Besoins et occasions : Ce que la COVID-19 a mis en lumière au sujet des infrastructures sociales

La pandémie mondiale a démontré que de nombreuses collectivités partout dans le monde ne disposent pas des installations nécessaires — comme des installations de soins de santé accessibles et des logements abordables — pour lutter efficacement contre les menaces comme la COVID-19.

Les installations de soins de santé et d’éducation, les logements sociaux et les édifices de services civiques dynamiques sont souvent la pierre angulaire des collectivités saines et résilientes. Ces structures à vocation sociale peuvent contribuer à la croissance économique et à la cohésion de la société tout en fournissant des services essentiels. Malheureusement, ces installations sont sous-financées dans bien des pays. Il est nécessaire de mettre en place de meilleures infrastructures sociales pour se préparer aux urgences mondiales futures.

Un financement public insuffisant

Les investissements publics dans les infrastructures sociales ont fortement chuté après la crise financière mondiale de 2008-2009, période où les politiques d’austérité ont étouffé les apports en capitaux, comme l’illustre la figure 1.

Impact mondial del’austérité sur les investissements publics dans les secteurs sociaux

Figure 1 : Dépenses sociales en % du PIB dans les pays de l’OCDE, variation annuelle ($ US)* (Entre 2009 et 2018)

Sources : Franklin Templeton, OCDE, Macrobond. En date de novembre 2020.
*Remarque : L’Australie n’a pas fourni les données de 2017-2018; le Japon n’a pas fourni les données de 2016-2018.

Un rapport de 2018 du Groupe de travail de haut niveau sur l’investissement dans les infrastructures sociales en Europe indique que le manque à gagner annuel dans ce secteur est d’au moins 142 milliards d’euros (167,7 milliards de dollars américains).

Les changements démographiques, notamment le vieillissement des populations, entraînent également des défis pour les infrastructures sociales. Selon les prévisions, en Europe, la proportion de personnes âgées de 65 ans ou plus devrait passer de 18,9 % en 2015 à 29 % en 2060. Au Japon, où 28 % de la population avait 65 ans ou plus en 2019, les lacunes sont considérables en matière d’investissement dans les infrastructures sociales. La Banque asiatique de développement a estimé, en 2016, que le Japon doit investir entre 10,3 et 13,5 billions de yens pour répondre aux besoins d’ici 2030 en matière de construction, de remise en état, de remplacement et d’exploitation des infrastructures sociales.

Au fur et à mesure que les pays sortent de la crise de la COVID-19, le manque d’investissements de la part des gouvernements dans les infrastructures sociales risque d’empirer. Les ratios dette/produit intérieur brut (PIB) des gouvernements partout dans le monde sont énormes. Le Fonds monétaire international signale que la dette gouvernementale brute des « pays riches » est passée de 6 000 milliards de dollars américains à 66 000 milliards de dollars américains à la fin de 2020 (soit de 105 % du PIB à 122 % du PIB). Dans les économies en développement, la Banque mondiale estime que la dette a atteint une valeur record de 55 000 milliards de dollars américains en 2018.

La nécessité d’obtenir du capital privé

Les manques à gagner en matière de dépenses publiques, conjugués à un besoin amplifié en période postpandémique, créent des occasions attrayantes pour les placements privés dans les infrastructures sociales. Heureusement, l’intérêt des investisseurs institutionnels envers les placements d’impact dans l’immobilier était en croissance avant la COVID-19. La plupart des investisseurs d’impact s’attendent à maintenir ou augmenter leurs engagements envers l’investissement d’impact, selon un sondage réalisé par le Global Impact Investing Network (GIIN). De plus, un sondage de 2020 mené par Preqin a démontré que 61 % des investisseurs s’attendent à ce que l’investissement d’impact devienne plus répandu d’ici les trois prochaines années. Comme 8 billions de dollars américains étaient gérés par des sociétés de capital privé en date de septembre 2019, les investisseurs privés ont amplement l’occasion de jouer un rôle de premier plan dans la foulée de la COVID-19.

Bien faire en faisant le bien

Les infrastructures sociales sont une occasion importante à l’échelle institutionnelle pour les investisseurs privés qui souhaitent que leurs portefeuilles apportent des avantages pour les sociétés et qui désirent obtenir un rendement financier concurrentiel. Selon notre expérience, les placements dans les infrastructures immobilières sociales offrent des rendements prévisibles et ont tendance à être moins exposés aux risques du marché et aux risques systémiques.

De plus, ces placements pourraient être moins corrélés avec les indices du marché en général et avec d’autres investissements dans l’immobilier. Cette corrélation moindre découle de la sécurité des revenus. Les services offerts par les locataires des infrastructures sociales sont souvent essentiels, ce qui les rend moins vulnérables à la volatilité des marchés. Par conséquent, ces placements dépendent moins des activités économiques quotidiennes qui se déroulent à proximité immédiate des infrastructures.

Cette caractéristique peut soutenir la certitude d’obtenir des revenus en période de bouleversements. Par exemple, immédiatement après le début de la pandémie, les évaluateurs immobiliers ont ajouté une clause sur l’incertitude à toutes leurs évaluations. Cette clause a fini par être retirée pour les secteurs immobiliers présentant des revenus stables, comme les infrastructures sociales, alors que les secteurs commerciaux plus traditionnels ont conservé ces règles d’exception en raison de l’incertitude accrue qui y est associée.

Aux États-Unis, la demande des investisseurs pour les commerces de détail traditionnels a considérablement diminué (voir la figure 2). À l’inverse, les actifs essentiels comme les installations de soins de santé et d’éducation ont relativement bien performé. Par exemple, à la fin de l’année 2020 en Europe, notre stratégie s’est soldée par un taux de perception de loyers de près de 100 % auprès des locataires de nos propriétés d’infrastructures sociales.

Les vents défavorables de la COVID-19 ont pesé sur le rendement de l’immobilier commercial de détail en 2020

Figure 2 : Rendements totaux annualisés de l’indice du National Council of Real Estate Investment Fiduciaries (NCREIF) par secteur ($ US)

Sources : Franklin Templeton, NCREIF, Macrobond. Les indices ne sont pas gérés, et il est impossible d’investir directement dans un indice. Ils ne tiennent pas compte des frais, dépenses ou frais de vente. Les rendements passés ne sont pas représentatifs ou garants des rendements futurs.

Le plus récent sondage annuel du GIIN auprès des investisseurs d’impact indique que le taux de rendement brut interne moyen des investissements d’impact réalisés en actifs réels (pas seulement en immobilier) est de 13 % dans les marchés développés et de 8 % dans les marchés émergents pour les investisseurs axés sur le taux de rendement du marché.

Selon ce même sondage, la répartition des placements dans les actifs réels a augmenté de 21 % entre 2015 et 20198. De plus, des données démontrent la résilience des infrastructures sociales par opposition à celle des actifs immobiliers commerciaux. Toujours du côté de l’Europe, si nous utilisons comme approximation les cours des actions des fiducies de placement immobilier (FPI)** pendant la période de volatilité très marquée des marchés entre janvier 2020 et juillet 2020, nous voyons, à la figure 3, que les secteurs des infrastructures sociales ont affiché une hausse, alors que les secteurs commerciaux traditionnels ont enregistré une baisse allant jusqu’à 50 %.

Les placements dans les infrastructures sociales ont fait preuve de résilience dans les vents défavorables de la pandémie

Figure 3 : FPI européennes : Un outil pour estimer le rendement des infrastructures sociales (Du 1er janvier au 30 juillet 2020)

Source : BNP Recherche. Les rendements passés ne sont pas représentatifs ou garants des rendements futurs.

Un brillant avenir

Investir dans les infrastructures sociales en mettant l’accent sur l’impact peut non seulement produire des rendements découlant des taux des marchés, mais aussi créer une résilience financière qui améliore les résultats financiers. En raison des fluctuations dans les autres secteurs pendant la pandémie, les investisseurs institutionnels auront probablement un intérêt accru envers l’immobilier à revenu pour lequel la capacité des locataires à payer le loyer présente une corrélation moindre avec l’activité économique. Selon la gravité des retombées économiques de la COVID-19, on pourrait observer une augmentation des occasions de vente et de cession-bail, dans un contexte où les municipalités à court d’argent cherchent à amasser des fonds en vendant les propriétés inscrites à leur bilan.

La pandémie a mis en lumière l’importance des infrastructures sociales résilientes et des collectivités durables; elle a également entraîné une demande accrue pour les capitaux axés sur l’impact. Les besoins en matière d’infrastructures sociales améliorées et suffisamment financées sont un phénomène international qui a désormais capté l’attention du monde entier.

** Les FPI sont des sociétés qui détiennent ou financent des immeubles à revenu d’une vaste gamme de secteurs de propriétés. Ces sociétés immobilières doivent répondre à un certain nombre d’exigences pour se qualifier à titre de FPI. La plupart des FPI sont inscrites aux grandes bourses et peuvent offrir plusieurs avantages aux investisseurs.
Clause de non-responsabilité de l’AIR
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Promouvoir l’inclusion des autochtones et la réconciliation sur les marchés financiers

La découverte de tombes anonymes dans d’anciens pensionnats à travers le Canada a une fois de plus mis en lumière l’horrible héritage du colonialisme et des pensionnats au Canada. Il est lamentable qu’il ait fallu la découverte de milliers d’enfants kidnappés pour attirer l’attention nationale sur une histoire de disparition et de perte si bien connue des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Mais nous y voilà, 25 ans après la fermeture du dernier pensionnat et 6 ans après que la Commission de vérité et réconciliation a publié son rapport final et ses appels à l’action.

