Opter pour l’ESG : une étude de cas sur l’action d’une compagnie de croisière internationale

De la fuite de données de Facebook à la catastrophe du barrage de Vale en passant par le scandale des émissions de Volkswagen, nous avons vu comment un problème environnemental, social ou de gouvernance (ESG), en particulier lorsqu’il est négligé, peut éventuellement faire surface et avoir un impact considérable sur les performances d’une entreprise.

Il est devenu clair que le monde a moins de tolérance pour les mauvais comportements et les investisseurs sont à la recherche de stratégies qui offrent un bon rendement tout en faisant preuve d’un bon comportement. Alors que les considérations ESG ont été appliquées par certains investisseurs traditionnels, le secteur de la gestion de fonds alternatifs a été plus lent à l’adopter et l’accent a principalement été mis sur les fonds d’ISR et d’impact. Mais des changements dans la manière dont les fonds spéculatifs évaluent les entreprises sont en cours.

Lorsque nous avons commencé notre parcours d’apprentissage ESG, nous pensions que nous pourrions simplement acheter des données de tiers et les incorporer dans notre travail de fond ; cependant, nous avons rapidement découvert ce que nous croyons être les lacunes des agences de notation ESG. Par exemple, les fournisseurs de données utilisent souvent des informations statiques, rétrospectives et volontaires. Cela nous a amenés à développer notre propre cadre de notation propriétaire.

Notre cadre de 30 facteurs a été développé sur la base de la recherche de matérialité SASB, des objectifs de développement durable des Nations unies, des études de tiers et de nos propres critères subjectifs. Les facteurs sont uniformes d’un secteur à l’autre ; cependant, les « E », « S » et « G » sont pondérés différemment en fonction du secteur. Par exemple, dans les secteurs de l’énergie et des mines, le « E » est plus pertinent, tandis que c’est le « S » qui gagne en pertinence dans celui des produits de consommation tels que les producteurs de tabac. La classification GICS (Global Industry Classification Standard) compte 11 secteurs standards. Nous avons donc commencé avec 11 cartes de pointage différentes et avons continué à affiner celles des sous-secteurs à partir de là. Cela nous permet non seulement d’identifier les entreprises avec des scores et des pratiques ESG positifs, mais aussi d’efficacement vendre à découvert les mauvais acteurs.

En examinant le cas de l’action d’une compagnie de croisière internationale (« Société X »), nous démontrerons ce qui suit :

  • Comment un non-respect des facteurs ESG aura éventuellement un impact significatif sur l’évaluation boursière.
  • Comment les fonds spéculatifs peuvent intégrer l’ESG dans leurs évaluations et utiliser une « longue-courte » pour récompenser les « bonnes » entreprises et de vendre à découvert les « mauvais acteurs ».

Dans le cas de la Société X, l’un des plus grands acteurs de l’industrie mondiale de la croisière, nous avons vu l’impact imminent sur sa valorisation par des perturbations opérationnelles, réputationnelles et réglementaires ainsi que des coûts d’exploitation supplémentaires et des dépenses en capital.

La Société X détient 40 % du marché mondial et fait face à des obstacles environnementaux croissants, dont des réglementations plus strictes de la part d’organisations telles que l’Organisation maritime internationale (OMI), qui a statué qu’à compter du 1er janvier 2020, les émissions du secteur maritime dans les eaux internationales doivent être coupées. En 2019, une étude a révélé que l’air des navires de la Société X était aussi polluée que la ville de Pékin, faisant d’elle l’une des pires contrevenantes en matière de qualité de l’air. Les communautés de réglementation et d’investissement obligent les entreprises à respecter des normes plus élevées concernant leurs pratiques environnementales et sociales, créant de nouvelles implications pour des entreprises comme les actions des compagnies de croisière.

Nous examinons plusieurs scores tiers et les normalisons dans notre cadre pour arriver à un score tiers final. Dans le cas de la Société X, les tiers lui ont attribué un score ESG de -0,05, alors que chez Waratah Capital Advisors Ltd., elle a obtenu un score de -2,00, soit une position courte claire.

Malgré un examen négatif approfondi en 2019, y compris par un juge fédéral menaçant d’interdire à la société d’accoster dans les ports américains, la Société X a débuté 2020 en faisant encore une fois les grands titres, cette fois pour avoir violé une réglementation américaine, se retrouvant à nouveau sous les projecteurs en raison de sa pollution. Le Florida Department of Protection a confirmé que celle-ci a rejeté environ 5900 gallons d’« eau grise » dans l’océan. Les eaux grises sont des restes d’eau contenant des bactéries (parmi de nombreux autres éléments dangereux) provenant des bains, des éviers, des douches et des buanderies. La Société X est une récidiviste et a contourné la réglementation environnementale 10 fois. Bien que la société X aspire à être le leader du secteur en matière de meilleures pratiques et de responsabilité environnementale d’un point de vue politique, cet événement indique clairement qu’en réalité, elle ne s’engage pas à apporter des améliorations et continue de présenter un risque ESG élevé.

Avec l’incertitude macroéconomique mondiale liée à la pandémie de COVID-19, les croisières deviennent de plus en plus un élément discrétionnaire, ce qui entraîne une baisse des prix associée à une nouvelle capacité industrielle sans fin. Le 8 mars, le CDC a émis un avis public visant à « reporter tous les voyages en bateau de croisière dans le monde ». Pourtant, la Société X avait encore des passagers en mer début avril, soit près d’un mois après. Le directeur médical de la société a même émis des avertissements précoces contre le coronavirus ; cependant, la Société X a poursuivi ses activités normalement. Cela a donné lieu à de nouvelles poursuites judiciaires combinées à des problèmes sociaux liés à leur gestion du coronavirus tout en bloquant des milliers de clients et de travailleurs en mer. Plus de 1500 personnes sur les navires de croisière de l’entreprise ont été diagnostiquées avec le coronavirus et des dizaines en sont décédées. En tant que gestionnaire actif, Waratah était bien au courant des infractions qui continuaient à se produire avec la Société X. Ainsi, en réponse à ces événements, nous avons pu renoter la société, la faisant finalement baisser de -2,00 à -2,25.

Sur la base de notre évaluation, nous avons remarqué un schéma répétitif de la Société X qui tentait de dissimuler ses violations environnementales sous probation. Cela a donné lieu à l’un des facteurs d’ajustement les plus importants dans notre base de données de notation interne. Comme nous avons continué à surveiller la Société X, il a été remarqué que la gouvernance interne au sein de celle-ci ne s’améliorait pas, ce qui était évident par les violations et les controverses continues. Nous avons dégradé davantage la Société X, ce qui a également été fortement corrélé avec leur performance boursière négative.

La thèse d’investissement de Waratah consistait à raccourcir la position au nom de nos clients sur la base des risques ESG : préoccupations environnementales et poursuites judiciaires en raison de la violation répétée de règlements juridiques importants et de la mauvaise dynamique du secteur, qui ont finalement eu un impact sur les fondamentaux. La décision de notation pour notre position courte sur la Société X a été extrêmement avantageuse. Cela est évident grâce à la performance de leurs actions, le rendement YTD de la société étant de -70,88 %, soit une performance inférieure au marché boursier global de 71,03 %.

Si les entreprises sont plus que jamais exposées aux risques environnementaux, cela est d’autant plus vrai dans l’industrie des compagnies de croisière. Nous croyons qu’il est important d’y identifier les mauvais acteurs dès le début. Avec la prise de conscience croissante de la pollution et l’évolution des réglementations environnementales, les conséquences potentielles en ce qui concerne les amendes et des risques sont sans aucun doute plus élevées.

La Société X constitue une excellente étude de cas ESG dans laquelle elle a été placée en probation et condamnée à une amende de 40 millions de dollars fin 2016. La Société X a violé sa probation de façon répétée en tentant de falsifier des dossiers, de déverser des déchets dans l’océan et de déverser illégalement les eaux grises des navires. Par conséquent, la Cour a même menacé de restreindre leurs navires dans les ports américains. Cela a eu un impact important sur leurs finances, et a finalement joué un rôle dans le thème croissant des risques environnementaux qui affectent l’intérêt des investisseurs de même que ceux des clients. Ce changement de discours ESG des entreprises pourrait, espérons-le, pousser l’entreprise à réorganiser ses opérations pour assurer des opérations complètes transparentes, honnêtes et respectueuses de l’environnement.

Heureusement, il existe un lien convaincant entre les facteurs ESG, la performance et le risque, ce qui montre clairement que l’ESG est là pour rester. Les gestionnaires de placements peuvent obtenir un impact significatif ainsi que des rendements financiers significatifs à long terme en intégrant des facteurs ESG dans l’analyse fondamentale des investissements et la construction de portefeuille. Il est clair que les opportunités et les risques ne sont pas pris en compte si les facteurs ESG ne sont pas pris en compte dans l’analyse fondamentale. Une approche « longue-courte » permet aux gestionnaires de récompenser les « bonnes » entreprises et de vendre à découvert les mauvais acteurs, en augmentant leur coût du capital et en utilisant les marchés financiers pour encourager le changement.

