la mobilité humaine, la réduction des émissions mondiales de CO2 n’a été que de 8 -­ 9 % au premier semestre de 2020.

Par où commencer?

Malheureusement, il n’existe pas de solution miracle offrant une réduction de 100 % instantanée. Nous pouvons toutefois prendre des mesures dès aujourd’hui, par exemple en remplaçant les centrales au charbon et les carburants à base de pétrole par les meilleures solutions faiblement carbonées à notre disposition. L’installation d’éoliennes réduit de 93 % les émissions (comparativement aux usines alimentées par des combustibles fossiles).[2] L’électrification réduira de plus de 50 % les émissions de chaque automobile pour son cycle de vie. Du côté des poids-lourds, les piles à hydrogène peuvent réduire de 87 % les émissions de carbone.[3] Le burger sans viande réduit les émissions de 90 % et la viande produite en laboratoire les réduit de 78 %. L’isolation à elle seule peut diminuer de moitié les émissions associées aux bâtiments.[4]

De nombreuses technologies, comme celles utilisées pour les énergies solaire et éolienne, sont économiques, même sans subventions. D’autres nécessitent d’importants investissements publics et privés pour rivaliser avec les technologies fortement carbonées, plus économiques. Pour atteindre les objectifs de décarbonation de l’Accord de Paris, il faudra mettre les bouchées doubles dans tous les domaines. Donc même si les valorisations des sociétés du segment des énergies éolienne et solaire semblent élevées aujourd’hui, nous sommes convaincus que, pour nombre d’entre elles, les prévisions de croissance à long terme se concrétiseront largement.

Le prix du carbone augmentera

Selon les estimations de la Banque mondiale, il faudra que le prix du carbone soit entre 2,5 et 5 fois plus élevé d’ici 2030 pour que les objectifs de réduction des émissions prévues dans l’Accord de Paris soient atteints. Dans le passé, les systèmes de plafonnement et d’échange de carbone ont été controversés à cause de la « fuite » de carbone. Ce phénomène survient lorsqu’un pays applique une tarification du carbone, ce qui fait augmenter le coût des biens qui sont produits dans le pays et entraîne l’importation de biens plus abordables, produits dans un pays qui n’a pas de système de tarification du carbone. Malgré ce risque, un élargissement des marchés du carbone se dessine et, à mesure que de nouveaux pays adhéreront à ces marchés, leur efficacité augmentera. Cela pourrait dynamiser la croissance des entreprises des énergies vertes, le coût des énergies « brunes » augmentant.

La Chine, qui s’est engagée à atteindre la neutralité carbone, s’apprête à déployer un programme national de plafonnement et d’échange du CO2 qu’elle a lancé à titre de projet pilote en 2014. Son incidence a été limitée jusqu’ici à cause de la faiblesse du prix du carbone, mais cela devrait changer, car le prix augmente. De plus, un tel programme national en Chine pourrait inclure des secteurs qui représentent, selon les estimations, 20 % des émissions mondiales d’ici 2030, ouvrant la porte à une décarbonation de grande ampleur. Les États-Unis pourraient lui emboîter le pas, sous l’impulsion du président Biden. Le programme de plafonnement et d’échange de l’Union européenne vise les émissions des centrales électriques et d’autres usines, mais il pourrait être étendu à d’autres secteurs. Pour éviter la fuite de carbone, le Pacte vert pour l’Europe propose un mécanisme d’ajustement des émissions carbone aux frontières qui obligerait les importateurs à payer pour leurs émissions.

La décarbonation à grande échelle est porteuse de formidables occasions

Ce sont les technologies à faibles émissions de carbone existantes qui pourraient bénéficier le plus des investissements nécessaires pour atteindre le premier seuil de 50 % de décarbonation, soit 1 000 milliards de dollars par an, selon Goldman Sachs. Cela inclut les énergies renouvelables, l’automatisation des secteurs industriels et agricoles, les bâtiments efficients, l’infonuagique (dont l’empreinte carbone est de 50 % à 80 % inférieure à celle des centres de données sur place), les produits de remplacement du lait et de la viande, les matériaux légers et les plateformes de vente de produits d’occasion.[5] Une fois les technologies existantes pleinement adoptées, un investissement supplémentaire d’environ 3 800 milliards de dollars par an destiné à de nouvelles solutions sera nécessaire pour combler l’écart.[6] Le développement de certaines technologies, comme l’hydrogène vert et le captage du carbone, est encore en phase de démarrage; d’autres n’ont pas encore été inventées. Nombre d’entre elles auront besoin d’électricité renouvelable.