Nos équipes de SHARE et de la National Aboriginal Trust Officers Association (NATOA), ainsi que de nombreuses autres à travers l’île de la Tortue, ont exprimé notre chagrin et notre solidarité avec les communautés autochtones et les familles des enfants perdus. Mais, au-delà de notre peine, nous savons que la réconciliation exige une action – une action de tous les niveaux et secteurs de la société, y compris, et peut-être surtout de ceux d’entre nous qui travaillent dans le monde de l’investissement responsable.

La NATOA et SHARE se sont réunis en 2016 et ont formé la Reconciliation and Responsible Investment Initiative (RRII) en tant que lieu d’action collective des investisseurs. RRII est un endroit où les investisseurs autochtones et non autochtones sont soutenus dans l’utilisation de leurs voix et de leur capital pour défendre les droits autochtones, promouvoir des résultats économiques positifs pour les peuples autochtones et centrer les perspectives autochtones dans la prise de décisions d’investissement.

Depuis son lancement, la RRII a mené des recherches sur l’alignement du monde des affaires canadien avec l’Appel à l’action 92, visant les entreprises au Canada. Nous avons élaboré des ressources pour les investisseurs non autochtones sur l’avancement de la réconciliation dans l’ensemble de leurs portefeuilles. Nous avons également travaillé avec des fiducies autochtones pour les aider à harmoniser leurs politiques d’investissement avec leurs valeurs et leurs aspirations de manière à mettre à profit les protocoles d’intendance et les traditions qui ont soutenu les communautés autochtones pendant des générations.

Sur la base de ces travaux antérieurs, en 2020, nous avons tourné notre attention pour mieux comprendre le rôle que les gestionnaires d’actifs pourraient jouer pour faire avancer la réconciliation. Nous savions que les gestionnaires d’actifs avaient le potentiel d’être des alliés importants en tant qu’employeurs, acteurs économiques, actionnaires et, pour ceux qui ont des clients autochtones, gardiens de la richesse autochtone. Mais que faisaient déjà les gestionnaires d’actifs et où échouaient-ils?

Nous avons trouvé des exemples tangibles de leadership qui, nous l’espérons, seront reproduits, ainsi que de nombreuses occasions pour les gestionnaires de placements de relever la barre en faisant progresser la réconciliation dans les politiques et les pratiques de leurs organisations.

Par exemple, certaines entreprises prennent des mesures importantes pour créer des possibilités d’emploi et de formation pour le personnel autochtone actuel et potentiel. Près de la moitié des sociétés de gestion de placements interrogées avaient mis en place des politiques visant à accroître à la fois le nombre d’employés autochtones potentiels et l’offre d’emplois pour les Autochtones au sein de leur entreprise. Une pratique remarquable est la création de bourses d’études pour les étudiants autochtones. Une autre est la mise de côté de places spécifiques pour les diplômés autochtones dans les programmes de stages.

Environ la moitié des entreprises interrogées ont déclaré avoir des programmes de formation à l’intention de la direction et du personnel sur l’histoire des peuples autochtones. Il s’agit à la fois d’un strict minimum et d’un élément essentiel des Appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation. Nous espérons que les sociétés de gestion d’actifs à travers le pays accorderont la priorité à l’éducation des gestionnaires et du personnel sur les droits et l’histoire des Autochtones.

Une pratique d’intendance de premier plan qui a été identifiée était les efforts d’une entreprise pour travailler avec ses sociétés de portefeuille pour soutenir les partenariats en capital et autres relations de partage des bénéfices avec les communautés autochtones. Le même cabinet a également noté qu’il avait exhorté les gouvernements à adopter les principes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), y compris le droit des peuples autochtones au consentement libre, préalable et éclairé.

En plus de ces exemples pratiques, d’autres possibilités de faire progresser la réconciliation sont identifiées dans le rapport.

Par exemple, nous avons été particulièrement inspirés par les efforts des grandes caisses de retraite en Australie. Plusieurs ont développé des Plans d’action de réconciliation qui vont au-delà du simple fait de parler de réconciliation et de définir des responsabilités, des échéanciers et des objectifs précis. Imaginez si certains des plus grands régimes de retraite du secteur public au Canada établissaient leurs propres plans d’action de réconciliation. Les effets positifs sur l’inclusion des Autochtones et la croissance de l’économie autochtone seraient importants.

La priorité accordée à l’approvisionnement auprès d’entreprises autochtones est une autre mesure tangible que les sociétés de gestion de placements peuvent utiliser pour faire progresser la réconciliation. Des organisations autochtones de premier plan, telles que le Conseil canadien pour le commerce autochtone, demandent au gouvernement et à l’industrie d’établir des objectifs d’approvisionnement auprès des entreprises autochtones comme une étape puissante et pratique pour soutenir le développement économique autochtone.

Enfin, les sociétés de gestion de placements sont bien placées pour donner de la crédibilité à l’inclusion de la réconciliation et de la reconnaissance des droits autochtones en tant qu’aspect central de la bonne gouvernance d’entreprise. Intégrer une référence explicite à la DNUDPA dans les principes d’investissement responsable et veiller à ce que les directives relatives à la reconnaissance des droits autochtones dans les lignes directrices sur le vote par procuration soient des mesures concrètes que les gestionnaires de placements peuvent prendre.

Lorsque les grands gestionnaires d’actifs soutiennent les efforts visant à harmoniser les pratiques de l’entreprise avec la réconciliation, les résultats peuvent être importants. Par exemple, en mai, 98 % des actionnaires ont voté en faveur d’une résolution sur l’inclusion et la réconciliation des Autochtones au Groupe TMX Ltée. Par l’entremise de la RRII, SHARE et NATOA continueront de tirer parti de cette victoire alors que nous cherchons à faire en sorte que les objectifs de réconciliation soient inclus dans les pratiques d’équité, de diversité et d’inclusion des sociétés sur les marchés financiers canadiens. Nous espérons que les sociétés de gestion de placements continueront d’appuyer ces efforts avec d’autres sociétés de leur portefeuille.

Dans notre sondage auprès des gestionnaires d’actifs canadiens, nous avons été encouragés d’entendre un répondant affirmer clairement que la réconciliation économique profite à toutes les parties concernées et que l’industrie de la gestion des placements a beaucoup à gagner des enseignements autochtones et de l’approche holistique que les valeurs autochtones apportent au processus d’investissement.

Nous ne pouvions pas être plus d’accord. Le travail de la RRII n’est pas inspiré par la charité. Il n’est pas fondé sur l’idée fausse de l’alliance comme étant une rue à sens unique. Le partenariat entre SHARE et la NATOA reconnaît que notre avenir est un avenir collectif où nos succès et nos échecs sont profondément interconnectés. Et dans cet esprit de réciprocité, nous continuerons à travailler ensemble à amener des changements.

Nous espérons que davantage de personnes et d’organisations de l’écosystème de l’investissement responsable se joindront à nous dans ce parcours menant de la sensibilisation à l’action.

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Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Au cas où vous l’auriez manquée : Conférence virtuelle de l’AIR 2021

Merci à tous ceux qui ont assisté à la Conférence virtuelle de l’AIR 2021, ainsi qu’à nos partenaires, commanditaires et membres qui ont contribué au succès de la conférence ! La conférence a eu lieu du 8 au 11 juin 2021 et a accueilli plus de 1 200 participants virtuels, ce qui en fait notre plus grande conférence à ce jour.

La conférence à couvert des sujets de pointe et émergents en ESG et en finance durable avec des experts nationaux et internationaux. L’agenda a été conçu pour aider les professionnels de l’investissement à se tenir au courant des problèmes et des tendances rapides et en constante évolution dans le domaine.

Si vous avez manqué la conférence ou si vous souhaitez revoir certains des points clés à retenir, vous pouvez lire nos résumés de session ci-dessous. Chaque résumé couvre les sujets clés et les points à retenir des principales sessions de la conférence.

Jour d’ouverture

  • Table ronde des chefs de la direction : Leadership et gouvernance pour un Canada durable et inclusif – Lire le résumé
  • Discours liminaire : Mark Carney  – Lire le résumé

Journée zéro net

  • L’entreprise net zéro : Stratégies et pratiques permettant aux entreprises d’aligner leurs opérations sur l’objectif net zéro – Lire le résumé
  • Le portefeuille net zéro : stratégies et pratiques permettant aux entreprises d’aligner leurs portefeuilles sur l’objectif net zéro – Lire le résumé

Journée de l’intendance

  • L’essor de l’intendance des investisseurs : une perspective mondiale – Lire le résumé
  • Masterclass : Études de cas sur l’intendance des investisseurs canadiens – Lire le résumé

Journée Impact

  • Atteindre les ODD d’ici 2030 : Pratiques de pointe pour la mesure de l’impact – Lire le résumé
  • L’investissement d’impact sur les marchés publics : évaluation de l’intentionnalité et de la mesurabilité – Lire le résumé

Journée de l’investisseur de détail

  • ESG et engagement des clients à l’ère de la pandémie – Lire le résumé
  • Écoblanchiment : répondre aux préoccupations des clients de détail – Lire le résumé

Pour plus d’informations sur les événements à venir de l’AIR Canada, veuillez vous inscrire à notre infolettre ici.