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Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Mieux reconstruire : leçons à tirer de l’investissement responsable en cette période de crise et d’incertitude

Il est clair que la tempête parfaite créée par l’ampleur, l’urgence et la gravité de la crise de la COVID-19 et l’effondrement des prix du pétrole a créé une incertitude importante pour les investisseurs face à l’avenir. Les cours des actions des sociétés cotées semblent déconnectés des perspectives économiques auxquelles les entreprises sont confrontées et qui ne peuvent pas être complètement expliquées par les mouvements d’allocation d’actifs en raison de rendements extrêmement faibles dans un avenir prévisible.

Alors que nous cherchons à reconstruire notre économie, quelles leçons pourrions-nous tirer, en tant que gestionnaires de placements et conseillers, de la crise de la COVID-19, ou bien de la crise climatique et de la crise sociétale du racisme systémique ?

La crise engendre une réflexion et un rappel des fondamentaux

En tant que cabinet de conseil et de gestion d’investissements travaillant exclusivement sur l’investissement responsable et d’impact dans toutes les classes d’actifs, nous avons pris le temps de réfléchir et d’évaluer nos hypothèses de base à la lumière des événements récents. La COVID-19 avait déjà mis en lumière des fissures dans un système de marché qui laissait de nombreuses communautés exclues des opportunités de prospérité économique, de l’inégalité croissante des revenus et de la charge disproportionnée du virus. Les décès récents de, entre autres, George Floyd et Breonna Taylor ont à nouveau mis en évidence le racisme systémique dans nos sociétés qui handicape les communautés noires, racialisées et structurellement exclues. Les appels à « mieux reconstruire » nous ont amenés à réfléchir à ce que nous faisons et à la manière dont nous contribuons à de meilleurs résultats en nous concentrant sur l’investissement responsable et d’impact.

Après réflexion, nous sommes fermement convaincus que la performance du marché à long terme sera finalement obtenue en investissant dans des entreprises qui peuvent offrir une meilleure performance financière.

Quelles entreprises sont-elles, exactement ? Celles axées sur les marchés et les secteurs qui ont de meilleures perspectives de croissance ; celles qui construisent de solides avantages concurrentiels durables, souvent appelés fossés économiques ; celles axées sur la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies, où 2 à 4 billions de dollars de capitaux sont nécessaires chaque année ; et celles avec une plus grande résilience pour résister et absorber les chocs, récupérer et continuer. Ce sont des entreprises qui ont investi dans l’instauration de la confiance, de la bonne volonté et du partage de la valeur avec leurs nombreuses parties prenantes – employés, fournisseurs, clients et communautés. Elles ont intégré la résilience dans leurs systèmes, leurs activités et même leur structure de capital lorsque les temps étaient bons.

Un rôle clé pour les conseillers

En tant que gestionnaires et conseillers en placement, la plupart d’entre nous sont appelés à rassurer et à réconforter les clients ; la valeur de ces conseils professionnels de confiance dans un monde incertain s’en trouve accrue. Un bon point de départ est de rappeler aux clients que l’investissement à long terme est toujours une stratégie solide, mais cela ne suffit pas. Nous devons communiquer les avantages de l’investissement pour générer un impact en tant que solution.

Plus précisément :

  • Investir dans des entreprises qui contribuent à créer un monde meilleur grâce à leurs produits ou services, et à leurs activités, améliorera les perspectives de rendements financiers sains et évitera des risques inutiles
  • Il y a des entreprises dans lesquelles investir, mais il faut des efforts, de la recherche et de la diligence pour séparer celles qui sont authentiques des prétendantes.
  • Comment et où vous allouez votre capital est un outil pour exprimer les valeurs qui sont importantes pour vous, tout comme là où vous donnez, ce que vous soutenez et où vous achetez

Confirmé par l’élan récent

Les preuves semblent indiquer que ce changement se produit déjà et qu’il s’accélère. Lorsque nous regardons les données du premier trimestre de 2020, nous voyons deux tendances importantes : plus de capitaux sont acheminés vers des fonds axés sur l’ESG par rapport à 2019 et il y a de plus en plus de preuves d’une association positive entre les investissements axés sur l’ESG et la performance.[1] Nous croyons que ce sont des tendances séculaires à long terme, car sont entraînées par de nombreux changements sous-jacents et de nombreux acteurs sur les marchés mondiaux.

En fait, nous nous attendons à ce que, dans leur quête de rendements durables à long terme, davantage d’investisseurs approfondissent leur attention et progressent dans le continuum allant de l’ESG à l’investissement responsable et, ultimement, à l’investissement d’impact. C’est pourquoi nous avons répondu à des demandes spécifiques de nos clients et lancé deux fonds d’impact en juin qui offrent au marché une option d’investissement d’impact multiactif et une option d’investissement d’impact actions mondiales*.

Le but de la création de richesse par l’investissement est d’assurer la prospérité, le plaisir et le bien-être des clients. Nous ne pouvons pas offrir ces avantages à ces clients si nous ignorons comment l’argent que nous investissons est utilisé par les sociétés dans lesquelles nous investissons. Si nous voulons faire face aux crises auxquelles nous sommes confrontés, qu’il s’agisse du changement climatique, de la COVID-19 ou du racisme systémique, nous devons mieux reconstruire en transférant plus d’argent vers l’investissement responsable. C’est le moment de doubler la vitesse, et non de changer de cap, afin de nous assurer que nous ne sommes pas animés par le désir de revivre le passé, mais plutôt par celui de construire un avenir meilleur.

*Ceci ne constitue pas une offre de vente, une recommandation d’achat ou une recommandation de tout titre ou tout autre produit ou service offert par Rally Assets. Les fonds de Rally sont disponibles uniquement pour les investisseurs accrédités. Vous devriez consulter votre conseiller en placement ou un autre professionnel approprié au sujet de votre situation particulière.

Sources:
[1] https://www.morningstar.ca/ca/news/202180/canadian-esg-funds-grew-faster.aspx
https://www.blackrock.com/corporate/about-us/sustainability-resilience-research

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Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Marchés émergents mondiaux: pouvons-nous nous adapter à la nouvelle normalité en matière de climat?

Une tempête est passée. Les gens ont trouvé refuge chez eux alors qu’une pandémie a coûté de nombreuses vies à travers la planète et ravagé les entreprises, les économies et les normes sociales.

Mais l’humanité a déjà traversé de graves crises et continuera de le faire. En tant qu’espèce, nous sommes des survivants. Nous nous adaptons.

À ce stade de la crise, les conséquences à court et à long terme pour les individus, les familles, les entreprises et les politiques sont difficiles à calculer, et une deuxième vague d’infections reste une menace. Nous apprenons à vaincre un nouvel ennemi.

Pourtant, l’humanité devra faire appel à toute son ingéniosité adaptative pour combattre la plus grande tempête qui se présente à nous.

La planète respire

La pandémie de coronavirus reste avant tout une tragédie humaine. Pourtant, les verrous ont brièvement eu des effets secondaires positifs sur l’environnement. La baisse de la production industrielle a amélioré la qualité de l’air même dans les régions les plus polluées, tandis que les avions cloués au sol et la réduction du trafic routier ont réduit les niveaux de fumées nocives et les émissions de dioxyde de carbone.

Les voies navigables, les rivières et les mers dans les zones touristiques populaires sont devenues plus claires – les canaux vénitiens, par exemple, n’auraient jamais été aussi propres de mémoire d’homme. En Inde, L’Himalaya est devenu visible depuis le district de Jalandhar du Pendjab. En l’absence de gens, les tortues luths sont revenues aux plages de Floride.

Ces signes que la nature peut rapidement se remettre du rythme rapide et de la consommation élevée de la vie moderne offrent un encouragement à ce que l’humanité puisse remonter le temps. Mais l’ampleur des tâches qui nous attendent – atténuer les changements climatiques et s’y adapter – est énorme. Encore plus accablant est le court délai dans lequel nous devons atteindre ces deux résultats.

Il y a un désir de changement ?

Avant que le coronavirus ne confine les populations, les taux d’émission de CO2 laissaient entrevoir une augmentation des températures mondiales de 1,5 °C et 2 °C au cours des 12 et 25 prochaines années. Ces estimations peuvent même être optimistes, car elles excluent les boucles de rétroaction comme la fonte du pergélisol arctique.

Même après avoir tenu compte des engagements des gouvernements et des entreprises de réduire suffisamment les émissions de carbone, le paradigme consenti de croissance économique continue risque de condamner le monde à un avenir beaucoup plus chaud… et plus effrayant.