Les investissements annuels moyens injectés dans les énergies solaire et éolienne dépasseront 400 milliards de dollars par an (l’objectif étant 1,5˚–2,0˚) pendant des décennies.[*] De plus, si les énergies solaire et éolienne, renforcées par les capacités de stockage des batteries et de l’hydrogène vert, remplacent toute la production des usines thermiques d’aujourd’hui, bénéficient d’une hausse de la demande due à la croissance démographique et à l’émergence de la classe moyenne, et alimentent le parc mondial de véhicules électriques, la demande pour ces énergies atteindra des niveaux environ 17 fois supérieurs aux niveaux actuels.[*]

Il faut ajouter à cela l’électrification du chauffage domestique, la fabrication d’hydrogène vert pour remplacer le gaz naturel et la réduction des émissions dans les secteurs difficiles à décarboner comme l’acier, le ciment et l’ammoniac. Une fois ces ressources comptabilisées, la demande potentielle en énergies solaire et éolienne atteint des niveaux plus de 25 fois supérieurs aux niveaux actuels.

L’hydrogène a connu plusieurs faux départs. Toutefois, comme le coût des énergies renouvelables continue de baisser et que l’hydrogène vert commence à être produit à grande échelle, cela pourrait réduire, d’ici dix ans, les émissions de carbone que l’on croyait jusqu’ici impossibles à freiner. Sur les 70 millions de tonnes d’hydrogène produites aujourd’hui, seulement un petit pourcentage (1 %) est de l’hydrogène vert (c’est-à-dire produit à l’aide d’électricité renouvelable). Toutefois, si les projections voulant que l’hydrogène vert peut répondre à un quart de la demande d’énergie mondiale d’ici 2050 sont justes, sa production pourrait augmenter pour atteindre environ 700 millions de tonnes.[7]

La décarbonation est un défi dont l’ampleur est inédite dans l’histoire de l’Humanité. Toutefois, les entreprises qui le relèvent ont devant elles une période de croissance de 30 années, qui dépasse même la révolution Internet. Si les investissements sont suffisamment ambitieux et si les technologies actuelles et futures sont pleinement adoptées, la transition vers une économie faiblement carbonée peut devenir une réalité. Nous ne parviendrons peut-être pas à la carboneutralité aussi vite que nous l’espérons, mais nous pouvons nous en approcher grandement.

Sources :

[1] « Carbonomics ». Goldman Sachs, octobre 2020.

[2] Estimations de Fidelity International, à partir de données de Siemens/Vestas.

[3] Ben Sharpe, « Zero-emission tractor-trailers in Canada » (Conseil international pour un transport propre, 2019)

[4] Rapport d’impact 2019 de Tesla et VW : https://www.volkswagen-newsroom.com/en/stories/co2-neutral-id3-just-like-that-5523; « Carbon Brief » https://www.carbonbrief.org/factcheck-how-electric-vehicles-help-to-tackle-climate-change et EPA : https://www.epa.gov/greenvehicles/greenhouse-gas-emissions-typical-passenger-vehicle; « Life-Cycle Implications of Hydrogen Fuel Cell Electric Vehicle Technology for Medium and heavy trucks », Lee, Elgowainy et Kotz, 2018; « Meatless burger and Beyond Meat burger »: https://quantis-intl.com/heres-how-the-footprint-of-the-plant-based-impossible-burger-compares-to-beef/; Beyond Burger Life Cycle Assessment, septembre 2018.

[5] Livre blanc 2018 de Microsoft sur le bilan carbone de l’infonuagique.

[6] Goldman Sachs, octobre 2020. Cette estimation du coût de la décarbonation utilise les prix actuels de technologies émergentes comme l’hydrogène vert, mais à mesure que leur utilisation augmentera, les coûts devraient baisser.

[*] Source : Estimations de BP, analyse de Bernstein.

[7] Bloomberg New Energy Finance, octobre 2020.

Clause de non-responsabilité du contributeur
Tout placement dans un fonds commun de placement ou un FNB peut donner lieu à des commissions, des commissions de suivi, des frais de gestion, des frais de courtage et des charges. Veuillez lire le prospectus du fonds commun de placement ou du FNB avant d’investir, car il contient des renseignements détaillés sur le placement. Les fonds communs de placement et les FNB ne sont pas garantis. Leur valeur est appelée à fluctuer fréquemment et les investisseurs pourraient réaliser un profit ou subir une perte. Le rendement passé pourrait ou non être reproduit.
© 2021 Fidelity Investments Canada s.r.i. Tous droits réservés.
+ Les renseignements juridiques
Clause de non-responsabilité de l’AIR
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Intégration de l’analyse ESG dans l’investissement dans les infrastructures

L’importance d’intégrer les considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) lors de l’investissement dans des actifs réels tels que les infrastructures ne devrait pas être une surprise. Les caractéristiques distinctes de l’infrastructure – les services essentiels qu’elle fournit à la société, ses flux de trésorerie prévisibles à long terme et ses rendements liés à l’inflation, sa faible sensibilité aux cycles économiques – suggèrent également que cette intégration aura des domaines d’intervention distincts.