Trouver des solutions de développement durable – une occasion à la fois

Au cours de la dernière décennie, les placements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ont connu une croissance rapide. Dans l’ensemble, ce fut une année impressionnante pour les fonds d’investissement durables : en 2020, trois fonds sur quatre ont surpassé la moyenne de leur catégorie Morningstar, et un bien plus grand nombre (42 %) se sont classés dans le premier quart que dans le dernier (6 %).

La pandémie de COVID-19 a mis en lumière le lien inextricable entre le développement durable et les entreprises en croissance de grande qualité qui peuvent contrer les perturbations sur les marchés. En fait, en cherchant de façon proactive des entreprises qui relèvent des défis en matière de développement durable dans le monde, nous créons des occasions : ce sont ces entreprises qui profiteront de facteurs de croissance structurelle favorables à long terme et d’une hausse du rendement. Qu’il s’agisse de l’énergie renouvelable, des changements climatiques, de l’urbanisation ou de la gestion de la chaîne d’approvisionnement, le développement durable s’étend à une multitude de grands thèmes (certains plus évidents que d’autres), et détenir ces placements signifie positionner les portefeuilles pour une croissance future.

Repérer les agitateurs du statu quo

À BMO Gestion mondiale d’actifs, nous commençons par définir les défis en matière de développement durable, et nous utilisons les objectifs de développement durable des Nations Unies comme guide qualitatif pour trouver des entreprises dont les solutions y sont activement harmonisées. Il s’agit de voir au-delà de leurs normes de conduite et des facteurs ESG dont ils tiennent compte. Comment leurs produits et services contribuent-ils à un monde plus durable? Ensuite, nous évaluons si nous pouvons lier les revenus actuels ou futurs de l’entreprise à ce thème et s’il est possible de réduire les coûts. Par exemple, une entreprise peut-elle utiliser moins d’eau ou de carburant et ainsi améliorer son empreinte environnementale? Si la réponse à l’une ou l’autre de ces questions est « oui », nous savons, à moyen et à long terme, qu’il existe un parcours direct lié aux facteurs ESG pour accroître les revenus et améliorer les activités, ce qui se traduit par des bénéfices par action plus élevés.

Notre approche consiste à reconnaître pleinement les risques et à repérer, au moyen d’une analyse rigoureuse, les pionniers qui sont capables d’agir comme acteurs de changement, les entreprises qui exploitent la propriété intellectuelle, la technologie, les compétences, l’envergure et le savoir-faire pour relever ces défis en matière de développement durable et créer de la valeur à long terme en même temps. Nous sommes à la recherche d’entreprises dotées de solides avantages concurrentiels, qui sont dirigées par des équipes de direction visionnaires qui se demandent à quoi ressemblera l’avenir et comment positionner leur entreprise pour en tirer parti.

Adopter le changement : de l’énergie renouvelable au logement abordable

Énergie renouvelable

Pensez à Brookfield Renewable Partners (BEP), un leader mondial de l’énergie renouvelable qui accélère la décarbonisation à l’échelle mondiale et qui présente un profil de croissance intéressant dans un secteur qui bénéficie d’une longue période d’expansion. La structure de coûts concurrentielle, le soutien pour les questions réglementaires et les cibles d’émissions de carbone des entreprises stimulent l’investissement – et l’innovation – dans l’énergie renouvelable. En Europe et en Amérique du Nord seulement, 45 % de l’électricité provient aujourd’hui du charbon ou du gaz, et si cette capacité diminue de moitié en 10 ans, cela équivaut à 500 milliards de dollars de nouveaux investissements requis. L’entreprise est par conséquent sur la voie de la prospérité : actuellement, les 57 térawattheures qu’elle produit annuellement permet d’éviter 27 millions de tonnes métriques de CO2 par année, soit l’équivalent des émissions de dioxyde de carbone de Londres sur un an. Les perspectives sont similaires pour ses projets de développement, et BEP a la taille, l’envergure, le capital et l’expertise opérationnelle nécessaires pour mettre en œuvre ses plans de croissance.

Chaîne d’approvisionnement

L’écologisation de la chaîne d’approvisionnement est une autre priorité. L’année 2020 a été marquée par des changements radicaux dans les habitudes d’achat et de consommation des consommateurs. Les mesures de confinement ont entraîné une utilisation parabolique du commerce électronique, ce qui a fait progresser l’adoption de ce type de commerce dans le secteur de plusieurs années – les produits sont livrés à un plus grand nombre de destinations et à une fréquence plus élevée que jamais. La logistique a aussi augmenté, et un nombre croissant d’entreprises cherchent maintenant à rationaliser leur chaîne d’approvisionnement, de l’efficacité du parc automobile aux coûts du carburant en passant par les émissions de carbone. Comment les entreprises peuvent-elles à la fois réduire leur impact environnemental et accroître leur rentabilité?

Descartes Systems est une entreprise qui a la solution entre les mains : elle fournit un logiciel pour la gestion de la logistique à l’échelle mondiale et de la chaîne d’approvisionnement qui aide un large éventail de clients, notamment American Airlines, Fedex et CVS Pharmacy. Le logiciel de Descartes Systems est utilisé pour optimiser les itinéraires et s’assurer que les camions et les avions sont remplis au maximum de leur capacité, ce qui réduit la consommation de carburant et le nombre de déplacements. Des milliers de camions sont retirés de la route chaque année grâce au logiciel de Descartes Systems. Par exemple, un client, Home Depot, a réduit son parc automobile de 10 % en 2019. Voilà l’exemple parfait d’une entreprise qui déploie une technologie novatrice pour aider les autres à adopter des pratiques plus vertes, tout en contribuant à ses propres résultats.

Transport

Un autre exemple est le CN, la plus grande entreprise de chemin de fer au Canada, qui a de solides antécédents en matière de création de valeur pour les actionnaires et de réduction de l’empreinte carbone. Les chemins de fer sont de quatre à cinq fois plus économes en carburant que les camions pour le transport de marchandises sur de longues distances : un train peut remplacer 300 camions sur la route et transporter une tonne de marchandises sur 220 kilomètres en utilisant un litre de carburant. De plus, c’est encore tôt, mais l’entreprise est également bien positionnée pour un changement d’approche vers l’hydrogène. Une fois cette technologie développée, les chemins de fer seront l’un des plus grands bénéficiaires de cette transformation.

Immobilier

Nombreux sont ceux qui ne se rendent pas compte que le secteur de l’immobilier est aussi un important émetteur de carbone et qu’il s’agit d’un service des plus essentiels, car tout le monde doit se loger. De plus, en raison de la pandémie, beaucoup de gens travaillent à domicile et font l’école à la maison. Ce qui fait que l’habitation est une occasion de développement durable, en tant que secteur soutenu par des facteurs structurels positifs comme la croissance démographique à long terme, la hausse des prix des maisons et le resserrement de l’offre. Dans notre portefeuille, nous investissons dans quelques entreprises qui cherchent à relever ces défis, y compris Canadian Apartment REIT, l’un des plus importants propriétaires de logements multifamiliaux au pays, qui offre des logements locatifs de qualité à prix raisonnable dans des marchés coûteux à forte croissance. L’entreprise a procédé à des mises à niveau continues de ses immeubles afin de réduire au minimum sa consommation de ressources et de réduire ses frais d’exploitation, tout en continuant à stimuler sa croissance grâce à des acquisitions relutives.

Tricon Residential, dont le portefeuille est en grande partie basé aux États-Unis, occupe une place importante dans le marché des maisons unifamiliales et veille à ce que les nouveaux projets et les projets futurs soient construits conformément aux normes LEEDMD.

Ces deux entreprises, qui ont une longue tradition de création de valeur, se sont également engagées à soutenir les résidents qui ont été touchés négativement par la pandémie au moyen de programmes de prestations de compassion et de programmes de paiements de loyer.

S’il y a une chose que 2020 nous a apprise, c’est que maintenir le statu quo est de toute évidence contraire au développement durable – du point de vue de la santé, du point de l’environnement et du point de vue social – et que nous sommes capables de changer, en même temps que les entreprises et les particuliers qui s’adaptent à une nouvelle normalité suivant l’évolution de la pandémie. En tant que gestionnaires d’actifs, nous avons comme tâche d’interagir activement avec les entreprises afin de savoir si la résolution des problèmes en matière de développement durable fait réellement partie de leur ADN et comment elles saisissent l’occasion de contribuer à créer un avenir meilleur pour le monde – et leurs investisseurs.

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Cette communication est fournie à titre informatif seulement. L’information qui s’y trouve ne constitue pas une source de conseils fiscaux, juridiques ou de placement et ne doit pas être considérée comme telle. Les placements doivent être évalués en fonction des objectifs de chaque investisseur. Il est préférable, en toute circonstance, d’obtenir l’avis de professionnels. BMO Gestion mondiale d’actifs est une marque de commerce qui englobe BMO Gestion d’actifs inc., BMO Investissements Inc., BMO Asset Management Corp., BMO Asset Management Limited et les sociétés de gestion de placements spécialisées de BMO.
MD/MC Marque de commerce déposée/marque de commerce de la Banque de Montréal, utilisée sous licence.
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Intégrer l’ESG dans le paysage de la protéine alternative

Le moteur de croissance de l’alimentation du 21e siècle

Le secteur des protéines alternatives représente actuellement environ 1 % du marché des protéines, mais devrait grignoter 60 % de la part totale du marché de la viande d’ici 2040.