Les rendements obligataires à long terme suggèrent que nous faisons face à des décennies de croissance inférieure à la normale. Dans cet environnement, il est peu probable que les gens soutiennent les efforts verts pour réduire les émissions qui pourraient encore ralentir la croissance.

Calibration du climat

Le climat se réchauffe à l’échelle mondiale. Si les efforts visant à atténuer le changement climatique s’avèrent insuffisants ou inefficaces, l’augmentation des températures pourrait sérieusement affecter le niveau de la mer, la chaîne alimentaire, la santé humaine et les moyens de subsistance. Les pays les plus menacés sont l’Inde, le Bangladesh, le Nigéria, le Pakistan, la Thaïlande et le Vietnam – pays classés parmi les plus chauds et les plus humides (déjà).

Prenons l’Inde – où 42 % de la main-d’œuvre est employée dans le secteur agricole et 3,8 % dans celui de la construction – qui risque de perdre le plus à mesure que le nombre de jours avec une chaleur accablante grimpe. Chez les travailleurs, le nombre effectif d’heures de travail en plein air perdues au cours d’une année moyenne pourrait augmenter de 15 % en 2030, entraînant une baisse de 2,5 à 4,5 % du PIB.

Chaque année, environ 10 % des Indiens, soit 120 millions de personnes, vivent dans des zones à risque de vagues de chaleur mortelles – définies comme des hausses de température de trois jours qui dépassent le seuil de survie pour un être humain sain à l’ombre, chaque année, et cette proportion devrait augmenter. D’ici 2030, entre 160 et 200 millions d’Indiens seront exposés à ce danger, et parmi eux, entre 80 et 120 millions ne disposeraient pas de logements climatisés.

D’ici 2050, ce sont de 310 à 480 millions de personnes qui pourraient se trouver dans cette zone de danger mortel. S’il est vrai que la plupart de la population devrait vivre dans des logements climatisés d’ici là, en l’absence d’innovations technologiques, la climatisation contribuera à réchauffer davantage l’environnement.

Illustration 1. Le nombre prévu d’heures de travail perdues* en raison de l’augmentation de la chaleur et de l’humidité en Inde et en Asie du Sud

Le prochain niveau de pays touchés par le changement climatique comprend l’Indonésie, les Philippines, l’Arabie saoudite et le Japon. Bien que ce dernier ne fasse pas partie de l’indice de référence des marchés émergents, il reste économiquement important pour la région asiatique. La Chine, le Brésil et le Chili jouissent de climats divers et présentent donc des niveaux de risque plus variés. Certains sont graves, mais en raison de la variation de leur géographie (et de leur économie), ils peuvent mieux faire face au changement climatique.

Entreprise en surchauffe

Les entreprises des marchés émergents sont particulièrement vulnérables, compte tenu de leur nombre généralement élevé de travailleurs extérieurs et de leur faible niveau d’épargne et de revenu par rapport aux marchés développés. Non seulement la productivité des entreprises sera affectée, mais aussi la capacité de certaines à rester opérationnelles si leur emplacement actuel devient trop exposé à la chaleur.

Sur la base de notre analyse et de nos engagements, nous avons déterminé que les sociétés de notre portefeuille de marchés émergents n’ont pas prêté suffisamment d’attention aux risques qu’une hausse de température moyenne mondiale comprise entre 2 °C et 4 °C pourrait faire peser sur leurs activités.

Nous reconnaissons que les conseils d’administration et les équipes de direction répondent déjà à de nombreuses demandes de divulgation ESG des investisseurs, en plus de leurs tâches quotidiennes de mise à jour financière et stratégique, et se sentent donc tendus à mesure que de nouvelles demandes d’informations et d’adaptation arrivent. Il est difficile de suivre un objectif de « durabilité » toujours en mouvement d’autres exigences peuvent être considérées comme gênantes. Mais en tant qu’investisseurs à long terme, nous croyons que l’adaptation au changement climatique est plus qu’un défi de durabilité : elle est appelée à devenir un défi de survie. Grâce à nos engagements, nous encourageons les entreprises dans lesquelles nous investissons à se préparer à un monde plus chaud et à aider là où nous le pouvons.

Comment les investisseurs peuvent-ils réagir ?

Nous pensons que, malheureusement, les efforts de la société pour empêcher le réchauffement de la terre ne sont pas destinés à un succès absolu. Compte tenu de cela, nous pensons que les investisseurs devraient accorder autant d’attention à l’adaptation qu’à l’atténuation. L’adaptation peut être définie comme les mesures que les nations, les villes, les entreprises et les particuliers doivent prendre pour se préparer à vivre dans un environnement dégradé. Il peut s’agir de projets d’immobilisations à grande échelle ou même de la réinstallation d’infrastructures et de populations essentielles, et nous devons en examiner les implications dès maintenant.

Le réchauffement climatique est un vaste problème. Nous pouvons aider à disséquer le problème, comme le McKinsey Global Institute, en définissant cinq dimensions clés :

  • Habitabilité et ouvrabilité : les travailleurs extérieurs et les personnes sans épargne ou sans revenu adéquat seront les plus touchés. Les vecteurs de maladies se déplaceront.
  • Systèmes alimentaires : les inondations et la sécheresse peuvent entraîner des défaillances des greniers alimentaires ou réduire les rendements des cultures.
  • Actifs physiques : les biens immobiliers et les infrastructures pourraient être endommagés par les inondations, les tempêtes extrêmes et les incendies de forêt.
  • Services d’infrastructure : la chaleur, le vent et les inondations peuvent perturber les services d’électricité, d’eau et de transport.
  • Capital naturel : les perturbations des écosystèmes peuvent mettre en danger les chaînes alimentaires, les habitats et l’activité économique.

Adaptation anthropique

Depuis que l’humanité est apparue sous sa forme actuelle il y a 300 millénaires, nous nous sommes adaptés pour résister à un large éventail de menaces – guerre, maladie, famine, catastrophes naturelles, dépression économique et terrorisme – et avons souvent utilisé l’expérience et les connaissances acquises afin d’améliorer la vie des générations futures.

Mais le phénomène anthropique du réchauffement climatique mettra à l’épreuve notre capacité à éviter le danger mortel plus que jamais auparavant. La capacité d’adaptation de l’humanité, à laquelle nous avons excellé, doit à nouveau être mise en évidence.

Nous encourageons tous les investisseurs à faire du changement climatique un thème central de leurs interactions avec les entreprises : toutes les entreprises, pas seulement celles dans lesquelles nous investissons, doivent commencer à se concentrer sur l’adaptation aux intempéries à venir.

Pour en savoir plus sur la manière dont les marchés émergents mondiaux peuvent s’adapter à cette nouvelle normalité, lisez le numéro complet du deuxième trimestre 2020 de Gemologist.

Sources:

[1] « Emission budgets and pathways consistent with limiting warming to 1.5 degrees C, » par Ricard J. Millar et al.,publié by Nature Geoscience, volume 10, en 2017. Cité dans « Climate risk and response: physical hazards and socioeconomic impacts, »publié par McKinsey Global Institute en janvier 2020, à la p.35

[2] « Climate risk and response: physical hazards and socioeconomic impacts, » publié par McKinsey Global Institute en janvier 2020

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Investir dans les Obligations Vertes : Mais à Quel Point Sont-Elles « Vertes » ?

Selon l’International Energy Agency, la production d’électricité à base de carbone a contribué à plus de 30 % du total des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2018, de loin la plus grande source d’émissions mondiales de GES.

Pour minimiser l’impact du changement climatique et atteindre l’objectif de l’Accord de Paris de limiter l’augmentation du réchauffement climatique à 2 °C, Morgan Stanley Research estime que le monde doit dépenser 50 billions de dollars américains au cours des 30 prochaines années en énergies et technologies propres. Quant à elle, l’International Renewable Energy Agency prévoit que 750 milliards de dollars par an seront nécessaires pour les seules énergies renouvelables au cours de la prochaine décennie.

Comment les obligations vertes peuvent-elles aider les investisseurs à lutter contre le changement climatique ?

La question qui préoccupe de nombreux investisseurs n’est pas de savoir s’il faut participer à cette croissance, mais comment canaliser les capitaux vers des projets éoliens, solaires, hydroélectriques, bioénergétiques, d’efficacité énergétique et géothermique pour aider à ralentir et à atténuer les changements climatiques. Les obligations vertes représentent une opportunité passionnante pour les investisseurs soucieux de la société et de l’environnement qui veulent s’assurer que leurs dollars vont à la protection et à la restauration de l’environnement.