Alors que de nombreux investisseurs s’appuient exclusivement sur des fournisseurs externes tiers pour obtenir des informations et des analyses ESG, nous pensons que tirer parti d’une connaissance approfondie de la classe d’actifs est le meilleur moyen de capturer pleinement la durabilité dans le processus d’investissement. Lors de l’analyse de la durabilité des actifs d’infrastructure, nous suivons un cadre à trois piliers qui est une extension des caractéristiques de base de la classe d’actifs :

  • Évaluation: Pour comprendre les risques positifs et négatifs des facteurs ESG, il est nécessaire de modéliser les impacts des flux de trésorerie de la durabilité et d’effectuer une analyse de sensibilité.
  • Tarification du risque ou ajustement de retour requis: Les facteurs ESG qui ne peuvent pas être capturés dans les flux de trésorerie peuvent être capturés par un ajustement du coût des capitaux propres. Se concentrer sur le coût des capitaux propres permet une comparaison globale plus robuste au sein des sous-secteurs et capture les améliorations ou dégradations dans le profil ESG d’une entreprise à l’avenir.
  • Engagement ou gestion active: Les gestionnaires de portefeuilles d’infrastructures devraient s’engager activement non seulement avec la direction de l’entreprise, mais également avec les régulateurs, les décideurs et d’autres parties prenantes clés. La surveillance des controverses ESG et le vote par procuration actif sont également essentiels pour influencer le changement.

Nous proposons ici des études de cas sur la façon dont les facteurs ESG peuvent influencer le positionnement des infrastructures dans deux secteurs différents : les pipelines nord-américains et l’eau au Royaume-Uni.

Pipelines nord-américains : la pression mènera à la différenciation

Alors que le monde passe de formes de production d’énergie plus émettrices de carbone à une production plus renouvelable dans le but de contrôler le changement climatique, certaines estimations prévoient que le gaz naturel, qui a des émissions de carbone plus faibles que le charbon et le pétrole, servira de combustible transitoire pendant plusieurs décennies. Le marché, cependant, commence à prévoir une transition beaucoup plus rapide vers les énergies renouvelables, car la croissance de la capacité renouvelable nous a constamment favorablement surpris.

Du point de vue de l’allocation, l’augmentation de l’exposition aux énergies renouvelables permet à un gestionnaire de bénéficier de cette thématique sur plusieurs décennies. Lorsque nous considérons l’infrastructure nord-américaine intermédiaire et les infrastructures d’hydrocarbures, plutôt que de supposer que l’infrastructure d’hydrocarbures sera un actif perpétuel, nous avons formulé des hypothèses prudentes qui reflètent plus efficacement une base d’actifs qui se déprécie au fil du temps, car les énergies renouvelables gagnent des parts de marché au détriment des hydrocarbures.

Cependant, il est encore possible de découvrir une valeur relative dans l’espace des pipelines nord-américains, où l’infrastructure d’hydrocarbures sera encore utilisée, bien qu’à un rythme moindre, pour les décennies à venir. Les propriétaires d’actifs qui exploitent des pipelines principaux ou principaux (pipelines de transport) s’en tireront probablement mieux à notre avis, car ils sont difficiles à reproduire et sont les principaux conduits qui relient l’offre aux centres de demande. Ceux qui exploitent certains des plus petits pipelines et systèmes latéraux (pipelines de collecte et de traitement) font face à un risque plus élevé de perturbation, car ils sont plus sensibles aux volumes de production de pétrole et de gaz.