Cette croissance est motivée par l’insécurité nutritionnelle, les risques sanitaires et climatiques et l’évolution des demandes des consommateurs. Les arguments environnementaux pour les protéines alternatives en tant que solution durable à la demande croissante en protéines sont convaincants. Le bétail représente 14,5 % des émissions mondiales de GES, mais Beyond Meat affirme que son hamburger génère 90 % moins d’émissions que son équivalent bœuf.

Trois technologies orientent l’avenir des protéines : les protéines végétales remplacent les protéines animales par des espèces végétales, la fermentation utilise des micro-organismes pour produire des protéines végétales et la viande de culture utilise des cellules souches pour créer des protéines animales cultivées en laboratoire.

Source: https://www.fairr.org/sustainable-proteins/food-tech-spotlight/building-esg-into-the-alternative-protein-terrain/

Les protéines alternatives se positionnent comme le moteur de croissance durable de l’industrie alimentaire du 21e siècle. Selon l’analyse de FAIRR, plus de 3,1 milliards de dollars ont été investis dans la culture végétale et cellulaire en 2020.

Source: https://www.fairr.org/sustainable-proteins/food-tech-spotlight/building-esg-into-the-alternative-protein-terrain/

Ce positionnement correspond à l’intérêt croissant des investisseurs pour la normalisation de l’analyse des risques ESG dans tous les secteurs. Pour les protéines alternatives, cette standardisation est compliquée par la diversité des technologies et des types d’entreprises sur le marché (startups, entreprises multinationales de viande et sociétés cotées en bourse).

Source: https://www.fairr.org/sustainable-proteins/food-tech-spotlight/building-esg-into-the-alternative-protein-terrain/

FAIRR bâtit un cadre ESG standardisé pour aider les investisseurs à naviguer dans ce paysage. Les protéines alternatives peuvent et doivent jouer un rôle dans l’atténuation des impacts environnementaux de la demande mondiale croissante de protéines. Mais avec la croissance vient la question inévitable : quels défis ESG les entreprises de protéines alternatives sont-elles confrontées?

Source: https://www.fairr.org/sustainable-proteins/food-tech-spotlight/building-esg-into-the-alternative-protein-terrain/

Risques ESG matériels pour les protéines alternatives

1. Émissions

Les cultures sont susceptibles d’être le principal moteur des émissions de GES de la chaîne de valeur pour les entreprises végétales. En ce qui concerne la technologie cellulaire, les émissions seront les plus élevées dans les installations de traitement. Des études spéculent que la viande cellulaire pourrait avoir, à l’échelle industrielle, des émissions climatiques comparables à celles de la production de porc ou de volaille.[1, 2] La conclusion de contrats avec des fournisseurs d’énergie renouvelable est essentielle pour atténuer les risques climatiques.

2. Approvisionnement

Un risque majeur pour les entreprises végétales est la monoculture, dans laquelle les mêmes espèces sont cultivées chaque année, entraînant une dégradation des sols et une perte de biodiversité. À mesure que les entreprises se développent, elles devraient intégrer des pratiques agricoles régénératrices. Ici, les gagnants naturels utiliseront des légumineuses et des lentilles comme ingrédients, qui soutiennent la séquestration du carbone.

3. Économie circulaire

Les entreprises innovantes ont la possibilité d’accroître la contribution de l’industrie alimentaire à l’économie circulaire. Par exemple, pour éliminer les déchets, Impossible Foods pilote un système d’osmose inverse, réutilisant les eaux usées provenant de sa fabrication d’hème. Oatly est leader sur les emballages de marque circulaire avec des emballages durables fabriqués à partir de matériaux renouvelables de canne à sucre.

4. Travail

La main-d’œuvre agricole présente des risques matériels avec des problèmes de sécurité liés à la production agricole, de l’exposition à des pesticides toxiques à l’utilisation intensive de main-d’œuvre migrante. Des problèmes de structure du travail pourraient résulter du déplacement de travailleurs dans les industries de la viande à forte intensité de carbone si la viande de culture cellulaire devient commercialisée.

5. Sécurité des aliments

Étant donné que les protéines alternatives utilisent de nouvelles technologies et de nouveaux ingrédients, le risque de scandale et de litige est élevé : la FDA est actuellement confrontée à un litige concernant son approbation de la léghémoglobine de soja d’Impossible Foods, l’hème.[7] La collaboration avec les régulateurs, une sécurité rigoureuse des aliments et la transparence des consommateurs sont essentielles pour apaiser les inquiétudes et renforcer la résilience.

6. Nutrition

Le développement nutritionnel est une composante essentielle de l’avantage concurrentiel compte tenu des préoccupations des consommateurs concernant les produits transformés à base de plantes, qui peuvent être riches en sodium et en graisses saturées. Les entreprises doivent faire attention aux allégations de santé non fondées et améliorer constamment la composition nutritionnelle des produits. Par exemple, Beyond Meat lance deux hamburgers avec de meilleurs profils nutritionnels en 2021.

7. Gouvernance

Les problèmes de gouvernance traditionnels sont importants même pour les perturbateurs alimentaires comme les entreprises de protéines alternatives. Beyond Meat a déjà minimisé les conflits d’intérêts. Les entreprises devraient procéder à des évaluations de l’importance relative et adopter une surveillance au niveau du conseil d’administration sur les questions de durabilité.

Naviguer sur la nouvelle frontière alimentaire

Pour naviguer dans ce secteur en constante évolution, les investisseurs doivent adopter une optique ESG. L’intégration précoce des risques ESG permet aux investisseurs d’éviter les pièges des protéines conventionnelles. Les questions clés à prioriser sont :

  • Ont-ils divulgué les émissions de Niveau 1, 2 et 3 et fixé des objectifs pour les réduire?
  • Y a-t-il une visibilité sur les types et les origines des cultures?
  • L’approvisionnement durable est-il intégré dans les contrats d’approvisionnement?
  • Quelles sont les mesures de sécurité alimentaire adoptées par la société?
  • L’entreprise répond-elle aux préoccupations nutritionnelles?
  • A-t-elle effectué une évaluation de l’importance relative accessible au public?

Sources:

[1] Warner, R.D. (2019). Review: Analysis of the process and drivers for cellular meat production. animal, [en ligne] pp.1–18. Disponible sur : https://www.cambridge.org/core/journals/animal/article/review-analysis-of-the-process-and-drivers-for-cellular-meat-production/44A1650E41518B5D42CEA5D68EC32F36

[2] Odegard, I. (2021). LCA of cultivated meat. Future projections for different scenarios. [en ligne] CE Delft. Disponible sur : https://www.cedelft.eu/en/publications/2610/lca-of-cultivated-meat-future-projections-for-different-scenarios.llular-meat-production/44A1650E41518B5D42CEA5D68EC32F36.

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Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Pour maximiser votre exposition à la transition énergétique, pensez thématique

Les propriétaires d’actifs connaissent et comprennent depuis des années les risques associés au changement climatique – la menace qu’il représente pour les entreprises, les pays et les gens. Et ils ne sont pas restés les bras croisés. Nous avons assisté à la signature des Principes des Nations Unies pour l’investissement responsable par de nombreux propriétaires et gestionnaires d’actifs et à un désinvestissement à grande échelle des combustibles fossiles par des particuliers et des institutions représentant plus de 14 billions de dollars américains.1

Mais si les signatures et le désinvestissement peuvent aider, ils n’alimenteront pas l’avenir. Sur la route qui nous attend, il y a un pas de géant économique et sociétal entre les anciennes méthodes de production et de consommation d’énergie et une nouvelle économie énergétique durable, efficace et qui ne ressemble en rien à ce qui est en place aujourd’hui.

Surnommé la « grande transition énergétique », ce saut de l’ancien au nouveau se produit maintenant et il est motivé par des thèmes puissants qui changent fondamentalement la façon dont nous produisons et consommons de l’énergie.

Cette transition est alimentée par un ensemble important et croissant d’industries, de secteurs et d’entreprises qui font et fabriquent ce qui est nécessaire pour soutenir la transformation. Nous pensons que cela représente une occasion sans précédent pour les propriétaires d’actifs d’investir dès le début et d’apporter une contribution significative à un avenir durable. Mais être exposé à ces occasions peut être un défi, surtout si les propriétaires d’actifs adoptent une approche d’investissement trop étroite.

Les gestionnaires environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ont enregistré d’énormes afflux en 2020, même au milieu de la pandémie de COVID-19. En apparence du moins, une approche intégrée ESG semble cocher toutes les bonnes cases pour les propriétaires d’actifs lorsqu’il s’agit d’investir de manière durable. Lorsque nous l’examinons en profondeur, cependant, certaines limites deviennent évidentes.