Les investisseurs peuvent réduire l’intensité carbone de leurs portefeuilles de nombreuses manières, grâce à des fonds qui excluent les combustibles fossiles, en intégrant des facteurs ESG ou en se concentrent sur l’impact positif. Malgré les aspects positifs de ces approches, de nombreux fonds ne fournissent pas un « pur artifice » aux énergies renouvelables et incluent encore souvent des industries à forte intensité de carbone. De nombreux fonds axés sur l’énergie propre investissent dans des sociétés de services publics diversifiées qui, en plus de leurs projets d’énergie propre, comprennent également des quantités importantes de production et de distribution de combustibles fossiles. Pour les investisseurs qui recherchent un « pur artifice », il y a deux options principales à privilégier : les sociétés d’énergie renouvelable « pures », telles que les sociétés cotées en bourse comme Boralex, Brookfield Renewables, Innergex et RE Royalties, et les obligations vertes

Alors qu’investir dans des actions présente un certain risque compte tenu des fluctuations des marchés boursiers et de la performance des entreprises individuelles, les obligations vertes proposent une autre façon d’investir dans le secteur des énergies renouvelables en offrant un rendement de style revenu fixe plus prévisible. Contrairement à l’achat d’actions et à la détention d’une part d’une entreprise d’énergie renouvelable, les obligations vertes sont un prêt de l’investisseur à une entreprise qui doit être utilisé exclusivement pour investir dans des projets verts.

L’investisseur reçoit des revenus d’intérêts sur son investissement (généralement plus élevés qu’un compte d’épargne ou un CPG) sur une période définie, autrement connue sous le nom de durée de l’obligation. À la fin du terme, l’investisseur reçoit l’intégralité de la valeur du capital. En général, les obligations présentent un risque plus faible que les actions, car le remboursement a priorité légale (également connu sous le nom d’ancienneté) sur les fonds propres. Cela dit, la plupart des obligations vertes ne sont pas garanties contre les projets eux-mêmes, en particulier dans le cas des énergies renouvelables. Pour plus de sécurité pour les investisseurs, certaines obligations vertes sont « de premier rang garanti » contre les actifs sous-jacents, mais celles-ci sont rares (environ 4 % dans le monde).[1] Alors que les obligations vertes offrent plus de prévisibilité et de sécurité, leur seul inconvénient est qu’elles sont généralement non liquides, ce qui signifie que l’investisseur doit généralement attendre la fin du terme pour que le principal total soit remboursé.

Comment les investisseurs peuvent-ils savoir si un projet est vraiment vert ?

Le marché des obligations vertes se développe de façon spectaculaire à mesure que le sentiment des investisseurs envers les questions environnementales s’intensifie, mais l’industrie et les normes évoluent toujours. Les investisseurs se demandent à quel point les projets financés sont vraiment verts. Selon BNN Bloomberg, environ 90 % des obligations vertes[2] émises font l’objet d’un examen externe afin de s’assurer que le produit est utilisé pour financer ou refinancer des projets verts. Les investisseurs doivent rechercher des obligations vertes qui suivent un cadre établi avec une vérification par un tiers reconnu.

Les cadres les plus utilisés sont les Green Bond Principles, approuvés par l’International capital Market Association (ICMA) et la certification Climate Bonds Initiative. Le plus grand vérificateur tiers par rapport à ces normes, le Center for International Climate Research (CICERO), s’appuie sur les lignes directrices pour donner aux investisseurs une indication de la façon dont les projets sont « verts » sur la base des projets financés. CICERO utilise trois nuances de vert : 1) le vert foncé est destiné aux projets qui correspondent à un avenir à long terme sobre en carbone et résilient au climat, comme les énergies propres et renouvelables ; 2) le vert moyen est destiné aux projets qui représentent des étapes vers une vision à long terme, mais qui n’y sont pas encore, comme les autobus hybrides rechargeables ; et 3) le vert clair est destiné aux projets environnementaux qui ne contribuent pas à eux seuls à la vision à long terme, tels que des infrastructures de combustibles fossiles efficaces. Ces normes aident les investisseurs à sélectionner des investissements en fonction du niveau d’impact environnemental qu’ils souhaitent faire dans leurs portefeuilles.

Les obligations vertes sont un instrument financier innovant et important pour aider à atteindre les objectifs d’émissions mondiaux et nationaux. Le marché des obligations vertes a connu une croissance rapide au cours des dernières années. En 2019, 9,6 milliards de dollars canadiens d’obligations vertes ont été émis au Canada et 255 milliards de dollars américains ont été émis à l’échelle mondiale.[3] Bien que cela représente encore une petite partie des nouvelles émissions d’obligations, ce secteur émergent devient de plus en plus courant et sur le radar pour les investisseurs soucieux du climat. Pour les investisseurs désireux de prendre des mesures pour le climat, les obligations vertes offrent un investissement stable, prévisible et à revenu fixe avec des avantages mesurables.

Sources:

[1] Green with Envy: Canada’s Green Bond Market is Growing into a Global Player. https://www.dbrsmorningstar.com/research/344968/green-with-envy-canadas-green-bond-market-is-growing-into-a-global-player

[2] BNN Bloomberg – Canada leads in green bond deals as 2019 issuance hits $9.6B, above past years.
https://www.bnnbloomberg.ca/video/canada-leads-in-green-bond-deals-as-2019-issuance-hits-9-6b-above-past-years~1854214

[3] BNN Bloomberg – Canada leads in green bond deals as 2019 issuance hits $9.6B, above past years.
https://www.bnnbloomberg.ca/video/canada-leads-in-green-bond-deals-as-2019-issuance-hits-9-6b-above-past-years~1854214

Clause de non-responsabilité de l’AIR
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Protection et sécurité des renseignements personnels en temps de pandémie mondiale : Considérations pratiques

Par suite de l’épidémie de COVID-19, les entreprises et les gouvernements ont dû prendre des mesures exceptionnelles pour protéger leurs employés, leurs clients et le public. Parmi ces mesures, le recours à la technologie a facilité le télétravail et offert de nouvelles façons de collecter, traiter et communiquer des renseignements personnels.

Les entreprises traitant des renseignements identificatoires, financiers ou relatifs à la santé doivent adopter des systèmes de cybersécurité robustes minimisant le risque d’atteinte à la vie privée. Elles doivent aussi tenir compte, durant et après la pandémie, des points suivants : types de données recueillies, méthode de collecte, utilisation dans la prise de décisions, lieux d’entreposage et durée de conservation.

En quoi consiste la protection des renseignements personnels et comment a-t-elle évolué au fil du temps ?

Le droit à la vie privée est un « droit humain fondamental » reconnu dans la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies, dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et autres traités internationaux et régionaux. Les définitions varient et peuvent comprendre la confidentialité des renseignements personnels (p. ex., dossiers médicaux), la protection du corps humain (p. ex., dépistage de la consommation de drogues) et de l’espace personnel (p. ex., résidence), et le caractère privé des communications personnelles (p. ex., courriels et conversations téléphoniques). La sécurité des données consiste à protéger l’ensemble des renseignements personnels recueillis, utilisés ou entreposés, contre toute utilisation non autorisée.

Au cours de la dernière décennie, les gouvernements et les consommateurs ont accordé de plus en plus d’attention à la protection et à la sécurité des renseignements personnels. Cet intérêt grandissant s’explique surtout par la montée de la mondialisation, les progrès technologiques, l’utilisation d’outils multimédias et l’évolution des modèles d’affaires qui tirent une valeur financière de données personnelles.

Les préoccupations suscitées par la protection et la sécurité des données ont d’ailleurs incité les gouvernements à adopter une nouvelle génération de règlements. Ainsi, en 2016, l’Union européenne (UE) a promulgué le Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui régit la collecte de données sur les résidents de l’UE par les entreprises situées en Europe et ailleurs. Le non-respect de la réglementation et des exigences en matière de protection des renseignements personnels peut entraîner des coûts exorbitants. Par exemple, en cas d’infraction au RGPD, les entreprises s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 20 millions d’euros ou à 4 % de leur chiffre d’affaires annuel (selon le plus élevé des deux montants).[1] Au cours des dernières années, plusieurs entreprises ont écopé d’amendes pour atteinte à la confidentialité des données. C’est notamment le cas de British Airways (205 millions d’euros en 2019), de Marriott International (110 millions d’euros en 2019) et de Google Inc. (50 millions d’euros en 2019),[2] qui ont été condamnées en vertu du RGPD. La Federal Trade Commission (FTC) a quant à elle sanctionné Facebook (5 milliards de dollars américains en 2019),[3] ainsi que Google et sa filiale YouTube (170 millions de dollars américains).[4]

Comment les entreprises peuvent-elles assurer la protection des renseignements personnels ?

Les risques liés à la confidentialité des données pour une entreprise dépendent largement de son modèle d’affaires, ainsi que de la nature, du traitement et de l’entreposage des données recueillies. Pour assurer la protection et la sécurité des renseignements personnels, une entreprise doit :

  1. définir les responsabilités du conseil d’administration et ses obligations en matière de surveillance
  2. connaître les lois et les règlements et s’y conformer
  3. recueillir uniquement les données nécessaires
  4. obtenir le consentement et comprendre son principe
  5. adopter des pratiques rigoureuses pour gérer la sécurité des données
  6. sensibiliser les employés à la protection des renseignements personnels.