Eau au Royaume-Uni : la privatisation et la réglementation forment jusqu’ici un bon partenariat

Le secteur de l’eau au Royaume-Uni offre un contre-exemple intéressant aux pipelines nord-américains. Au Royaume-Uni, le régulateur de l’eau, The Water Services Regulation Authority ou Ofwat, oblige les compagnies d’eau à respecter les objectifs de durabilité environnementale et les engagements de service, auxquels il attache des incitations et des pénalités. Il établit également des principes pour le leadership, la transparence et la gouvernance du conseil d’administration pour le secteur afin de s’assurer que les décisions du conseil sont alignées sur les besoins des clients et des parties prenantes. Sur le plan social, Ofwat évalue la qualité de l’engagement des compagnies d’eau du Royaume-Uni envers ses clients et leur satisfaction, ainsi que les relations des services publics avec leurs communautés. Cette évaluation réglementaire aura une incidence sur les plans d’investissement, le coût du capital et les flux de trésorerie à terme des sociétés. En raison des défis d’efficacité d’Ofwat, les factures des clients ont chuté. Les niveaux de satisfaction des clients pour la valeur du service d’eau et d’assainissement ont été élevés : pour l’eau, 91 % des clients sont satisfaits de ce qui est fourni par les entreprises, tandis que 76 % sont satisfaits du « rapport qualité-prix ».[1]

À plus long terme, nous croyons qu’il y a beaucoup de place pour une nouvelle croissance des ressources en eau du Royaume-Uni. Le secteur continue de déployer des capitaux pour réduire les fuites de canalisations, les inondations d’égouts, les interruptions d’approvisionnement et les incidents de pollution, tout en effectuant d’autres travaux d’entretien nécessaires. Dans une large mesure, Ofwat continue d’inciter les sociétés de distribution d’eau à faire preuve de résilience à long terme contre le changement climatique, à réduire la dégradation de l’environnement et à améliorer la qualité de l’eau.

Les facteurs de durabilité sont donc profondément ancrés dans la réglementation de l’eau au Royaume-Uni. Les entreprises mieux gérées avec une gouvernance supérieure bénéficieront de la réglementation et de la législation, ce qui les incitera à respecter leurs engagements solides en matière d’environnement et d’engagement des clients, ainsi qu’à développer leur base d’actifs sous-jacents.

Analyse ESG : Une partie intégrante de tout portefeuille d’infrastructure

Il est impératif d’intégrer un cadre ESG et de durabilité dans tout processus d’analyse des actifs d’infrastructure. Un tel cadre devrait tenir compte de la façon dont les facteurs ESG affectent les flux de trésorerie et le rendement requis d’un actif d’infrastructure et devrait impliquer un processus d’engagement avec plusieurs parties prenantes sur les questions de durabilité matérielle. Comme en témoigne l’application aux secteurs des pipelines nord-américains et de l’eau au Royaume-Uni, une telle approche permet aux gestionnaires actifs de portefeuilles d’infrastructures d’identifier les écarts impériaux de valorisation entre les actifs.

Sources :

[1] Pour l’assainissement, 86 % sont satisfaits de ce qui est fourni par les entreprises, tandis que 77 % sont satisfaits du « rapport qualité-prix ». CCW Water Matters Annual Tracking Survey (6310 clients interrogés au total). Source : CCW; England and Wales, avril 2019 à mars 2020.

Clause de non-responsabilité de l’AIR
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Changements climatiques : Attitudes des investisseurs et propositions des actionnaires

L’apparition d’une nouvelle maladie à coronavirus (COVID-19) a été au cœur des préoccupations des investisseurs tout au long de 2020, puisque la maladie a perturbé les économies, les marchés financiers, les collectivités, les voyages et le commerce. Parallèlement, la sensibilisation des investisseurs aux critères environnement, société et gouvernance (ESG) a augmenté et l’intérêt de ces derniers à intégrer pleinement ces importants critères dans leur processus de placement s’est accru. Et parmi les facteurs qui retiennent leur attention, il y a les changements climatiques.

Dans le sondage sur l’investissement responsable 2020 réalisé par RBC Gestion mondiale d’actifs, qui étudie les attitudes des investisseurs institutionnels à l’échelle mondiale, les changements climatiques s’est avérée être la deuxième principale préoccupation des répondants sur le plan des critères ESG, après la lutte contre la corruption. Il reste par contre encore beaucoup à faire ; dans la meure où 60 % des répondants ont affirmé que la politique de placement de leur entreprise ne traitait pas des changements climatiques. D’ailleurs, il est intéressant de souligner que les résultats varient énormément d’une région à l’autre. Il n’y a seulement qu’en Europe (65 %) que la majorité des répondants ont déclaré que leur entreprise parlait des changements climatiques dans sa politique de placement. Or, seulement 31 % des investisseurs en Asie, 30 % des investisseurs au Canada et 17 % des investisseurs aux États-Unis en ont dit autant. Enfin, à l’échelle mondiale, 12 % des répondants ont reconnu ne pas savoir si la politique de placement de leur entreprise traitait de ce sujet ou non.