Une comparaison côte à côte de l’exposition sectorielle dans les indices MSCI et MSCI ESG (principalement axé sur les entreprises ayant des comportements ESG positifs) montre que les deux se distinguent à peine l’un de l’autre (Graphique 1).

Figure 1 : Exposition du secteur – MSCI World par rapport à MSCI World ESG

Comparez cela à l’exposition sectorielle de notre Fonds d’actions environnementales mondiales Mackenzie et de FTSE Environmental Opportunities – où les industries et les services publics sont en tête, deux secteurs dans lesquels les entreprises font réellement le travail nécessaire pour passer à de nouvelles formes d’énergie (Figure 2).

Figure 2 : Exposition du secteur – MSCI World par rapport à FTSE EO par rapport au Fonds d’actions mondiales de l’environnement Mackenzie

Se concentrer uniquement sur les stratégies intégrées ESG peut limiter le potentiel des investisseurs à bénéficier de la croissance qui va accompagner la transition énergétique. D’autre part, nous pensons que les entreprises qui font les « choses » pour l’économie durable et à faible émission de carbone représentent une opportunité énorme pour les investisseurs, à condition qu’ils commencent à chercher au bon endroit.

Les stratégies thématiques environnementales identifient les industries et les entreprises en fonction des thèmes stimulant le changement climatique ainsi que les solutions pour faciliter le passage des anciennes aux nouvelles formes d’énergie. Ces opportunités tournent dans une large mesure autour de la façon dont nous créons et utilisons l’énergie – et elles sont vastes.

Aujourd’hui, le monde consomme environ 14 milliards de tonnes d’équivalent pétrole (160 000 TWh) en énergie chaque année pour alimenter notre économie mondiale de 88 000 billions de dollars.2 Une proportion étonnante de 84 % de cette énergie provient de combustibles fossiles.3 De plus, une grande partie de notre infrastructure électrique actuelle dépassera sa durée de vie opérationnelle et devra être remplacée, à un moment où la demande mondiale d’électricité augmente de 2,8 % par an.4

Bon nombre des solutions à ce problème se trouvent juste devant nous. Depuis 2012, l’énergie solaire et éolienne gagne des parts de marché. Et, bien que celles-ci représentent respectivement environ deux à trois pour cent et de cinq à six pour cent de la production mondiale actuelle, le coût de construction de nouvelles centrales représente la moitié de celui de la construction de nouvelles centrales au gaz ou au charbon.5 L’année dernière seulement, 90 % des nouveaux investissements dans la production d’électricité ont été consacrés aux énergies renouvelables.6

Mais ce n’est toujours pas assez. En 2009, l’International Energy Agency (IEA) avait prédit que le monde aurait besoin de 37 billions de dollars en investissements d’ici 2030 pour stabiliser les émissions de gaz à effet de serre à des niveaux durables et éviter les pires changements climatiques.7 Selon la propre analyse de l’OCDE et de l’équipe de Mackenzie Greenchip, des investissements annuels de l’ordre de 2,5 billions de dollars sont nécessaires pour atteindre ses objectifs en matière de changement climatique. Cependant, au cours de chacune des quatre dernières années, l’investissement n’a été que d’environ 800 milliards de dollars, laissant un écart de 1,7 billion de dollars.8

Pour comprendre où la grande transition énergétique a déjà un impact profond, il suffit de regarder comment certains grands secteurs évoluent et les investissements qui seront nécessaires dans les années à venir :

  • Transport : Les voitures et les bus seront de plus en plus alimentés à l’électricité.
  • Construction : Les ampoules DEL remplacent les ampoules incandescentes et fluorescentes tandis que les chaudières au gaz et au mazout sont remplacées par des thermopompes électrifiées optimisées avec des logiciels informatisés de gestion énergétique des bâtiments.
  • Fabrication : Des firmes d’ingénierie spécialisées redessinent les usines, remplaçant les anciens ventilateurs, emboutisseurs, bandes transporteuses par des moteurs à vitesse variable, des semi-conducteurs de gestion de l’énergie et des systèmes informatiques.
  • Agriculture : Les nouvelles technologies de précision changeront la façon dont nous fertilisons et irriguons l’agriculture.

Il convient également de noter que, si les stratégies thématiques offrent une exposition à certains grands noms comme Siemens, Hitachi ou Johnson Controls, la grande majorité des participations sont des entreprises qui ne sont probablement pas familières à la plupart des gens. Au lieu de cela, les investisseurs thématiques peuvent exploiter une opportunité qui comprend les fabricants d’infrastructures électriques et les entreprises qui produisent et vendent l’équipement nécessaire pour rendre l’économie plus résiliente pour l’avenir. Bien qu’elles ne soient pas de grandes marques, ces entreprises ont des produits et des services indispensables.

Compte tenu de l’éventail des opportunités, nous pensons que les propriétaires d’actifs ne peuvent pas être suffisamment exposés à cette transition par le biais de stratégies intégrées ESG typiques. Ils doivent également envisager d’affecter à des investissements plus directement impliqués dans la grande transition énergétique et dans une optique thématique environnementale. L’ESG doit être considéré comme un outil dans la boîte -mais ce n’est probablement pas la solution complète. Une approche thématique peut aider les investisseurs à se concentrer sur les thèmes qui comptent.

Le saut énergétique a créé une myriade de nouvelles façons de penser et de lutter contre le changement climatique – et c’est vraiment la voie à suivre pour un avenir durable.

Sources :

[1] Source : Go Fossil Free

[2] BP Statistical Review of World Energy 2020 & Our World in Data, 2019

[3] BP Statistical Review of World Energy 2020 & IEA, avril 2020

[4] Global Energy Statistical Yearbook 2020

[5] Lazard Levelized Cost of Energy Analysis 2020

[6] Tech Crunch November 2020 & Renewable energy defies Covid-19 to hit record growth in 2020, The Guardian, novembre 2020

[7] “World needs $48 trillion in investment to meet its energy needs to 2035.”, International Energy Agency, 2014.

[8] Private Finance for Sustainable Development. Remarks by Angela Gurria, OECD, 29 janvier 2020.

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Pourquoi les données sur les changements climatiques sont indispensables à la construction de portefeuilles

Les changements climatiques et les efforts déployés pour en atténuer les effets auront des conséquences économiques majeures non seulement à très long terme, mais aussi d’ici les cinq prochaines années. Pourtant, la plupart des projections économiques ou des prévisions de rendement à long terme ne tiennent aucun compte de ce phénomène. De nombreux investisseurs se fondent sur des scénarios irréalistes pour déterminer la répartition de l’actif.

Comme les changements climatiques sont indéniables, les deux scénarios qu’il faudrait comparer, selon nous, sont d’une part celui d’une transition vers une économie à faibles émissions de carbone et, d’autre part, celui du statu quo, sans mesures d’atténuation des changements climatiques. Cette comparaison est le contre-pied de l’opinion largement répandue selon laquelle la lutte contre les changements climatiques aura un coût net pour l’économie. Au contraire, cette lutte devrait entraîner d’importantes améliorations par rapport au scénario du statu quo.

Notre scénario de base table sur une transition « verte » ordonnée, conforme aux recommandations du FMI, qui comprend des subventions pour l’énergie renouvelable. Sans ces mesures, nous estimons que les dommages physiques et les autres dommages occasionnés par les changements climatiques pourraient se traduire par une perte cumulative mondiale de près de 25 % de la production économique au cours des deux prochaines décennies1. La transition vers un monde plus durable commence à peine, mais elle représente une occasion de placement historique.

Un cadre pour intégrer les changements climatiques

Pourquoi les aspects des changements climatiques sont-ils rarement pris en considération? Parce que c’est très difficile de le faire. Personne ne sait encore à quoi ressemblera un monde à faibles émissions de carbone. De plus, les projections relatives aux changements climatiques sont très incertaines, en raison de la complexité de la modélisation de la dynamique et des nombreux rapports de dépendance entre le climat et les émissions de carbone, les variables économiques et les mesures d’atténuation. Mais la complexité de la modélisation n’est pas une excuse pour écarter d’emblée le dérèglement climatique.

Le BlackRock Investment Institute a récemment mis à jour ses hypothèses relatives aux marchés des capitaux – c’est-à-dire les estimations des rendements à long terme pour les différentes catégories d’actif – afin de tenir compte des effets des changements climatiques. Bien qu’il s’agisse de notre meilleure évaluation, nous reconnaissons qu’elle est pleine d’incertitudes et que nous devrons l’améliorer à mesure que nous en apprendrons davantage. Le cadre que nous utilisons comporte trois volets : les répercussions macroéconomiques des changements climatiques, la réévaluation des actifs en fonction des risques liés au climat, et l’effet sur les paramètres fondamentaux des entreprises.

Examinons chacun d’eux. Premièrement, les variables macroéconomiques seront presque certainement différentes dans un monde en transition vers un avenir durable. Nous constatons des changements dans les primes de risque – c’est-à-dire la rémunération que les investisseurs exigent pour détenir des actifs – dans toutes les catégories d’actif.

Deuxièmement, le prix que les investisseurs sont prêts à payer pour acquérir des actifs durables est aussi en train de changer. Selon un sondage réalisé par BlackRock en septembre 2020, 425 investisseurs institutionnels prévoyaient doubler leur actif durable sous gestion au cours des cinq prochaines années, le faisant passer à 37 %. Nous observons une évolution des préférences des investisseurs qui entraîne une réévaluation des prix causée par les changements climatiques, car le coût du capital pour les actifs durables a diminué. Une fois passée cette phase de réévaluation, nous pensons que les actifs « plus verts » ne seront plus aussi avantageux en ce qui a trait aux rendements prévus.