En quoi la confidentialité et la protection des renseignements personnels seront-elles différentes par suite de la COVID-19 ?

Malgré le rôle important des données et de la technologie aidant les entreprises et les autorités à cerner, à suivre et à surveiller la propagation de la COVID-19, la protection et la sécurité des renseignements personnels doivent demeurer au centre des préoccupations. Une fois que les besoins immédiats suscités par la crise auront été comblés, les entreprises et les gouvernements doivent :

  • veiller au respect des lois sur la vie privée: les données susceptibles d’avoir été obtenues en vertu de lois sur les mesures d’urgence, de lois modifiées ou de lignes directrices précises liées à la COVID-19, doivent être répertoriées et évaluées pour s’assurer que leur collecte, traitement ou communication respectent les lois applicables.
  • réitérer le consentement des personnes et les droits relatifs aux données: Même si le consentement implicite ou la transmission volontaire de certaines informations peuvent avoir été appropriés durant la crise en vertu de changements apportés à la législation ou aux exigences, le consentement explicite pourrait être requis une fois la crise terminée, surtout si l’objectif de la collecte des données change. [5]
  • vérifier la protection et la sécurité des données: durant la crise, des solutions technologiques ou d’autres mécanismes, comme les vidéoconférences, l’accueil à distance ou les vérifications numériques, peuvent avoir été adoptés, sans avoir été soumis au processus habituel de gestion du risque lié aux tiers. Les entreprises doivent combler les éventuelles lacunes de leur processus de vérification, pour éviter toute infraction aux lois sur la vie privée et toute violation des mécanismes de sécurité.

La qualité et l’efficacité des systèmes de protection et de sécurité des données qu’adoptent les sociétés figurent parmi les facteurs dont nos équipes des placements tiennent compte dans l’intégration des critères ESG. Elles incluent les processus de collecte et d’utilisation des données, l’obtention du consentement et la monétisation, la rigueur des politiques sur la confidentialité des renseignements, les responsabilités de l’équipe de direction, les audits sur la confidentialité et la sécurité, la formation du personnel, la présentation de l’information et la supervision du conseil d’administration. Pour en savoir plus sur la démarche de RBC GMA en matière d’investissement responsable, consultez le site www.rbcgam.com/ir.

Sources:

[1] Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil, 27 avril 2016, droit de l’Union européenne (Link)

[2] GDPR Enforcement Tracker, suivi par CMS. Law. Tax, consulté le 28 avril 2020 (Link)

[3] Facebook fined $5 billion by FTC, must update and adopt new privacy, security measures, 24 juillet 2019, USA Today (Link)

[4] Google and YouTube Will Pay Record $170 Million for Alleged Violations of Children’s Privacy Law, 4 septembre 2019, Federal Trade Commission (Link)

[5] COVID-19, Managing privacy and cyber issues, mars 2020, McCarthyTetrault

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Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Investir dans le combat contre les changements climatiques

Les changements climatiques représentent certainement le plus grand défi de notre époque. De l’avis de la plupart des experts, il est primordial que les dirigeants du monde entier amorcent une transition vers une économie à faibles émissions de carbone afin d’éviter les pires conséquences de l’homme sur le climat.

Les choix que nous faisons chaque jour, que ce soit la nourriture que nous consommons ou les vêtements que nous portons, ont tous un impact sur notre capacité à combattre les changements climatiques. Cela s’applique tout particulièrement à nos décisions de placement. En s’engageant collectivement à investir uniquement dans des entreprises dévouées à réduire leur empreinte carbone, les investisseurs particuliers peuvent inciter les grandes entreprises à harmoniser leurs objectifs d’affaires avec les principes du développement durable.

Selon nous, des décisions de placement responsables et rentables exigent une gestion active et une approche à plusieurs volets. Dans le présent document, nous vous présentons les principales composantes de cette approche.

Dessaisissement

L’une des premières décisions à prendre pour contrer les changements climatiques consiste à s’attaquer à la source du problème, soit les combustibles fossiles. Plusieurs années seront nécessaires afin de sevrer l’économie des combustibles fossiles, mais nous pouvons accélérer ce processus en retirant notre soutien financier aux entreprises qui contribuent davantage aux changements climatiques. En d’autres mots, nous liquidons les investissements dans :

  • Les producteurs de pétrole, de gaz naturel et de charbon
  • Les entreprises de pipelines
  • Les sociétés de distribution de gaz
  • Les installations de gaz naturel liquéfié

Décarbonisation

Par décarbonisation, on entend éviter les entreprises dont l’empreinte environnementale est supérieure à la moyenne et privilégier celles qui se démarquent à deux égards :

  • Des directives claires du conseil d’administration visant à intégrer le risque climatique dans les décisions d’affaires, l’analyse financière, l’évaluation des placements et la planification à long terme;
  • Établissement de cibles en matière de conservation et d’efficacité de l’énergie, de réduction des émissions de gaz à effet de serre ou d’achat/production d’énergie verte.

Apple Inc., par exemple, fait preuve de leadership à ces égards. Voici d’ailleurs quelques faits saillants :

  • Transition complète à l’énergie renouvelable pour l’électricité utilisée dans ses bureaux, ses magasins de détail et ses centres de données dans 43 pays.
  • Réduction des émissions de ses activités directes, qui ne représentent désormais que 2 % de son empreinte environnementale.
  • Augmentation de la portée de ses efforts de réduction des émissions, par le biais de son programme d’énergie verte destiné aux fournisseurs, visant la transition à l’énergie renouvelable pour toute sa chaîne d’approvisionnement.
  • Réduction de son empreinte carbone de 35 % entre 2015 et 2018 et de l’utilisation énergétique moyenne de ses produits de 70 % sur une période de 10 ans.
  • En 2016, l’entreprise est devenue la première société technologique américaine à émettre des obligations vertes.

Lorsque des leaders industriels comme Apple prennent des mesures aussi claires et décisives à l’égard des changements climatiques, les autres entreprises ont tendance à y donner suite, créant ainsi un effet d’entraînement qui donne des résultats concrets pour l’environnement.

Réinvestissement

Nous mettons l’accent sur les entreprises qui font progresser l’équation énergétique vers un avenir sans carbone.

Au cours des dernières années, l’importance accrue portée au besoin de réduire le risque climatique a entraîné une forte croissance de l’énergie alternative, des technologies de transport sans combustibles fossiles et des projets d’infrastructure verte. Notons, par exemple :

Parmi les entreprises à la tête de la transition à un monde sans carbone, notons TPI Composites Inc., le plus important fabricant indépendant américain de pales en composite destinées au marché en forte croissance des éoliennes et à leurs fabricants. Les pales produites par TPI en 2018 sont en mesure d’éliminer 213 millions de tonnes de CO2 pendant leur durée de vie moyenne de 20 ans, ce qui correspond aux émissions de plus de 45 millions de voitures conduites pendant un an ou à plus de 836 milliards de kilomètres parcourus.

Stratégie d’engagement des actionnaires

Nous croyons que les gestionnaires de fonds devraient se servir de leur statut d’actionnaire principal pour inciter les entreprises à déployer tous les efforts nécessaires pour combattre les changements climatiques. Cela est possible en discutant activement et régulièrement avec les équipes de direction, que ce soit en personne ou en collaboration avec les autres actionnaires ou les parties prenantes. Cette stratégie peut aussi se révéler très efficace pour remettre les entreprises sur la bonne voie lorsqu’elles dérogent à leur engagement envers l’environnement.

Importance de la preuve écrite

Les investisseurs canadiens qui souhaitent investir de manière responsable comptent sur un nombre croissant d’options sur le marché, compliquant ainsi leur sélection des meilleurs placements. De plus, il est difficile de séparer les fonds qui font semblant de respecter l’environnement de ceux qui sont entièrement dévoués aux changements climatiques.

Outre les quatre caractéristiques mentionnées ci-dessus, on peut rechercher un élément qui témoigne de leur engagement sans équivoque : leur volonté d’indiquer dans le prospectus, soit un document réglementaire ayant force exécutoire, que l’objectif du fonds est d’investir dans des entreprises vouées à la responsabilité environnementale. Les Fonds IA Clarington Inhance PSR, gérés par Vancity Investment Management Ltd., intègrent cette approche active multidimensionnelle et un engagement au développement durable.

Sources:

[1] Agence internationale de l’énergie, Global Energy Review 2020.

[2] http://carsalesbase.com/global-car-sales-2018.

[3] Gaurav Sharma, « Green Bond Market Poised to Hit a Mammoth $200B Valuation in 2019, » Forbes.com, 31 janvier 2019.