Ce sondage a en outre révélé les préférences des investisseurs en ce qui concerne les initiatives pour le climat. À l’échelle mondiale, la stratégie la plus populaire était d’investir dans les énergies renouvelables (55 %), suivie de près par des placements dans des sociétés carboneutres ou à faible émission de carbone (54 %), ainsi que dans sociétés à forte émission de carbone en voie de devenir des entreprises à faible émission de carbone (48 %). Les résultats du sondage portent tout de même à croire que les préoccupations entourant les changements climatiques continuent de croître. Le risque climat arrive au deuxième rang derrière les risques liés à la chaîne logistique parmi les répondants qui ont dit que la pandémie les avait incités à s’intéresser de plus près aux critères ESG.

Les entreprises affirment que leurs actionnaires leur demandent de prendre de plus en plus de mesures pour lutter contre les changements climatiques. Le Financial Times rapporte qu’aux États-Unis et au Canada, l’appui moyen accordé par les investisseurs aux résolutions des actionnaires qui concernent l’environnement a augmenté à 32,7 % au premier semestre de 2020, contre 21,9 % en 2019. L’appui donné aux résolutions relatives à l’environnement reste une tendance minoritaire, mais cette dernière semble s’accentuer rapidement.

Les votes par procuration réfléchis sur les propositions d’actionnaires concernant les changements climatiques sont l’un des moyens dont disposent les gestionnaires d’actifs pour aborder les risques et les occasions que présentent les changements climatiques pour les sociétés dans lesquelles ils investissent. RBC Gestion mondiale d’actifs (RBC GMA) a souvent vu dans le passé des propositions d’actionnaires liées au climat demandant que les sociétés rendent compte de leurs initiatives en matière de durabilité. Si nous avons continué de constater de telles propositions d’actionnaires lors de la période de vote par procuration 2020, nous avons également été témoin du dépôt de propositions demandant aux sociétés d’adopter une vue d’ensemble des changements climatiques dans le cadre de leur stratégie globale.

Un autre moyen dont disposent les gestionnaires d’actifs est celui de se regrouper. L’initiative Climate Action 100+, dont RBC GMA est signataire, est née de la collaboration d’investisseurs qui cherchent à entretenir un dialogue actif avec les principales sociétés ouvertes émettrices de carbone d’importance systémique à l’échelle mondiale, ou avec les sociétés qui présentent un grand potentiel d’accélération de la transition vers une économie à faible intensité de carbone. Depuis le lancement de l’initiative en 2017, 120 sociétés ont nommé, au conseil d’administration ou à un comité de surveillance, une personne responsable de la surveillance des enjeux liés aux changements climatiques, 50 sociétés se sont fixé pour objectif d’atteindre un bilan carbone d’ici 2050 ou avant, et 59 sociétés appuient les recommandations du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques. Au cours de la dernière période de vote par procuration, plusieurs propositionsd’actionnaires liées aux changements climatiques ont été déposées auprès de sociétés du secteur de l’énergie et du secteur manufacturier qui sont visées par l’initiative Climate Action 100+.2 Parmi les succès notables de cette initiative, notons le fait qu’une importante société énergétique américaine a commencé à divulguer de plus amples renseignements sur ses activités de lobbying se rapportant aux engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris.

Les effets des changements climatiques sont systémiques et sans précédent. Ils se font déjà sentir. À titre de gestionnaires d’actifs et d’investisseurs, et de gérants des avoirs de nos clients, nous croyons que la prise en compte des risques et des occasions engendrés par les changements climatiques dans notre méthode de placement peut améliorer nos résultats à long terme corrigés du risque. C’est pourquoi, en 2020, nous avons officialisé notre approche des changements climatiques, qui vise à intégrer pleinement les risques et les occasions associés aux changements climatiques dans les processus de placement, à faire de la gérance active en communiquant notre point de vue grâce à des votes par procuration réfléchis et à un dialogue avec les sociétés afin qu’elles envisagent des mesures d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leurs effets, puis à offrir des solutions axées sur les clients et à produire des rapports qui répondent à leurs besoins.

Cet article fait partie d’une nouvelle série fondée sur les résultats du sondage sur l’investissement responsable de RBC Gestion mondiale d’actifs en 2020. Ce sondage, intitulé « Investissement responsable : Adoption mondiale – divergence régionale », révèle des faits intéressants sur la prise en considération des critères environnement, société et gouvernance (ESG) par les investisseurs institutionnels mondiaux.

Sources :

[1] Financial Times, Climate change: asset managers join forces with the eco-warriors, 26 juillet 2020

[2] Période de vote par procuration 2020, Climate Action 100+, 2020.

Clause de non-responsabilité de l’AIR
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.