Enfin, les changements climatiques et les politiques auront des conséquences sur la rentabilité des entreprises dans tous les secteurs de l’économie, qui se répercuteront sur d’autres variables comme les hypothèses relatives aux défaillances de crédit et aux décotes. Pour estimer la rentabilité des entreprises, nous évaluons d’abord la sensibilité de leurs bénéfices au prix du carbone, puis analysons l’impact des risques liés à la transition et des risques physiques ainsi que les occasions.

Nous nous intéressons tout particulièrement aux changements climatiques, parce que le large consensus sur leurs répercussions et leurs mesures nous permet de penser qu’ils sont en train de devenir un facteur déterminant des prix des actifs.

Répercussions sur les placements

Les répercussions sur les placements ne sont pas négligeables. Dans l’ensemble, les actions des marchés développés nous paraissent les plus susceptibles de profiter des occasions liées aux changements climatiques, à l’inverse des obligations à rendement élevé et de certains titres de créance des marchés émergents. Les titres des indices boursiers des marchés développés sont habituellement moins vulnérables aux risques liés à la transition et l’intensité des émissions de carbone de ces entreprises est moins élevée. En outre, les actions sont mieux en mesure de tirer parti d’un potentiel de hausse, contrairement aux obligations, dont l’appréciation du capital est limitée.

Regardons-y de plus près, car l’unité d’analyse des placements la plus pertinente se situe au niveau sectoriel. Chose certaine, il y aura des gagnants et des perdants – voilà pourquoi une approche sectorielle nous semble plus appropriée qu’une approche régionale en matière d’investissement durable. Les secteurs qui profiteront de l’effet des changements climatiques seront probablement les technologies de l’information et les soins de santé, tandis que l’énergie et les services aux collectivités risquent d’être à la traîne. Nous nous attendons à un écart de rendement annualisé d’environ 7 % entre l’énergie et les technologies au cours des cinq prochaines années2. Cet écart est appréciable dans un contexte caractérisé par la faiblesse des rendements prévus dans toutes les catégories d’actif.

Graphique : Écarts de rendement hypothétiques entre les scénarios de transition verte et de statu quo

À titre indicatif seulement. Cette information ne vise pas à fournir des recommandations en matière de placement dans une catégorie d’actif ou une stratégie; elle ne représente pas une promesse ni une estimation de rendements futurs réels. Sources : BlackRock Investment Institute et données de Refinitiv Datastream et de Bloomberg, février 2021. Remarques : Le graphique illustre l’écart entre les rendements prévus en dollars américains au cours des cinq prochaines années dans quatre secteurs de l’indice MSCI États-Unis selon notre scénario de base qui prévoit une transition « verte » (adoption de politiques et de mesures visant à atténuer les dommages occasionnés par le dérèglement climatique et à limiter la hausse de la température à 2 degrés Celsius d’ici 2100) par rapport à notre scénario du statu quo. Les estimations de l’impact sur les secteurs sont basées sur les écarts prévus entre les deux scénarios au chapitre de la croissance économique, des bénéfices de sociétés et des valorisations des actifs. Les investisseurs professionnels peuvent obtenir tous les détails dans notre bulletin Portfolio Perspectives et sur la page des hypothèses relatives aux marchés des capitaux de notre site Web.

Notre cadre à trois volets – répercussions macroéconomiques, réévaluation des prix et paramètres fondamentaux – nous permet de surveiller systématiquement les indicateurs clés à mesure que la transition verte prend forme. Ce n’est qu’un début : nous améliorerons notre cadre avec le temps suivant l’évolution des données et de notre raisonnement. Une chose est sûre cependant : écarter les changements climatiques des prévisions de rendement des actifs, c’est se fermer les yeux devant la réalité. Ces données sont essentielles à l’établissement de projections économiques et de prévisions de rendement et à la construction de portefeuilles.

Sources :

[1] BlackRock Investment Institute

[2] BlackRock Investment Institute

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Ce document n’est fourni qu’à titre informatif, et ne constitue pas un conseil en placement, ni une offre, ni une sollicitation visant l’achat ou la vente de quelque valeur mobilière que ce soit. En aucun cas des valeurs mobilières ne peuvent être offertes ou vendues à quiconque dans une juridiction où une telle offre, sollicitation, vente ou un tel achat seraient illégaux en vertu des lois sur les valeurs mobilières en vigueur dans la juridiction concernée. Les vues exprimées reflètent l’opinion des auteurs le 22 mars 2021 et peuvent changer sans préavis. La décision de s’appuyer sur les renseignements contenus dans le présent document appartient entièrement au lecteur. Investir comporte des risques. La répartition et la diversification de l’actif ne garantissent pas des rendements favorables et n’éliminent pas le risque de perte.
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Gestion active pour l’alpha et l’impact

Les dollars affluent dans les investissements alignés sur les ODD.[1] De plus en plus d’investisseurs en sont venus à reconnaître qu’aligner leur capital sur des entreprises qui profitent aux gens et à la planète est non seulement « bon », mais aussi le moyen de générer une surperformance à long terme. Et pour les entreprises, il est tout simplement logique d’être bien positionné stratégiquement et opérationnellement pour un avenir où les préoccupations sociales et climatiques deviennent de plus en plus importantes pour toutes les parties prenantes.

Avec ce nombre croissant d’investissements d’impact disponibles, un nouveau problème se pose pour l’investisseur : comment comparer les investissements possibles ? Les impacts ne sont pas tous créés de manière égale. Par exemple, tous les FNB ou fonds n’ont pas le même mandat, la même position d’investissement ou le même impact. Et le risque est de plus en plus complexe à décortiquer pour les investisseurs, en raison d’éléments tels que l’évolution des réglementations environnementales et l’intervention du gouvernement sur les marchés financiers.

En l’absence de règles de divulgation cohérentes et d’ensembles de données solides nécessaires pour évaluer l’impact, que se passe-t-il?[2] Les investisseurs doivent essayer de comprendre l’impact d’eux-mêmes afin de repérer les meilleurs investissements. La cohérence, une plus grande standardisation et de bons outils de mesure sont nécessaires. Heureusement, ceux-ci seront bientôt disponibles.

Utilisation de la gestion de l’impact pour la gestion de portefeuille

Dans un contexte d’investissement, la mesure et la gestion de l’impact sont conçues pour :

  • Évaluer comment les entreprises contribuent à leur univers multipartite (composé d’employés, de communautés, de la société en général, de l’environnement et de la valeur actionnariale)
  • Être un mécanisme pour engager les entreprises et les tenir responsables
  • Identifier les entreprises dont l’impact potentiel futur est sous-estimé
  • Évaluer les organisations à faible impact qui peuvent être exposées à un risque plus élevé associé à des atteintes à la société ou à l’environnement (comme le risque réglementaire, l’évolution des demandes des clients pour une plus grande responsabilité)
  • Évaluer si l’impact généré par un portefeuille est aligné sur les valeurs des investisseurs

Pour avoir un impact important et de meilleurs rendements financiers, la mesure et la gestion doivent être utilisées pour la gestion de portefeuille. Malheureusement, la prise de décision financière et la gestion de l’impact sont généralement cloisonnées dans de nombreuses organisations et ont souvent des programmes mal alignés et, par conséquent, l’impact, l’argent ou les deux sont laissés sur la table.

Les meilleures pratiques mondiales émergentes consistent à intégrer simultanément la gestion de l’impact et l’analyse financière.[3] Cela permet aux investisseurs de viser une « frontière d’impact efficiente ». Alors qu’un portefeuille qui se trouve sur la « frontière efficiente » traditionnelle offre le meilleur rendement possible pour un niveau de risque donné et pour un ensemble donné d’opportunités d’investissement, un portefeuille d’investissements sur la « frontière d’impact efficiente », qui inclut la dimension supplémentaire de l’impact, offre le plus haut niveau d’impact global, par rapport au rendement financier cumulé de ces investissements. Les trois dimensions ne sont pas mutuellement exclusives; par exemple, les entreprises ayant moins d’impact peuvent offrir un risque plus élevé à long terme. Investir dans tous les ODD plutôt que dans quelques domaines de niche améliore considérablement la capacité d’un portefeuille à diversifier les risques grâce à l’inclusion de différentes régions, secteurs et classes d’actifs.

Extrêmement bénéfique

Les relations entre l’impact et le risque et le rendement financiers peuvent être analysées empiriquement et gérées de manière proactive par les investisseurs. L’intégration impact-finance permet aux investisseurs de :

  • Distinguer quels types d’impact, dans quels contextes, entraînent réellement des rendements financiers excédentaires et évitent un risque excessif, et lesquels peuvent nécessiter une concession financière
  • Améliorer continuellement leurs performances d’impact tout en atteignant leurs objectifs financiers
  • Fixer des objectifs plus complets pour leur portefeuille
  • Communiquer plus clairement sur l’impact, les objectifs financiers et le rendement

L’intégration impact-finance est pertinente pour les gestionnaires d’actifs et les propriétaires d’actifs, tout au long du continuum des rendements financiers.