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Le gouvernement fédéral confirme qu’il examine les recommandations du Groupe d’experts du Canada sur la finance durable

Alors que nous commençons cette décennie, la nécessité d’agir pour accélérer la transition du Canada vers une économie sobre en carbone est devenue un impératif. Même si nous n’avions probablement pas besoin de nous rappeler de l’urgence de la crise climatique, la semaine dernière, l’enquête sur la perception des risques mondiaux du Forum économique mondial de 2020 a révélé que les répondants classaient les événements liés à l’environnement et au climat comme les 5 principaux risques mondiaux les plus probables au cours des 10 prochaines années. Les répondants au sondage ont également classé l’échec de l’action climatique comme le risque ayant le plus grand impact sur l’économie mondiale, s’il devait se produire.

Les investisseurs responsables sont depuis longtemps à l’avant-garde de la compréhension de la nature systémique des risques liés au climat, et nous pensons qu’il est urgent d’agir.

En novembre 2019, nous avons écrit au premier ministre et aux nouveaux ministres des Finances, de l’Environnement et du Changement climatique et des Ressources naturelles pour réitérer notre soutien aux recommandations du Groupe d’experts du Canada sur les finances durables, et a noté le large soutien de ces recommandations dans le secteur financier. Nous avons encouragé le gouvernement à donner la priorité aux recommandations du Groupe d’experts, ce qui démontrerait son engagement à faire progresser la transition du Canada vers une économie intelligente face au climat, résiliente et prospère.

Dans les lettres de mandat du ministre (émises le 13 décembre 2019), nous pouvons voir que la lutte contre les changements climatiques est certainement une priorité pour ce gouvernement fédéral. L’honorable Jonathan Wilkinson, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, a été chargé de diriger le « plan d’action climatique, un environnement plus propre et une économie durable » du gouvernement. Cela comprend le dépassement des cibles actuelles de 2030 et l’élaboration d’un plan pour réaliser une économie à émissions nettes nulles d’ici 2050. » Les priorités comprennent la mise en œuvre du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements ainsi que les aspirations aux technologies propres, aux véhicules zéro émission et d’autres initiatives. Cependant, aucune des lettres du mandat ne mentionnait directement les recommandations d’un groupe d’experts.

Notre inquiétude concernant la négligence de la finance durable a été dissipée le 14 janvier 2020, lorsque le ministre Wilkinson nous a écrit pour reconnaître la réception de notre lettre. Le message que nous avons reçu est clair: le gouvernement reconnaît que les initiatives de financement durable ont un rôle clé à jouer dans la réalisation des objectifs climatiques du Canada. De plus, il est « extrêmement enthousiaste d’impliquer directement le secteur privé dans la promotion de solutions » et travaillera avec le ministre des Finances Morneau pour examiner les recommandations du groupe d’experts.

Le 24 janvier 2020, nous avons été très heureux de recevoir une lettre de l’honorable Seamus O’Regan, ministre des Ressources naturelles. Le ministre O’Regan a confirmé qu’il travaillera en étroite collaboration avec les ministres de l’Environnement et du Changement climatique et des Finances pour examiner les recommandations du Groupe d’experts. Il a également assuré l’engagement du gouvernement de travailler à la réalisation d’une économie sobre en carbone et intelligente face au climat au Canada.

Nous accueillons favorablement ces signaux très positifs du gouvernement fédéral. La finance durable est à leur ordre du jour et ils sont prêts à s’engager avec le secteur privé pour faire face à la crise climatique. Avec les risques liés au climat qui se profilent, nous sommes encouragés par cette opportunité pour les investisseurs responsables de collaborer avec le gouvernement fédéral pour permettre la transition du Canada vers une économie intelligente face au climat.

Les buts de l’entreprise en révolution : la doctrine Friedman fait place à la doctrine des parties prenantes

Une révolution s’est produite aujourd’hui – une révolution dans la manière dont les dirigeants d’entreprise définissent leur objectif.

En 1970, l’économiste Milton Friedman a écrit : « Il n’existe qu’une seule et unique responsabilité sociale des entreprises : utiliser ses ressources et mener des activités visant à accroître ses profits, dans la mesure où elle respecte les règles du jeu, c’est-à-dire qu’elle s’engage dans une concurrence ouverte et libre sans tromperie ou fraude. » Friedman est allé encore plus loin en qualifiant la responsabilité sociale de « doctrine fondamentalement subversive ».

En bref, la doctrine Friedman stipule que les entreprises doivent se concentrer uniquement sur la maximisation des profits tout en respectant la loi. Pendant des décennies, cette réflexion a jeté les bases théoriques des activités d’affaires.

C’est maintenant chose du passé.

Aujourd’hui, la Business Roundtable basée aux États-Unis et composée de 181 chefs de la direction a annoncé qu’elle avait abandonné la doctrine Friedman pour la remplacer par une nouvelle vision centrée sur un ensemble plus large de parties prenantes comprenant les clients, les travailleurs, les fournisseurs et les communautés.

Ce groupe puissant – qui comprend notamment les chefs de la direction d’Apple, d’Amazon, de Goldman Sachs, de Bank of America et d’ExxonMobil – affirme désormais que les entreprises doivent « protéger l’environnement » et « promouvoir la diversité et l’inclusion, la dignité et le respect » pour leurs employés tout en générant des profits à long terme pour les actionnaires.

La disparition de la doctrine Friedman marque un changement fondamental dans la façon dont les chefs d’entreprise comprennent le but d’une entreprise. La responsabilité sociale n’est plus une « doctrine subversive », elle fait plutôt partie du but même d’une entreprise, selon ceux qui dirigent 181 des plus grandes entreprises américaines.

Les investisseurs responsables intègrent les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs décisions d’investissement depuis des années, car ils reconnaissent que les sociétés bien gouvernées avec des performances et des indicateurs sociaux et environnementaux solides sont susceptibles de constituer de meilleurs investissements à long terme. Ce groupe d’entreprises de premier plan a maintenant redéfini son objectif conformément à cette idée.

La doctrine Friedman a fait place à la doctrine des parties prenantes. Nous aimerions beaucoup voir une déclaration similaire de la part du Conseil canadien des affaires, avec qui nous entrerons en contact afin d’entamer un dialogue.

Ensemble, nous devons : retour sur la conférence de l’AIR 2019

Excitation. Urgence. Responsabilité. C’est ce que vous avez ressenti si vous avez assisté à la Conférence de l’AIR 2019 à Montréal les 24 et 25 avril dernier.

Roger Beauchemin, PDG d’Addenda Capital et vice-président du conseil d’administration de l’AIR, l’a dit très simplement dans son discours d’ouverture; la participation croissante, avec un record de 570 inscriptions et une centaine de plus sur la liste d’attente, témoigne de l’importance de l’investissement responsable, non seulement pour les acteurs des marchés financiers au Canada, mais pour nous tous. « J’espère que vous quitterez cette conférence avec un regain d’énergie et de détermination à changer le monde, car ensemble nous pouvons, et honnêtement, ensemble, nous devons. »

De la gouvernance du changement climatique et des femmes dans les positions de leadership en passant par l’intelligence artificielle et le cannabis, l’événement bilingue de deux jours avait quelque chose pour tout le monde. Si vous avez manqué le plus grand événement ESG au Canada, voici un aperçu de ce qui s’est passé au cours des séances plénières.

Jour 1 de la Conférence de l’AIR 2019

Intelligence artificielle : perturbation responsable?

Il semble que de nouvelles applications pour l’intelligence artificielle (IA) se déploient quotidiennement, transformant nos tâches et occasionnant de nombreuses questions. Comment s’assurer que les données sont utilisées de manière responsable? Comment l’IA affectera-t-elle nos effectifs et à quoi ressemble une transition socialement inclusive? Premier vice-président – Technologies de l’information (CIO), Mouvement Desjardins, s’est joint à David Beauchemin, directeur régional chez Google Cloud, pour démystifier ce que l’IA signifie vraiment et où elle va. Que cela nous plaise ou non, la révolution est là : on estime que 75 % des applications commerciales utiliseront l’IA d’ici 2021.

Cependant, M. Beauchemin a souligné que ce n’est pas parce que nous pouvons l’appliquer que nous devrions – Google suit une approche fondée sur des principes qui limite l’IA aux applications socialement bénéfiques et évite celles qui causent un préjudice ou portent atteinte aux droits internationaux et aux droits de l’homme.

Le « S » dans ESG : le rôle des investisseurs dans le respect des droits de l’homme

Les participants ont eu le privilège d’entendre le professeur John Ruggie de l’Université Harvard, architecte du Pacte mondial des Nations Unies et des Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, dans un discours captivant. Le professeur Ruggie a abordé trois points principaux : l’importance cruciale des facteurs ESG dans notre économie mondiale extraordinairement turbulente, le besoin urgent de pousser l’ESG plus loin dans le courant dominant et comment un examen plus scrupuleux de la dimension humaine du « S » peut renforcer la cohérence des données et la confiance dans l’ensemble des facteurs ESG. « Vous ne pouvez pas résoudre un problème avec les outils qui l’ont créé. Nous avons besoin de nouveaux outils – et ESG est l’un de ces outils. »

Les ODD en action : comment allons-nous atteindre les objectifs de développement durable?