Vers la frontière de l’impact efficiente

Lorsque vous intégrez l’impact avec le risque et le rendement, vous vous retrouvez avec la même clarté et le même pouvoir auquel les gens s’attendent sur le plan financier.

Ces deux graphiques en nuage de points montrent les investissements de portefeuille représentés à la fois en fonction de l’impact et des attentes financières, avec un impact attendu sur l’axe des x et un rendement financier ajusté en fonction du risque attendu sur l’axe des y.[4] Ces graphiques aident les investisseurs à poursuivre la frontière d’impact efficace en répondant à la question suivante : quelle combinaison de transactions sur ce graphique – ou d’autres, susceptibles de se produire à l’avenir – m’aidera à obtenir le meilleur portefeuille pour mes objectifs financiers et d’impact?

La notation d’impact est une somme pondérée d’indicateurs qui couvrent collectivement plusieurs dimensions de l’impact, telles que le nombre de personnes touchées, la façon dont ces personnes sont mal desservies et la mesure dans laquelle chaque individu est affecté. Les notations d’impact peuvent également couvrir les impacts environnementaux tels que la réduction des émissions de carbone ou la déforestation évitée.

La mesure d’évaluation financière est une estimation visant à savoir quels investissements potentiels offrent un rendement financier ajusté au risque plus ou moins attendu. Elle est conçue pour indiquer à l’investisseur dans quelle mesure il doit prioriser une transaction sur la base de ses performances financières attendues.

Les graphiques intégrés peuvent aider à la prise de décision concernant les investissements potentiels, mais peuvent également être utilisés au fil du temps pour évaluer les investissements de longue date. Avec eux, un investisseur peut voir s’il y a eu des investissements individuels qu’il a peut-être trop payé en termes d’impact obtenu; ou, à l’inverse, s’ils ont obtenu un degré d’impact anormalement élevé par rapport au risque et au rendement financiers – le très recherché « impact alpha ».

Sources :

[1] Plusieurs sources fournissent plus d’informations à ce sujet, y compris Sustainable finance: Ten trends for 2021, le Rapport de tendances de l’investissement responsable canadien 2020 de l’AIR et les articles « Seven sustainable finance trends to watch in 2021 » et « Investors continue to align with SDGs ».

[2] Bien qu’ils seront éventuellement disponibles; voir « L’UE va de l’avant avec la divulgation ESG obligatoire pour les gestionnaires d’actifs et les conseillers financiers – Qu’est-ce que cela signifie pour les entreprises canadiennes? »

[3] Root Capital a écrit sur cette idée en 2017; voir Toward the Efficient Impact Frontier. L’idée de la frontière d’impact efficace a été reprise par l’Impact Management Project, qui, avec des partenaires, a aidé les investisseurs du monde entier à atteindre la frontière d’impact efficiente avec son programme Impact Frontiers.

[4] Pour plus de détails, voir « Impact-Financial Integration: A Handbook for Investors » et « How Investors Can Integrate Social Impact With Financial Performance to Improve Both ».

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Le dossier d’investissement pour la biodiversité

En tant que société, notre dépendance à l’égard de la biodiversité est claire alors que la croissance démographique, l’urbanisation, les progrès technologiques et l’augmentation du niveau de vie font continuellement croître la demande du capital naturel mondial. Les avantages et les risques pour la biodiversité apparaissent inévitablement dans les portefeuilles d’investissement, de nombreuses entreprises comptant sur le monde naturel pour leur production.

De plus, comme nous l’avons vu avec l’éruption de la pandémie de COVID-19 et l’empiétement des habitats et des limites de la faune, il y a des risques pour la santé mondiale et la santé des marchés financiers si nous ne parvenons pas à inverser la tendance et à être plus attentifs aux conséquences de la perte de biodiversité. En tant que gestionnaires d’actifs, il est impératif que nous appliquions une optique plus précise à la dépendance des portefeuilles vis-à-vis de la biodiversité et comprenions comment les entreprises peuvent mieux atténuer les risques et aider à protéger ces actifs naturels critiques ainsi que la performance du portefeuille.

La dépendance mondiale vis-à-vis de la biodiversité et des nouveaux efforts réglementaires

La perte de biodiversité demeure un risque réel et mondial qui pourrait avoir des répercussions importantes à la fois sur l’environnement et sur le produit intérieur brut mondial. Malgré cette dépendance économique mondiale à l’égard des actifs naturels, on ne fait actuellement pas assez pour inverser la perte de biodiversité. La déforestation, la perte de diversité végétale et animale, ainsi que la propagation d’espèces envahissantes sont autant de menaces pour nos actifs naturels ; des actifs essentiels non seulement pour soutenir la croissance mondiale, mais aussi la résilience environnementale continue.

Il est de plus en plus reconnu qu’il faut faire plus, avec divers organes directeurs et réglementaires cherchant à renforcer la transparence et les efforts d’atténuation autour de ces risques. Par exemple, la 15e réunion de la Conférence des Parties (COP 15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) est prévue pour le deuxième trimestre de 2021, les gouvernements se réunissant pour examiner de nouvelles politiques et réglementations afin de prévenir une nouvelle perte de biodiversité.[1] Le Groupe de travail sur les divulgations financières relatives à la nature (« TNFD ») a également vu le jour et devrait avoir un impact similaire à celui du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (« TCFD »), le cadre le plus important ayant un impact sur la façon dont les entreprises réfléchissent à leurs risques climatiques, les gèrent et en rendent compte. Dans la foulée, le TNFD établira un cadre auquel les entreprises devront se conformer pour mesurer, atténuer et rendre compte de leur dépendance et de leur impact sur la biodiversité.

La dépendance la plus importante de l’industrie à l’égard de la biodiversité

Certaines industries sont plus dépendantes de l’environnement naturel que d’autres. Par exemple, l’industrie de la construction dépend fortement des matériaux de construction tels que le minerai de fer, le calcaire, le gravier et le bois ; tous soutiennent des infrastructures en croissance telles que des bâtiments, des ponts, des barrages et des routes. Cependant, l’extraction de ces matériaux a un impact significatif sur la biodiversité, tout comme l’expansion des environnements bâtis, augmentant souvent la pollution et perturbant et fragmentant les habitats naturels.

Pour l’alimentation et l’agriculture, la dépendance repose sur les animaux, les plantes et les micro-organismes qui sont essentiels dans des activités telles que la production de nourriture et de carburant. Les micro-organismes sont particulièrement importants étant donné leur contribution à la pollinisation, à la santé des sols et à la prévention de la propagation des parasites et des maladies parmi les cultures et le bétail. Pourtant, l’agriculture elle-même a également des impacts significatifs sur la biodiversité : elle représente désormais environ 37 % de la superficie totale de la planète.[2] La croissance de l’agriculture a entraîné la dégradation des terres, la déforestation, la perte d’habitats naturels et la croissance des émissions de gaz à effet de serre.

La protection de la biodiversité n’est pas seulement essentielle pour l’approvisionnement continu des opérations commerciales, elle est également importante pour la croissance, l’innovation et l’évolution de l’entreprise. Les industries ont investi massivement dans la recherche et le développement autour d’activités de bioprospection, où l’environnement naturel révèle des solutions jusqu’alors inexploitées qui peuvent créer de la valeur pour l’entreprise.

La bioprospection peut conduire à des solutions naturelles ou stimuler des idées pour de nouveaux développements synthétiques. La bioprospection et la découverte de remèdes naturels ou de révélations naturelles qui catalysent les idées commerciales ont profité à plusieurs industries ; les entreprises de fabrication, de produits pharmaceutiques, de soins personnels et de cosmétiques, en sont toutes bénéficiaires. Cela a conduit à la découverte de nouveaux matériaux industriels, de médicaments, de nouvelles variétés de cultures ainsi que des solutions de restauration écologique.

Bâtir des entreprises et des portefeuilles résilients

Compte tenu de la nécessité mondiale continue des actifs et systèmes naturels, d’un paysage réglementaire émergent pour les protéger et d’une sensibilisation croissante des consommateurs au comportement environnemental des entreprises, il est dans le meilleur intérêt des entreprises d’innover pour aider à maintenir ces actifs. Les infrastructures vertes, les efforts de conservation et les pratiques de régénération sont autant de méthodes auxquelles les entreprises peuvent contribuer elles-mêmes pour réduire la dépréciation de notre environnement naturel. Ces efforts sont nécessaires pour maintenir l’équilibre écologique local et les habitats naturels. En outre, étant donné les différents liens entre la perte de biodiversité et le changement climatique, il est important que les gestionnaires d’actifs comprennent comment les entreprises dans lesquelles ils investissent gèrent leurs risques liés à la biodiversité : comment ces risques sont identifiés, les objectifs d’atténuation et les stratégies en faveur du progrès et de l’innovation. Grâce à des discussions avec la direction de l’entreprise et à une intendance active, nous pouvons faire avancer cette conversation, en encourageant une divulgation accrue de l’entreprise et en renforçant la transparence concernant les risques et les opportunités liés à la biodiversité de l’entreprise.

Sources :

[1] Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (2020) Global Biodiversity Outlook 5.