Des experts d’Unilever, des chemins de fer Canadien National, de Mercy Investments et de Patrimoine Aviso ont abordé la question : comment les investisseurs et les entreprises peuvent-ils travailler ensemble pour atteindre les ODD? Le modérateur Fred Pinto, V.-p. principal, chef de la gestion d’actif chez Patrimoine Aviso, a préparé le terrain avec l’idée que l’utilisation des ODD comme objectif commun permettra aux entreprises de créer un cadre pour construire un avenir plus durable grâce à de nouveaux produits et services. Tout le monde y trouve son compte.

Le panel a exploré l’idée qu’il ne s’agit pas seulement d’atteindre les ODD, mais également de mesurer la performance des entreprises dans le cadre des ODD. Si les ODD sont la carte mondiale de l’avenir de la prospérité humaine, de la santé et du bien-être, de l’égalité des sexes, de la résilience environnementale et de la sécurité financière, les entreprises doivent débloquer des moyens de réussir en leur sein.

Discours liminaire sur le capitalisme conscient

Bien que le capitalisme reste le meilleur système que nous n’ayons jamais connu pour créer la prospérité, la dure réalité est que « le capitalisme est brisé ». Les externalités négatives sont difficiles à avaler, mais ne peuvent plus être ignorées. Dans son discours liminaire de l’après-midi, Erika Karp, fondatrice et PDG de Cornerstone Capital, a entretenu l’auditoire avec une conversation bien nécessaire sur le fait d’être inconfortable.

Karp est sans aucun doute l’une des rares personnes capables de prononcer un discours avec un équilibre parfait entre la franchise et la légèreté. « Il y a beaucoup de choses avec lesquelles nous sommes très inconfortables, a affirmé Karp, faisant référence aux nombreux défis environnementaux et sociaux auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. La clé est de les saisir et d’y remédier. » Heureusement, nous assistons déjà à une forte dynamique des différents coins du monde de la finance durable : adoption généralisée des normes de divulgation ESG, les médias sociaux favorisant une transparence sans précédent et un échange d’informations à grande vitesse, l’émergence d’un traitement puissant des données et une meilleure qualité des données, et la le plus grand transfert de richesse entre les mains de la génération la plus socialement consciente et la plus motivée qui soit. Et ce n’est que le commencement.

Gouvernance des changements climatiques

Dirigée par Sophie Lemieux, Vice-présidente, Marchés institutionnels, Fiera Capital la dernière session de la journée a été consacrée à l’émergence du changement climatique en tant qu’enjeu majeur de gouvernance d’entreprise pour les entreprises. Le fardeau de la preuve, a convenu le panel, qui comprenait des représentants de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et de Bâtirente, incombe aux membres du conseil d’administration. Ils ont souligné que les outils n’offrent que des lignes directrices, et non des règles, et qu’il appartient en fin de compte aux membres du conseil d’administration de faire face aux risques liés aux changements climatiques.

Des étapes clés, comme la COP21, peuvent également être utilisées pour guider la planification des changements climatiques pour les conseils d’administration, bien qu’une réglementation soit nécessaire pour créer des informations obligatoires sur cet enjeu. Ce n’est qu’alors que les investisseurs et les entreprises pourront mener une analyse appropriée et avancer systématiquement.

Jour 2 de la Conférence de l’AIR 2019

Avant de plonger dans une autre journée complète de discussions engageantes et de pauses de réseautage bien remplies, la foule a pu écouter les remarques d’ouverture encourageantes de Luc Fortin, président et chef de la direction de la Bourse de Montréal (MX) et chef, activités globales de négociation de Groupe TMX. Après avoir adhéré à l’initiative des bourses durables des Nations Unies (SSE) en février de cette année, TMX a fait preuve de leadership dans la promotion de la performance en matière de durabilité et de transparence sur les marchés financiers.

L’éducation et le dialogue avec l’industrie sont des priorités absolues, c’est pourquoi M. Fortin a été heureux d’annoncer que TMX venait de se joindre à l’AIR en tant que nouveau membre associé. « Pour TMX, la collaboration est essentielle et c’est le catalyseur ultime du succès, a déclaré M. Fortin. Nos clients et intervenants sont nos partenaires de confiance pour rendre les marchés du Canada plus forts et plus résilients. »

L’avenir de la finance durable au Canada : discussion avec le groupe d’experts

Il s’avère que les Canadiens sont encore plus généreux qu’on ne le pensait auparavant. Kim Thomassin, première vice-présidente, Affaires juridiques et Secrétariat à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), et Tiff Macklem, doyen de la Rotman School of Management de l’Université de Toronto et ancien sous-gouverneur en chef de la Banque du Canada, a discuté avec Roger Beauchemin, PDG d’Addenda Capital, de la consultation approfondie du Groupe d’experts et des défis de la transition du Canada vers une économie faible en carbone.

En général, le public canadien a du mal à voir la durabilité comme une opportunité financière, et presque tous les participants à la table ronde ont soulevé la problématique des données dans l’évaluation des risques climatiques. Un partenariat public-privé axé sur la collecte d’informations climatiques et le développement d’outils analytiques pourrait faire partie de la solution. Le Groupe d’experts publiera son très attendu rapport final et ses recommandations en mai.

L’ESG à long terme : où en sommes-nous et où allons-nous?

Beaucoup considèrent Michael Jantzi, pionnier de l’ESG et chef de la direction de Sustainalytics, comme un leader communautaire dans le secteur de l’investissement responsable. Dans un discours captivant sur l’état actuel et futur de l’ESG, il a fait exactement ce qu’un leader communautaire ferait : reconnaître les progrès et affronter les problèmes. Du côté positif, l’ESG est là pour rester. Une base solide, construite par d’autres il y a plusieurs décennies, s’est traduite par des opportunités de croissance incroyables.

En même temps, avec plus d’opportunités viennent plus de responsabilités. « L’ESG, à ce stade, n’a pas été examiné aussi attentivement qu’il va l’être », a averti Jantzi. Les problèmes les plus graves, cependant, bouillonnent sous la surface. « Nous assistons à un effritement de la civilité dans le discours », ajoute-t-il, faisant référence à la politisation et à la polarisation croissantes des enjeux ESG parmi la population générale. « Si vous pensez que [ces enjeux] sont importants pour pour la non-politisation, alors nous devons nous impliquer. »

Gérer le capital humain pour accroître la valeur actionnariale

La valeur d’une entreprise se mesure par les employés qui la composent. Alors, comment les investisseurs et les entreprises peuvent-ils travailler ensemble pour gérer efficacement le personnel et créer plus de valeur pour les employés, la direction et les actionnaires? Le modérateur Olivier Gamache, président du Groupe Investissement responsable (GIR), a été rejoint par les panélistes Armelle de Vienne, associée principale, analyse ESG chez Rockefeller Capital Management, Valérie Cecchini, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille chez Mackenzie Investments, et Erica Coulombe, associée chez Millani, pour discuter des nombreuses formes de gestion du capital humain, notamment pratiques d’embauche, formation, le bien-être et la rétention des employés.

La discussion a porté sur le fait que la gestion du capital humain n’est pas un défi singulier, surtout si l’on considère les différences entre les industries et les régions. En raison de ces complexités, certaines entreprises ont du mal à créer une stratégie globale et à communiquer précisément les résultats. Cependant, la conclusion de la discussion était claire : il existe une corrélation entre une gestion efficace du capital humain et la performance financière.

Les femmes dans les postes de direction : comment les entreprises et les investisseurs peuvent-ils accélérer les progrès en matière d’égalité entre les sexes?

La diversité des sexes au niveau des conseils d’administration est au point mort au Canada et ailleurs. Il s’agit d’un enjeu ESG que les investisseurs et les entreprises sont en mesure de traiter très efficacement, améliorant ainsi le leadership et la diversité aux échelons les plus élevés de l’échelle de l’entreprise. Alors, comment pouvons-nous accélérer les progrès? Selon les panélistes Sherazad Adib, directrice principale de Catalyst, Tina Debos, consultante principale, diversité et inclusion chez Bell, Vicki Bakhshi, directrice principale, chef de la gouvernance et de l’investissement durable chez BMO GMA, et la modératrice Milla Craig, présidente et chef de la direction de Millani, les investisseurs ont plusieurs les outils à leur disposition, notamment :

  • l’introduction d’un nombre limite de mandats pour encourager le changement;
  • plus d’engagement des investisseurs pour encourager les objectifs de diversité au niveau de l’entreprise
  • la création de fonds communs de placement qui mettent l’accent sur la diversité des sexes
  • la mise à jour de la législation qui reflète le point de vue des investisseurs et des entreprises aujourd’hui
  • l’élargissement des qualifications pour les postes au conseil; et
  • une meilleure mesure et divulgation de la diversité et de l’inclusion.