[2] Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (2020)

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La réduction drastique des émissions dynamisera les énergies vertes pendant des décennies

Le monde doit réduire drastiquement les émissions de carbone pour éviter les effets les plus graves des changements climatiques. Facile à dire, difficile à faire. Il s’agit de renverser plus de 150 années de hausse des émissions de gaz à effet de serre et d’atteindre les objectifs de carboneutralité d’ici 30 ans.

Et cela coûtera environ 144 mille milliards de dollars, soit près de sept fois le PIB annuel des États-Unis.[1] Cela dit, l’urgence de la décarbonation offre aux sociétés productrices d’énergie renouvelable et de technologies à faibles émissions de carbone la possibilité de croître pendant des décennies.

Environ 37 milliards de tonnes de gaz à effet de serre ont été émises en 2019. Ensuite, la pandémie de COVID-19 s’est déclarée et les usines ont fermé, les avions ont été cloués au sol et les populations ont été confinées. Malgré les restrictions les plus draconiennes de l’histoire moderne imposées sur la mobilité humaine, la réduction des émissions mondiales de CO2 n’a été que de 8 -­ 9 % au premier semestre de 2020.

Par où commencer?

Malheureusement, il n’existe pas de solution miracle offrant une réduction de 100 % instantanée. Nous pouvons toutefois prendre des mesures dès aujourd’hui, par exemple en remplaçant les centrales au charbon et les carburants à base de pétrole par les meilleures solutions faiblement carbonées à notre disposition. L’installation d’éoliennes réduit de 93 % les émissions (comparativement aux usines alimentées par des combustibles fossiles).[2] L’électrification réduira de plus de 50 % les émissions de chaque automobile pour son cycle de vie. Du côté des poids-lourds, les piles à hydrogène peuvent réduire de 87 % les émissions de carbone.[3] Le burger sans viande réduit les émissions de 90 % et la viande produite en laboratoire les réduit de 78 %. L’isolation à elle seule peut diminuer de moitié les émissions associées aux bâtiments.[4]

De nombreuses technologies, comme celles utilisées pour les énergies solaire et éolienne, sont économiques, même sans subventions. D’autres nécessitent d’importants investissements publics et privés pour rivaliser avec les technologies fortement carbonées, plus économiques. Pour atteindre les objectifs de décarbonation de l’Accord de Paris, il faudra mettre les bouchées doubles dans tous les domaines. Donc même si les valorisations des sociétés du segment des énergies éolienne et solaire semblent élevées aujourd’hui, nous sommes convaincus que, pour nombre d’entre elles, les prévisions de croissance à long terme se concrétiseront largement.

Le prix du carbone augmentera

Selon les estimations de la Banque mondiale, il faudra que le prix du carbone soit entre 2,5 et 5 fois plus élevé d’ici 2030 pour que les objectifs de réduction des émissions prévues dans l’Accord de Paris soient atteints. Dans le passé, les systèmes de plafonnement et d’échange de carbone ont été controversés à cause de la « fuite » de carbone. Ce phénomène survient lorsqu’un pays applique une tarification du carbone, ce qui fait augmenter le coût des biens qui sont produits dans le pays et entraîne l’importation de biens plus abordables, produits dans un pays qui n’a pas de système de tarification du carbone. Malgré ce risque, un élargissement des marchés du carbone se dessine et, à mesure que de nouveaux pays adhéreront à ces marchés, leur efficacité augmentera. Cela pourrait dynamiser la croissance des entreprises des énergies vertes, le coût des énergies « brunes » augmentant.

La Chine, qui s’est engagée à atteindre la neutralité carbone, s’apprête à déployer un programme national de plafonnement et d’échange du CO2 qu’elle a lancé à titre de projet pilote en 2014. Son incidence a été limitée jusqu’ici à cause de la faiblesse du prix du carbone, mais cela devrait changer, car le prix augmente. De plus, un tel programme national en Chine pourrait inclure des secteurs qui représentent, selon les estimations, 20 % des émissions mondiales d’ici 2030, ouvrant la porte à une décarbonation de grande ampleur. Les États-Unis pourraient lui emboîter le pas, sous l’impulsion du président Biden. Le programme de plafonnement et d’échange de l’Union européenne vise les émissions des centrales électriques et d’autres usines, mais il pourrait être étendu à d’autres secteurs. Pour éviter la fuite de carbone, le Pacte vert pour l’Europe propose un mécanisme d’ajustement des émissions carbone aux frontières qui obligerait les importateurs à payer pour leurs émissions.

La décarbonation à grande échelle est porteuse de formidables occasions

Ce sont les technologies à faibles émissions de carbone existantes qui pourraient bénéficier le plus des investissements nécessaires pour atteindre le premier seuil de 50 % de décarbonation, soit 1 000 milliards de dollars par an, selon Goldman Sachs. Cela inclut les énergies renouvelables, l’automatisation des secteurs industriels et agricoles, les bâtiments efficients, l’infonuagique (dont l’empreinte carbone est de 50 % à 80 % inférieure à celle des centres de données sur place), les produits de remplacement du lait et de la viande, les matériaux légers et les plateformes de vente de produits d’occasion.[5] Une fois les technologies existantes pleinement adoptées, un investissement supplémentaire d’environ 3 800 milliards de dollars par an destiné à de nouvelles solutions sera nécessaire pour combler l’écart.[6] Le développement de certaines technologies, comme l’hydrogène vert et le captage du carbone, est encore en phase de démarrage; d’autres n’ont pas encore été inventées. Nombre d’entre elles auront besoin d’électricité renouvelable.

Les investissements annuels moyens injectés dans les énergies solaire et éolienne dépasseront 400 milliards de dollars par an (l’objectif étant 1,5˚–2,0˚) pendant des décennies.[*] De plus, si les énergies solaire et éolienne, renforcées par les capacités de stockage des batteries et de l’hydrogène vert, remplacent toute la production des usines thermiques d’aujourd’hui, bénéficient d’une hausse de la demande due à la croissance démographique et à l’émergence de la classe moyenne, et alimentent le parc mondial de véhicules électriques, la demande pour ces énergies atteindra des niveaux environ 17 fois supérieurs aux niveaux actuels.[*]

Il faut ajouter à cela l’électrification du chauffage domestique, la fabrication d’hydrogène vert pour remplacer le gaz naturel et la réduction des émissions dans les secteurs difficiles à décarboner comme l’acier, le ciment et l’ammoniac. Une fois ces ressources comptabilisées, la demande potentielle en énergies solaire et éolienne atteint des niveaux plus de 25 fois supérieurs aux niveaux actuels.

L’hydrogène a connu plusieurs faux départs. Toutefois, comme le coût des énergies renouvelables continue de baisser et que l’hydrogène vert commence à être produit à grande échelle, cela pourrait réduire, d’ici dix ans, les émissions de carbone que l’on croyait jusqu’ici impossibles à freiner. Sur les 70 millions de tonnes d’hydrogène produites aujourd’hui, seulement un petit pourcentage (1 %) est de l’hydrogène vert (c’est-à-dire produit à l’aide d’électricité renouvelable). Toutefois, si les projections voulant que l’hydrogène vert peut répondre à un quart de la demande d’énergie mondiale d’ici 2050 sont justes, sa production pourrait augmenter pour atteindre environ 700 millions de tonnes.[7]

La décarbonation est un défi dont l’ampleur est inédite dans l’histoire de l’Humanité. Toutefois, les entreprises qui le relèvent ont devant elles une période de croissance de 30 années, qui dépasse même la révolution Internet. Si les investissements sont suffisamment ambitieux et si les technologies actuelles et futures sont pleinement adoptées, la transition vers une économie faiblement carbonée peut devenir une réalité. Nous ne parviendrons peut-être pas à la carboneutralité aussi vite que nous l’espérons, mais nous pouvons nous en approcher grandement.

Sources :

[1] « Carbonomics ». Goldman Sachs, octobre 2020.

[2] Estimations de Fidelity International, à partir de données de Siemens/Vestas.

[3] Ben Sharpe, « Zero-emission tractor-trailers in Canada » (Conseil international pour un transport propre, 2019)

[4] Rapport d’impact 2019 de Tesla et VW : https://www.volkswagen-newsroom.com/en/stories/co2-neutral-id3-just-like-that-5523; « Carbon Brief » https://www.carbonbrief.org/factcheck-how-electric-vehicles-help-to-tackle-climate-change et EPA : https://www.epa.gov/greenvehicles/greenhouse-gas-emissions-typical-passenger-vehicle; « Life-Cycle Implications of Hydrogen Fuel Cell Electric Vehicle Technology for Medium and heavy trucks », Lee, Elgowainy et Kotz, 2018; « Meatless burger and Beyond Meat burger »: https://quantis-intl.com/heres-how-the-footprint-of-the-plant-based-impossible-burger-compares-to-beef/; Beyond Burger Life Cycle Assessment, septembre 2018.

[5] Livre blanc 2018 de Microsoft sur le bilan carbone de l’infonuagique.

[6] Goldman Sachs, octobre 2020. Cette estimation du coût de la décarbonation utilise les prix actuels de technologies émergentes comme l’hydrogène vert, mais à mesure que leur utilisation augmentera, les coûts devraient baisser.

[*] Source : Estimations de BP, analyse de Bernstein.

[7] Bloomberg New Energy Finance, octobre 2020.

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