L’alpha et le bêta de l’investissement ESG

Selon Thierry Roncalli, responsable de la recherche quantitative chez Amundi Asset Management, le moment est venu pour les investisseurs d’agir. Nous sommes confrontés à des enjeux mondiaux qui remettent en cause notre modèle économique, comme les changements climatiques, et bien que de nombreux investisseurs aient accueilli l’ESG dans leur stratégie d’investissement, d’autres restent hésitants. La question la plus courante pour les retardataires est peut-être la plus évidente : quel est le lien entre ESG et performance?

Roncalli suggère que les résultats sont mitigés. Jusqu’en 2014, les recherches ont montré que l’ESG pouvait nuire aux performances, mais les données plus récentes sont beaucoup plus positives, montrant une corrélation entre la valeur à long terme et les scores ESG positifs. Une partie du problème est que les scores ESG sont relatifs et non absolus. Par conséquent, lorsque vous les comparez à d’autres indicateurs, comme le score de crédit, ils sont moins cohérents.

Lorsque les investisseurs considèrent ces informations ESG supplémentaires, comme le risque extrafinancier et la gestion des risques à long terme, il existe un lien étroit entre l’ESG et la performance. Message de conclusion de Roncalli à un public de plusieurs centaines de professionnels de l’investissement : « Si nous évoluons collectivement, nous pouvons voir que nous sommes capables de déplacer le marché. »

Ceci est un résumé des sessions plénières de la Conférence de l’AIR 2019. Les diapositives de la conférence et plus d’informations sur certaines sessions sont disponibles ci-dessous :

La conférence de l’AIR 2020 se tiendra à Toronto du 8 au 9 juin. Inscrivez-vous ici pour des mises à jour sur l’inscription, les conférenciers et plus encore! Inscrivez-vous maintenant.

Avertissement
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article reflètent ceux des intervenants et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’endosse, ne recommande ni ne garantit aucune des affirmations des intervenants. Cet article est destiné à fournir des informations générales.

Quel est le principal obstacle dans l’adoption de l’IR? Probablement nous…

Il est tentant de regarder la rapide progression des solutions d’investissement responsable (IR) et de conclure que nous faisons tout ce qu’il faut.

Au Canada, les actifs IR enregistrent effectivement une nette augmentation (+33 % au cours des deux dernières années) et s’établissent aujourd’hui à 2 billions $. Les actifs des fonds communs de placement orientés sur l’IR progressent au même rythme et représentent aujourd’hui plus de 11 G$. De plus, il est quasiment certain que cette croissance se poursuivra au cours des deux prochaines années, selon un rythme modéré à soutenu. Ces excellentes nouvelles, ainsi que d’autres informations tout aussi encourageantes, ont été révélées par le dernier Rapport de tendances de l’investissement responsable publié par l’AIR.

Les praticiens IR que nous sommes peuvent donc se reposer et regarder la vague continuer de grossir. Cette attitude passive ne nous correspond pas vraiment et ne serait de toute façon pas dans notre intérêt. Tant mieux. Les principaux obstacles à une adoption plus large de l’IR persistent effectivement, malgré cette formidable croissance, et particulièrement la crainte d’un rendement inférieur. Tant que nous n’avons pas réglé ce problème, l’IR n’atteindra pas son plein potentiel.

Alors, comment faire pour passer à la vitesse supérieure?

Commençons par observer les différences entre les investisseurs institutionnels et les épargnants individuels dans l’adoption de l’IR. Le marché institutionnel, faisant vraisemblablement fi des préjugés sur le rendement des actifs IR, démontre une tendance extrêmement favorable qui surpasse clairement celle observée pour les investisseurs individuels. En effet, le Rapport de tendances de l’investissement responsable a conclu que les gestionnaires de régimes de retraite et d’autres fonds institutionnels privilégiaient l’IR pour les avantages procurés sur les plans de la maîtrise du risque, du rendement potentiel et du devoir fiduciaire de façon générale.

Sur le marché des particuliers, la progression paraît également soutenue, mais moins généralisée. Cependant, des questions résultent de la déconnexion apparente entre ces épargnants individuels et les conseillers, car ils ont clairement exprimé leur soutien envers les sociétés tenant compte des facteurs ESG dans l’exploitation de leurs activités et ont même déclaré qu’ils s’attendaient pleinement à ce que leur conseiller intègre ces aspects environnementaux sociaux et de gouvernance dans la gestion de leur portefeuille. Pourtant, selon Allianz Global Investors, seulement 14 % des conseillers présentent à leurs clients l’IR de façon proactive lorsqu’ils les rencontrent.

Les doutes habituels entourant les rendements, l’étendue de la gamme de solutions offertes et le prétendu manque d’intérêt de leurs clients – qui n’en parlent pas spontanément – expliqueraient cette réticence des conseillers à miser sur l’IR. Nous savons à quel point tout ceci est inexact. On dirait que toutes ces années où nous nous sommes creusé la tête pour remettre en cause ces idées reçues, en apportant des preuves claires et apparemment irréfutables, n’auraient servi à rien.

En réalité, leurs réticences pourraient avoir une autre cause, qui est de plus en plus souvent évoquée. Malgré le potentiel de l’investissement responsable pour le développement de leur activité, nombre de conseillers ont expliqué qu’ils n’abordaient pas cette question avec leurs clients, car ils ne savaient tout simplement pas comment faire. Comment est-ce possible? Probablement que nous (les fournisseurs et promoteurs de solutions IR) ne les aidons pas.

Tout dépend effectivement de la façon dont nous abordons ce sujet. Habituellement, nous positionnons l’IR par rapport à des valeurs, en expliquant qu’il s’agit « de la chose à faire », ou par rapport à des faits, en démontrant la supériorité de l’IR en matière d’investissement. Les deux approches risquent en réalité d’inhiber plutôt que de favoriser l’adoption.

Lorsque nous nous plaçons sur le plan des valeurs, nous demandons aux conseillers et aux investisseurs de croire à ce que nous croyons. C’est évidemment délicat. Comme tout le monde, ils ont déjà leurs propres croyances, souvent bien enracinées. Si celles-ci ne correspondent pas aux valeurs de l’IR, il y a peu de chances qu’ils changent d’opinion, du moins à court terme.

Lorsque nous nous plaçons sur le plan des faits, le risque de dissociation est encore plus élevé. La question du rendement des placements IR trouve un certain écho parmi les investisseurs institutionnels, mais la plupart des épargnants individuels demeurent persuadés que la catégorie procure une performance inférieure. Ils changeront difficilement d’avis, même si nous leur assénons toutes nos données. Les conseillers qui ont investi pour le compte de leurs clients avec succès (et c’est probablement le cas pour tous grâce au marché haussier dont nous avons bénéficié) ne seront en effet probablement pas très disposés à entendre qu’ils ont fait fausse route depuis le début.

Alors, que faire?

La solution à ce dilemme se trouve dans la façon dont nous structurons la conversation IR. Au lieu de rester sur le quoi ou le comment de l’IR, il vaudrait mieux amorcer la conversation visant les investisseurs en expliquant ce que la démarche peut effectivement leur apporter. Ainsi, on arrive en plein cœur du sujet : les besoins des investisseurs.

Une conversation centrée sur les besoins place les conseillers dans une position beaucoup plus favorable, pour l’IR également. Quel conseiller n’a, par exemple, jamais parlé à un investisseur du besoin de gérer le risque ou de dénicher de nouvelles opportunités de croissance? Il s’agit de besoins universels qui peuvent être comblés de différentes façons grâce aux solutions IR. D’autres besoins naissants peuvent de plus n’être satisfaits que par des solutions IR, comme celui d’avoir un impact positif au-delà du rendement procuré.

Structurer la conversation de manière à placer les besoins du client en priorité permet aussi au conseiller de démontrer une réelle valeur, un aspect non négligeable dans un monde post-MRCC2.

En définitive, le secret pour que l’IR réalise la percée que nous souhaitons tous consiste à réussir la connexion avec notre audience. Nous avons atteint un certain niveau de réussite en abordant l’IR comme nous l’avons fait jusqu’à présent. Est-ce suffisant pour que cette croissance se poursuive ou est-ce qu’un angle d’approche différent pourrait accélérer significativement l’adoption de l’IR?

En recentrant nos conversations sur l’éventail des besoins que les solutions IR peuvent structurellement combler, nous permettrons aux conseillers d’aborder beaucoup plus facilement la question et aurons bien plus de chances de dissiper les préjugés qui entravent une adoption plus généralisée de l’investissement responsable.

Clause de non-responsabilité
Les opinions exprimées aux présentes sont celles de l’auteur et pas nécessairement celles de Placements NEI.

Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.